Exposition « Cénotaphe » par Eva Jospin à l'abbaye de Montmajour du 11 juillet 2020 au 3 janvier 2021

Le Centre des monuments nationaux présente l’exposition « Cénotaphe » de l’artiste plasticienne Eva Jospin à l’abbaye de Montmajour, du 11 juillet 2020 au 3 janvier 2021, dans le cadre de Manifesta 13 – Les Parallèles du Sud.


Eva Jospin © Charlotte Donker - DR
Au sein de l’église abbatiale, les visiteurs pourront découvrir trois œuvres, dont l’une créée spécifiquement pour cette exposition : « Cénotaphe », accompagnée de « Capriccio » et « Grotte Folie ».
Toutes trois illustrent l’art et la manière développés par l’artiste Eva Jospin de transformer le carton, son support de prédilection, en une architecture imaginaire, dialoguant avec les lieux qui l’accueillent. Sculpté, coupé, gratté, taillé, collé, poncé, le carton prend l’apparence de la pierre, de la roche, et du végétal. Il devient ainsi la matière d’une construction sur laquelle la nature aurait repris ses droits.

Véritable acropole sacrée de la chrétienté arlésienne, l’abbaye de Montmajour témoigne d’une histoire remontant au Xe siècle et ses traces d’architecture de différentes époques se lisent comme une géologie du temps passé. Un monastère roman, en partie troglodyte, bâti au sommet de la Grande Île (Mons Major) jadis cernée d’eaux mortes accueillait à l’origine une communauté de moines bénédictins consacrés à la méditation et à la prière pour l’âme des vivants et des morts.

Au centre de l’église abbatiale, dans le majestueux volume dépouillé de son chœur, se dressera le Cénotaphe d’Eva Jospin, sculpture élevée à la mémoire des défunts dans un lieu où leurs corps sont absents. Cette tour brune, haute de trois étages, se compose de strates de carton sculpté et veiné de feuilles de papier coloré. Son style rappelle celui des capricci du XVIIIe siècle – fantaisies picturales figurant des édifices authentiques exportés vers des paysages fictifs –, mais en renverse le principe, puisqu’il s’agit ici d’une œuvre inventée dans un décor ancestral. Pensé comme une chimère, ce Cénotaphe incorpore tout à la fois des formes architecturales et organiques, végétales ou minérales. La roche même semble proliférer sur les éléments, à l’image de la nature troglodytique de l’ermitage de l’abbaye et du cimetière rupestre attenant, avec ses tombes anthropomorphes creusées directement dans la roche.

Cette installation monumentale, conçue spécifiquement pour l’exposition, est accompagnée de deux autres œuvres, également à la croisée de la sculpture et de l’architecture, présentées au public dans les deux absidioles de l’église : Capriccio et Grotte Folie. Faites toutes deux de carton sculpté, de laiton, de calque et de papier colorés, ces œuvres revisitent les éléments architecturaux qui ornaient jadis les palais ou les temples et rythmaient leurs jardins. Les motifs et les décors qui s’y dessinent, sculptés ou encore stratifiés expriment cette même hybridation du minéral et du végétal.

Cette exposition fera l’objet d’une publication aux Éditions du patrimoine dans la collection « Un artiste, un monument »
Prix : 5€, 18 × 28 cm, 36 x 58 cm au format poster, 32 pages


Un document de visite à destination du jeune public sera disponible gratuitement sur le site internet de l’abbaye : www.abbaye-montmajour.fr

« Capriccio » 2019 © Eva Jospin – ADAGP. Courtesy galerie Suzanne Tarasiève, Paris © Benoît Fougeirol

Pratique

Abbaye de Montmajour
Route de Fontvieille
RD 17
13200 ARLES
Tél : 04 90 54 64 17 – 04 90 54 86 40
Attention : réservation en ligne vivement conseillée, port du masque à partir de 11 ans.
Les visiteurs sont invités à consulter impérativement le site internet www.abbaye-montmajour.fr avant leur visite pour prendre connaissance de l’ensemble des modalités de visite.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 2 Juillet 2020 à 13:19 | Lu 924 fois
Pierre Aimar
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