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Exposition Courbet et l’Impressionnisme du 9 juillet au 17 octobre 2016 au musée Courbet à Ornans

Gustave Courbet est considéré comme l’un des précurseurs de l’Impressionnisme.


Exposition Courbet et l’Impressionnisme du 9 juillet au 17 octobre 2016 au musée Courbet à Ornans
Faire comprendre les liens personnels et artistiques qui unirent le maître du réalisme à cette jeune génération d’artistes, tel est l’enjeu de cette exposition organisée en partenariat avec le musée d’Orsay. Plus de quatre-vingts œuvres des principaux acteurs du mouvement impressionniste et de leurs initiateurs sont réunies à cette occasion.

L’Impressionnisme est né de la rencontre d’artistes épris de peinture en plein air et en quête de renouveau esthétique. Gustave Courbet est au centre de ces échanges ainsi que les peintres paysagistes de Barbizon qui se retrouvent dans la forêt de Fontainebleau. Ils puisent leur inspiration dans l’observation directe de la nature, comme Camille Corot.

En 1841, Gustave Courbet découvre la côte normande qui devient alors un lieu privilégié pour affirmer son art et rencontrer les futurs impressionnistes. La rupture engagée par les impressionnistes avec l’art académique, tient moins aux sujets qu’ils traitent, qu’à leur façon de les appréhender et les exécuter. La vigueur de la touche, d’ordinaire réservée à l’esquisse, étonne. L’ensemble prend le pas sur les détails et une place fondamentale est accordée au traitement de la lumière. Il en résulte une peinture beaucoup plus claire, où les couleurs pures sont posées en touches distinctes et où le dessin n’est plus essentiel.

Forêt de Fontainebleau, Normandie, bords de Seine de Bougival, Argenteuil ou Louveciennes... l’exposition présente en tableaux tous ces lieux emblématiques. Sont aussi évoqués les parallèles existant entre les créations de Gustave Courbet et ses amis réalistes et celles des impressionnistes.


Commissariat de l’exposition :

Frédérique Thomas-Maurin, Conservateur en chef du musée Gustave Courbet Julie Delmas, Adjointe du conservateur
Élise Boudon, chargée d’études

La forêt de Fontainebleau, atelier en plein air

C’est vraisemblablement vers 1840 que Gustave Courbet se rend pour la première fois dans la forêt de Fontainebleau. Ce site attire depuis une décennie de plus en plus d’artistes en quête d’une nature intacte.

Peintres, sculpteurs, écrivains et plus tard photographes de générations différentes – classiques, romantiques, réalistes puis impressionnistes - s’y croisent, peignent ensemble et discutent avec passion dans les auberges qui les accueillent, dont la célèbre auberge Ganne à Barbizon.

Les artistes qui fréquentent le lieu à partir de 1830 – notamment Narcisse Diaz de la Pena, Charles Daubigny, Jean- François Millet, Théodore Rousseau, précédés de quelques années par le grand maître du paysage Camille Corot, - ouvrent la voie à une nouvelle vision de la nature.

Ils décident de sortir de l’atelier, non seulement pour réaliser des esquisses, mais également pour peindre leur tableau, puisant leur inspiration dans l’observation minutieuse de la réalité. Les œuvres résultantes accordent une place majeure à l’élément naturel qui est souvent représenté dans un cadrage serré, cherchent à traduire les effets de lumière selon les différents moments de la journée, traduisent les émotions de l’artiste, et conservent parfois un aspect inachevé.

Courbet se rallie à ce mouvement et, malgré la faible documentation, on peut supposer qu’il y séjourne en 1841, 1849, 1851, 1856 et 1865.

L’engouement des artistes pour ce lieu jusqu’en 1870 environ permet le développement des villages qui bordent la forêt comme Barbizon, Chailly-en-Bière et Marlotte. Cet essor est rendu possible par la création de la ligne de chemin de fer reliant Paris à Melun en 1849, mais aussi par l’invention du tube de peinture en étain diffusé en France dès 1841, qui facilite les travaux en plein air.

L’appellation « École de Barbizon » est créée en 1890 par le critique d’art anglais David Croal Thomson et désigne en fait un ensemble d’artistes aux conceptions souvent fort différentes. Elle met toutefois en évidence la forêt de Fontainebleau comme lieu de création emblématique du milieu du XIXe siècle, à la fois par l’émulation qu’elle a su créer chez les artistes et par la modernité qu’elle a engendrée.

La Normandie, berceau de l’Impressionnisme

Dès le début du XIXe siècle, les bords de la Manche, et en particulier la Normandie, sont, comme la forêt de Fontainebleau, des lieux privilégiés pour les artistes attachés à travailler en pleine nature.

La beauté des côtes et leur proximité de Paris, que l’invention du chemin de fer rendra plus proches encore, transforment rapidement quelques villages de pêcheurs normands en villégiatures balnéaires très prisées par l’aristocratie et la bourgeoisie du temps. Les peintres s’y installent aussi et Trouville, Deauville, Cabourg, Honfleur, Le Havre, Étretat deviennent leurs sites de prédilection.
La mer, calme ou houleuse, les ciels purs ou tourmentés leur permettent d’exprimer une esthétique nouvelle où la luminosité et les contrastes colorés priment.

Influencés par les grands paysagistes romantiques anglais, Turner, Bonington, Cotman, des peintres français, comme Isabey, Huet, Mozin, vont, dès les années 1820, peindre la côte et la vie des pêcheurs dans une lumière spécifique estompant les contours et les plans lointains, prémices de la vision impressionniste.

À eux se joignent, par leur goût pour les atmosphères de plein air, les maîtres de l’École de Barbizon, Corot, Rousseau, Dupré, Díaz de la Peña, Daubigny et, quelques années plus tard, Jongkind, Boudin, Courbet. Chacun à leur manière, ils seront considérés comme les précurseurs de l’impressionnisme.
Courbet découvre la Normandie au printemps 1841, un peu plus d’un an après son installation à Paris. Il y voyage avec son ami Urbain Cuenot, descendant la Seine en bateau, de Paris au Havre, et explorant les paysages et les villes qui la bordent. Il écrit à son père : « Je suis enchanté de ce voyage qui m’a développé beaucoup les idées sur différentes choses dont j’avais besoin pour mon art. Nous avons enfin vu la mer, la mer sans horizon (que c’est drôle pour un habitant du vallon). Nous avons vu les beaux bâtiments qui la parcourent. C’est trop attrayant, on se sent entraîné, on voudrait partir voir le monde entier. Nous avons traversé la Normandie, pays charmant, tant pour la richesse de la végétation que pour ses sites pittoresques et ses monuments gothiques qui peuvent être comparés à tout ce qu’il y a de mieux en ce genre ».

Après ce premier séjour, Courbet retourne à de nombreuses reprises en Normandie : en 1859, il est au Havre, en 1865 et 1866 à Trouville et Deauville, en 1867 à Saint-Aubin-sur-Mer, en 1868 à nouveau au Havre et en 1869 à Étretat. Il y réalise beaucoup de ses plus belles oeuvres, en particulier sa série de Vagues.

Pratique

Musée Courbet
Place Robert Fernier
25290 Ornans
Ouverture tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 18h
Tél. 03 81 86 22 88 - Site internet : www.musee-courbet.fr


Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 11 Juillet 2016 à 07:08 | Lu 481 fois

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