« Festival Madame de Staël », du 15 au 18 juin 2020 au château de Copet (Ch)

Depuis 2011, le festival « Autour de Madame de Staël » et depuis 2017 dans la même lignée le « Festival Madame de Staël », rendent honneur à l’œuvre et à l’esprit Germaine de Staël et du groupe de Coppet, dans une volonté conjointe de la Fondation d’Haussonville, la Commune de Coppet et l’association Pro Cultura Valdensis


Germaine de Staël
Pour sa quatrième édition, le Festival de Théâtre Madame de Staël renouvelle aussi la formule « Les Folles Journées Germaine de Staël » qui fut un succès en 2019 avec près de 1000 élèves de la région qui ont pu visiter le château, écouter et participer à des spectacles très différents.

Germaine de Staël
Fille unique de Jacques Necker, banquier genevois et ministre de Louis XVI, Germaine de Staël naît à Paris en 1766 et fréquente dès son enfance les esprits les plus brillants de son temps dans le salon que tient sa mère, une vaudoise de Crassier, Suzanne Curchod.

En 1784 Jacques Necker achète le château de Coppet qui deviendra le refuge de Germaine lors de l’exil imposé par Napoléon qui craint son influence politique. Germaine de Staël a connu à la fois l’Ancien Régime et les fastes de Versailles, la Révolution, la Terreur, le Consulat et l’Empire qui la condamne à l’exil, et enfin la Restauration. Elle meurt le 14 juillet 1817.

Germaine de Staël a toujours vécu la plume à la main et son œuvre est considérable. Ses romans, ses réflexions politiques et philosophiques, sa correspondance nous livrent un point de vue éclairé sur les différents régimes politiques qui ont jalonné sa vie.
Autour d’elle se sont regroupés les opposants au régime napoléonien. Féministe et romantique avant l’heure, elle défend dans ses romans la cause des femmes. Elle fut aussi très engagée pour l’abolition de l’esclavage. Grande amoureuse et femme libérée des conventions de son époque, elle parle des relations entre les sexes avec une pertinence très en avance sur son temps.

Création. 10e anniversaire : hommage aux Lumières. Les Lumières dans la nuit : la modernité Plaidoirie par Marc Bonnant

Marc Bonnant © DR
Lundi 15 juin à 20h30 - Cour d’honneur du Château de Coppet

Le célèbre orateur Marc Bonnant évoquera dans une plaidoirie ce qu’il reste de l’esprit des Lumières et de constater que les contemporains ont, par manque de culture, répudié l’héritage du XVIIIe siècle.
Voltaire, Diderot ; Montesquieu, Helvétius et Germaine de Staël, de grandes figures oubliées.
Germaine de Staël n’est-elle pas la fille des Lumières ?

« Quelles sont ses idées ? Ce sont les idées des philosophes. Que font les philosophes ? Ils glorifient la raison.

La science entre en scène et envahit le paysage. D’Alembert est écrivain et mathématicien ; Buffon est un savant, un naturaliste et un écrivain à succès ; avant d’être un grand écrivain, Montesquieu est un homme de science ; critique, romancier, dramaturge, philosophe, Diderot est d’abord et avant tout le directeur de l’Encyclopédie. Entouré de d’Alembert, de Voltaire, de Montesquieu, de Buffon, de Turgot, de Condillac, d’Helvétius, de Marmontel, il monte une machine de guerre intellectuelle qui prépare la Révolution.

Le goût du plaisir, la science, la tolérance, le progrès, la critique sociale, tout le cortège va dans le même sens. Il mène le siècle, comme par la main, du règne de Louis XIV à la Révolution.

Et Voltaire ? S’il avait vécu au lieu de mourir à temps, il eût été le grand homme de la Révolution des Lumières et aurait eu le choix, sous la Terreur, entre la guillotine et l’émigration. J’imagine qu’il aurait émigré… »
Jean d’Ormesson

La nuit des Lumières - Création

Dimitri Bouclier © DR
Lundi 15 juin à 21h30. Divers lieux au sein du Château de Coppet

Cette soirée rendra un hommage féerique à toutes les grandes figures du XVIIIe siècle au cœur même du château de Germaine de Staël illuminé comme vous ne l’aurez jamais vu !
A l’intérieur et à l’extérieur du château, promenez-vous : la musique, le théâtre, le cirque, la danse sont partout !
Une grande nuit de fête pour célébrer les 10 ans du festival !

