Expositions Urs Fischer (du 1er octobre au 29 janvier 2017) et Jordan Wolfson (du 1er au 23 octobre 2016) à Arles


Mon cher... Urs Fischer du 1er octobre au 29 janvier 2017

Depuis son inauguration en 2014, La Fondation Vincent van Gogh Arles rend hommage à l’œuvre de Van Gogh tout en explorant son impact dans l’art actuel à travers des expositions temporaires et une programmation diversifié.
À la rentrée 2016, Bice Curiger, directrice artistique de la Fondation, donne carte blanche à Urs Fischer (*1973) ; pendant quatre mois la totalité des espaces de la Fondation deviennent la scène de son entreprise formelle exubérante.

Établi à New York depuis les années 1990, l’artiste de renommée internationale, n’a que très
peu exposé en France. L’ exposition « Mon Cher... » entend o rir un panorama de ses récentes productions depuis 2013 : sculptures monumentales et de format plus intime, peintures sur aluminium et installations spatiales et murales étonnantes, le tout dans un parcours dynamique impliquant le mouvement du visiteur.
Généreuses, ironiques et suscitant l’empathie, ses œuvres ponctuent un chemin qui se propage jusqu’aux espaces les plus atypiques de la Fondation, telle la cour extérieure avec la sculpture de plus de sept mètres de long Last Supper (2014) ou le cabinet orné de boiseries. Accueillant habituellement un prêt annuel en provenance du musée Van Gogh d’Amsterdam, ce cabinet abritera, dans un vis- à-vis étonnant, le tableau Sous-bois (1889) peint à Saint–Remy-de-Provence et une chaise vide avec deux mains en silicone reposant sur le dossier (Untitled, 2016). La sculpture déconcertante n’est pas sans évoquer l’absence de l’artiste éponyme de la Fondation, et dresse son portrait en creux.

Exposition Mon cher... Urs Fischer à la Fondation Vincent van Gogh Arles

Colored Sculpture du 1er au 23 octobre 2016

Vivant entre Los Angeles et New York, Jordan Wolfson (né en 1980) est connu pour ses œuvres virulentes qui font appel à une vaste palette de moyens d’expression, vidéo, sculpture, installation, photo, performance, ... Puisant intuitivement dans l’univers de la publicité, d’Internet et des nouvelles technologies, il produit des récits ambitieux et énigmatiques souvent centrés sur des personnages de fiction animés.
Les cheveux roux, les taches de rousseur et l’allure gavroche de « Colored Sculpture » évoquent des personnages littéraires ou de la culture populaire américaine tels que Huckleberry Finn, Howdy Doody et Alfred E. Neuman, la mascotte du magazine Mad. Très soignée en apparence, la statue est suspendue par de lourdes chaînes à un grand portique équipé de moteurs programmés pour chorégraphier ses mouvements. L’installation a une présence matérielle puissante : elle remplit toute la salle d’exposition, tandis que la figure du jeune garçon est alternativement soulevée grâce aux chaînes puis violemment jetée au sol. La frontière entre figuration et abstraction se brouille en même temps que le potentiel narratif et formel de la sculpture s’élargit.

Les yeux de la statue sont équipés d’un système de reconnaissance des visages qui lui permet de suivre le regard et les mouvements des visiteurs, ajoutant ainsi une interaction physique avec l’œuvre. Grâce à la fibre optique, ces mêmes yeux projettent par intermittence des images et des vidéos, réalisées par l’artiste ou tirées d’autres sources, qui toutes semblent sonder les préoccupations et les désirs inconscients de notre société de consommation.

La bande-son sans rapport évident avec l’installation souligne les tensions et les distorsions que l’artiste établit entre la réalité et l’artifice, le sujet et l’objet, la signification et le sens.

Installation expérimentale de Jordan Wolfson, Colored Sculpture, de la collection Maja Hoffmann/Fondation LUMA, à l'Atelier de la Mécanique Générale, Parc des Ateliers, LUMA Arles

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 23 Septembre 2016 à 12:40 | Lu 266 fois
Pierre Aimar
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