Uchaux - 6 juillet : Jean-Paul Gasparian et Anastasya Terenkova
Particulièrement si les artistes invités s’appellent Jean-Paul Gasparian et Anastasya Terenkova. Deux pianistes de sensibilité différente et qui ont fait vibrer le public de façon différente. Au travers d’œuvres apparentées cependant, puisque Franz Liszt demeure le fil conducteur de ce festival de piano.
Jean-Paul Gasparian n’a que 19 ans et il maîtrise avec infiniment de nuances Frédéric Chopin et bien sûr Franz Liszt. Il interprète la Ballade n°3, le Nocturne opus 15 et un scherzo de Chopin, poursuivant par la sonate en si de Liszt.
L’artiste maîtrise son piano avec calme, presque avec tendresse et semble communiquer avec l’instrument comme en l’absence de spectateurs concentrés et presque recueillis ; le jeune interprète, sur la terrasse du château Saint-Estève, se retrouve dans la solitude de celui qui détient la clé des œuvres ; il se détache sur la tombée du soir, vêtu de sombre et presque fragile.
Nanti de tous les prix qu’il a remportés, dont le dernier en février prix Spécial Denis Antoine, il donne en cette première partie de spectacle, une vision toute sereine et très réfléchie des deux compositeurs, parmi les favoris des soirées à Uchaux.
En contraste très fort avec la seconde interprète de ce concert, Anastasya Terenkova, longue silhouette blonde en robe rouge qui va affronter la proximité de l’Orangerie car le temps s’est mis à la pluie à l’issue du petit souper servi sous les micocouliers. Elle est installée là toute proche et cernée de spectateurs très attentifs, les mèches de son joli chignon blond suivent les élans de la musique, des mazurkas de Chopin mises en parallèle avec des sonates de Scarlatti, la valse oubliée de Liszt et cette paraphrase de Rigoletto très passionnée. Car passionnée, Anastasya Terenkova l’est, captivée par la fougue de Liszt, livrée à cette expressivité tempétueuse si propre au compositeur, sorte de passion dévorante et qui remue l’âme.
Avec les Tableaux d’une exposition de Moussorgski, les visions changent: la musique se fait plus rustique et plus pesante, elle est vigoureuse et chante une Russie qu’on imagine, au cours de la Promenade, face au Vieux Château, au Marché, thèmes plus descriptifs et largement évocateurs; la pianiste y fait preuve d’une vigueur remarquable, faisant naître des images venues d’ailleurs, comme on pressent que les a voulues Moussorgski, évoquant aussi cette sorcière chère au peuple russe la Baba-Yaga qui faisait si délicieusement peur aux enfants.
Excellente soirée qui fait que malgré la pluie ou à cause d’elle, ce premier concert au château Saint-Estève, a offert aux spectateurs deux regards sur la musique, totalement différents, l’un chargé d’une tendresse évocatrice et l’autre livré à une fougue dévorante.
Jean-Paul Gasparian n’a que 19 ans et il maîtrise avec infiniment de nuances Frédéric Chopin et bien sûr Franz Liszt. Il interprète la Ballade n°3, le Nocturne opus 15 et un scherzo de Chopin, poursuivant par la sonate en si de Liszt.
L’artiste maîtrise son piano avec calme, presque avec tendresse et semble communiquer avec l’instrument comme en l’absence de spectateurs concentrés et presque recueillis ; le jeune interprète, sur la terrasse du château Saint-Estève, se retrouve dans la solitude de celui qui détient la clé des œuvres ; il se détache sur la tombée du soir, vêtu de sombre et presque fragile.
Nanti de tous les prix qu’il a remportés, dont le dernier en février prix Spécial Denis Antoine, il donne en cette première partie de spectacle, une vision toute sereine et très réfléchie des deux compositeurs, parmi les favoris des soirées à Uchaux.
En contraste très fort avec la seconde interprète de ce concert, Anastasya Terenkova, longue silhouette blonde en robe rouge qui va affronter la proximité de l’Orangerie car le temps s’est mis à la pluie à l’issue du petit souper servi sous les micocouliers. Elle est installée là toute proche et cernée de spectateurs très attentifs, les mèches de son joli chignon blond suivent les élans de la musique, des mazurkas de Chopin mises en parallèle avec des sonates de Scarlatti, la valse oubliée de Liszt et cette paraphrase de Rigoletto très passionnée. Car passionnée, Anastasya Terenkova l’est, captivée par la fougue de Liszt, livrée à cette expressivité tempétueuse si propre au compositeur, sorte de passion dévorante et qui remue l’âme.
