Exposition Roger Dérieux au château de Tournon, Ardèche, du 25 mars au 4 juin 2017

Fils du poète et critique littéraire Henry Dérieux, ami de Francis Picabia et de Francis Ponge, exposant avec Olivier Debré, Pierre Soulages et Serge Poliakoff, Roger Dérieux avait développé un langage pictural qui lui était propre


Roger Dérieux, Plateau ardéchois, 1976, huile sur papier, collection particulière
De natures mortes en collages abstraits, ses compositions se distinguent par leur harmonie et un équilibre parfait.
Installé en Ardèche durant de nombreuses années, dans le village de Saint-Martin de Valamas, le Château-musée de Tournon souhaite rendre hommage à l’artiste suite à son décès à l’âge de 93 ans en 2015.
Il s’agit de la deuxième exposition de son travail à Tournon, puisque son œuvre avait été présentée au château en 1990 dans le cadre d’une rétrospective intitulée « Cinquante ans de peinture. »
L’exposition présentera essentiellement les œuvres de Roger Dérieux ayant pour principal sujet ou pour lieu de réalisation l’Ardèche. Elle sera composée d’huiles sur toile, d’huiles sur carton, de collages et de livres d’artiste.

Biographie Roger Dérieux

Né à Paris le 28 janvier 1922, Roger Dérieux est le fils unique d’Henry Dérieux, un temps avocat, mais d’abord poète et critique littéraire, qui collabore au Mercure de France et à de nombreuses revues.
Sa mère, Isabelle Thomas, a fait des études musicales et de chant à la Schola Cantorum de Vincent d’Indy, elle chante et joue du piano.
Roger Dérieux fut élevé dans un milieu où la poésie, la musique et l’art jouent un grand rôle. La santé fragile d’Henry Dérieux va bientôt l’obliger à des séjours à Cannes, à Chamonix, à Saint- Germain-en-Laye, ainsi que dans diverses stations thermales de montagne. La famille suit en partie ces déplacements et Roger Dérieux arrive à Cannes en 1936, après des études au Collège de Saint- Germain.
En 1938, il rencontre Francis Picabia, chez Germaine Everling, grande amie de sa mère et compagne du peintre pendant vingt ans. Invité par Picabia à visiter son atelier à Golfe Juan, Dérieux en garde une forte impression. Il aura l’occasion de retrouver celui-ci et de travailler avec lui dans une Académie libre à Cannes.
En 1941, Roger Dérieux s’installe pendant plusieurs mois d’été à Saint-Martin de Valamas (Ardèche), où il va commencer à peindre assidûment. Il fait la connaissance au Collège de Cannes de Dany Lartigue, fils du peintre et photographe Jacques-Henri Lartigue, et, très amis, ils partagent un atelier commun, durant l’hiver 1942, à la sortie d’un service obligatoire de huit mois aux Chantiers de Jeunesse.
En février 1943, Roger Dérieux subit la réquisition du STO, auquel il tente d’échapper pendant plusieurs mois, mais est finalement rattrapé et se retrouve à Salzbourg (Autriche), où il sera peintre en bâtiment puis peintre de décors au Théâtre.
Rentré en France en été 1945, Dérieux s’installe à Paris et travaille à l’Académie de la Grande Chaumière ainsi qu’à l’Académie d’André Lhote, après un court séjour à l’Ecole des Arts Décoratif. Il participe en 1947 à une exposition à Paris de Quatre peintres et il est surtout invité en 1950, grâce à Guy Weelen, jeune critique d’art, à l’importante exposition Levende Farver, organisée par le Dr Haavard Rostrup à Copenhague, regroupant une sélection des peintres français contemporains. Elle marque le vrai début de sa carrière. Suivront des expositions au Danemark et en Scandinavie.

En 1958, il rencontre Imre Pan, poète et écrivain d’art hongrois, qui lui achète au cours des années plus de cinq cents œuvres de petit format, surtout sur papier. En 1960, il fait la connaissance, chez ses amis Robert D. Valette et Cécile Eluard, de Francis Ponge, avec lequel il connaîtra une vive amitié jusqu’à la mort du poète en 1988.

Pendant les années 1950-1980, il participe à de nombreuses expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger. Depuis toujours fervent du livre, il produira de 1950 à 2011 une quarantaine de livres d’artiste.

En 1985, lassé d’une figuration qui lui pèse, il connaît une évolution qui l’amène aux collages et donc à une expression plus libre, privée de toute anecdote.
En 2009, il décide de s’installer dans le Lot dans sa propriété de « Monserot » à Pern, proche de Cahors, où il réorganise son atelier.
Il meurt le 26 septembre 2015 à l’âge de 93 ans.
www.roger-derieux.com

Pratique


Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 6 Décembre 2016 à 13:58 | Lu 507 fois
Pierre Aimar
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