Avec les Tableaux d’une exposition de Moussorgski, les visions changent: la musique se fait plus rustique et plus pesante, elle est vigoureuse et chante une Russie qu’on imagine, au cours de la Promenade, face au Vieux Château, au Marché, thèmes plus descriptifs et largement évocateurs; la pianiste y fait preuve d’une vigueur remarquable, faisant naître des images venues d’ailleurs, comme on pressent que les a voulues Moussorgski, évoquant aussi cette sorcière chère au peuple russe la Baba-Yaga qui faisait si délicieusement peur aux enfants.
Excellente soirée qui fait que malgré la pluie ou à cause d’elle, ce premier concert au château Saint-Estève, a offert aux spectateurs deux regards sur la musique, totalement différents, l’un chargé d’une tendresse évocatrice et l’autre livré à une fougue dévorante.
Uchaux - 17 août. François-Frédéric Guy est un habitué des festivals de musique, Lucerne, La Roque d’Anthéron, et maintenant le Festival Liszt à Uchaux.
François-Frédéric-Guy © Pierre Aimar
Mais il apparaît aussi dans les festivals de création contemporaine tels Musica de Strasbourg, ou Archipel à Genève.
Ce soir-là sur la terrasse du château Saint-Estève, silhouette élégante et courte barbe discrète, il n’a pas tardé à charmer avec une œuvre de Liszt en première partie cette Bénédiction de Dieu dans la solitude, une œuvre toute de contemplation mystique qui raconte en douceur de sons, la foi qui anime alors le compositeur.
La sonate de Beethoven la Tempête qui fait suite, offre un contraste intéressant pour cette soirée d’été et de musique sur la terrasse d’Uchaux. Contraste qu’on va retrouver lors de la fameuse sonate Appassionata, dans laquelle le pianiste semble mettre de son âme et de sa passion. Exactement ce que souhaitait Beethoven.
Entre temps, deux nocturnes de Chopin, « deux parmi les plus beaux, qu’il faudrait ne jamais séparer ». Le second en particulier,« en forme de chant d’amour au bord de la lagune », exprime avec la ferveur qu’on connaît à cet amoureux fervent et déçu que fut Frédéric Chopin, une immensité de passion mais aussi de tendresse, à la fois douce et amère. Car le pianiste aborde ce soir-là ces œuvres avec un doigté et une délicatesse qui donne à chaque note, à chaque thème, la légèreté d’une confidence intime.
S’il est des moments d’été qu’on ne souhaiterait pas oublier, une soirée sur la grande terrasse du château Saint-Estève en fait partie : ils apportent avec leur cadre, une atmosphère comme on en rêve pour la musique romantique et des moments hors du temps, avec en fond de scène un pianiste, à peine isolé sous les lumières, comme s’il jouait pour chacun de nous.
Jacqueline Aimar
Ce soir-là sur la terrasse du château Saint-Estève, silhouette élégante et courte barbe discrète, il n’a pas tardé à charmer avec une œuvre de Liszt en première partie cette Bénédiction de Dieu dans la solitude, une œuvre toute de contemplation mystique qui raconte en douceur de sons, la foi qui anime alors le compositeur.
La sonate de Beethoven la Tempête qui fait suite, offre un contraste intéressant pour cette soirée d’été et de musique sur la terrasse d’Uchaux. Contraste qu’on va retrouver lors de la fameuse sonate Appassionata, dans laquelle le pianiste semble mettre de son âme et de sa passion. Exactement ce que souhaitait Beethoven.
Entre temps, deux nocturnes de Chopin, « deux parmi les plus beaux, qu’il faudrait ne jamais séparer ». Le second en particulier,« en forme de chant d’amour au bord de la lagune », exprime avec la ferveur qu’on connaît à cet amoureux fervent et déçu que fut Frédéric Chopin, une immensité de passion mais aussi de tendresse, à la fois douce et amère. Car le pianiste aborde ce soir-là ces œuvres avec un doigté et une délicatesse qui donne à chaque note, à chaque thème, la légèreté d’une confidence intime.
S’il est des moments d’été qu’on ne souhaiterait pas oublier, une soirée sur la grande terrasse du château Saint-Estève en fait partie : ils apportent avec leur cadre, une atmosphère comme on en rêve pour la musique romantique et des moments hors du temps, avec en fond de scène un pianiste, à peine isolé sous les lumières, comme s’il jouait pour chacun de nous.
Jacqueline Aimar