Avec :
Le Duo Bouclier, violon et accordéon,
Thierry Nadalini, cirque, Stéphanie Leclef, comédienne,
Julia Sallaberry, harpe

Les mystères de la destinée : le cardinal de Bernis, Germaine de Staël, Napoléon, Jean d’Ormesson

Quatuor Terpsycordes et Alain Carré © DR
Création. Mercredi 17 juin à 20h - Cour d’Honneur du Château de Coppet

Par Jean-Marie Rouart de l’Académie Française, Alain Carré et le Quatuor Terpsycordes

« Que ce soit dans mes romans, biographies ou ma vie même, il me semble que je n’ai eu pour principale obsession qu’une seule question : celle de la Destinée. Pas seulement une interrogation sur les arcanes du destin qui nous fait naître, vivre et mourir dans des conditions particulières où le hasard semble avoir sa part. Non, je parle de la destinée, cette mystérieuse élection qui sort un être du lot commun et le conduit à devenir l'un de ces « phares » donc parlait Baudelaire : qu´il s’appelle Napoléon, Tolstoï, Pascal ou Rembrandt, pour les plus flamboyants. Pourquoi certains hommes, certaines femmes, héritent-ils de cette charge sacrée de porter à travers les siècles le flambeau de l’esprit ? C’est je l’avoue, dans le doute universel, ce qui pourrait m’incliner à croire en la Providence. »
Jean-Marie Rouart

Sur Jean d’Ormesson
« Rien n’a jamais mieux résumé pour moi Jean d’Ormesson que la formule qu’emploie Shakespeare pour définir l’amour : l’éternité plus un jour. Personne n’a éprouvé comme lui une curiosité plus avide sur l’homme, son origine, son avenir, tout en ayant une aussi grande conscience de l’impermanence des choses et du caractère éphémère de la vie La littérature était son pays, elle était sa religion, elle était sa passion. Il n’a jamais vécu que pour elle, par elle. Il la vivait, il la respirait en tout.
Que ce soit dans l’amour ou dans l’amitié, marchant au soleil dans les chemins corses ou sur des skis à Val d’Isère, les mots, les vers étaient omniprésents. Notre amitié de cinquante ans est née de cette merveilleuse intoxication réciproque. Ensemble, nos personnes comptaient peu. Ce livre est une façon de poursuivre un dialogue, une communion quasiment journalière, interrompue par la mort, mais que je poursuis dans mon for intérieur. »

Jean-Marie Rouart

Né d’une famille de peintres liés à l’impressionnisme, membre de l’Académie Française, ancien directeur du Figaro littéraire, écrivain et journaliste, Jean-Marie Rouart est l’auteur de nombreux romans et biographies.

Franz, pianiste et clown de concert. Un spectacle de Nikolaus Maria Holz

Rebecca Chaillot et Madame Françoise © DR
Jeudi 18 juin à 20h. Cour d’Honneur du Château de Coppet

Rebecca Chaillot interprète la Sonate en si mineur de Franz Liszt avec jubilation. Elle renvoie toutes les balles à Madame Françoise qui se pâme et se pavane.
Au détour d’une note suspendue, ces duellistes duettistes, chacune aux antipodes du grand meuble noir, ouvert, résonnant, nous donnent à voir… et à entendre.

« Que Madame Françoise s’associe dans une création avec une autre femme, Rebecca Chaillot, pianiste classique de haut niveau, est à première vue une constellation sans originalité excessive. L’évidence pourtant saute aux yeux quand on y regarde d’un peu plus près.
Ce que ces deux femmes ont en commun, c’est leur condition féminine et une magnifique sublimation de leur désir dans leur art réciproque. Dans cet art, elles tentent d’aller très loin, l’une dans le Clown, l’autre dans la Musique. Elles ont quelque chose à dire et à nous dire. Elles ont créé chacune leur langage solitaire qui n’a rien à voir l’un avec l’autre. Elles partagent un désir si fort et communiquent à partir de langages si différents qu’elles créent des situations fortes qui rendent lisible et risible le décalage du monde entier ! L’histoire entre Madame Françoise et Rebecca Chaillot est l’une de ces petites choses susceptible de toucher le monde. Que je sois associé en tant que metteur en scène à ce projet est une belle chose pour moi. »

Nikolaus Maria Holz

Distribution :
Roseline Guinet, Madame Françoise, clown
Rebecca Chaillot, pianiste
Mise en scène :
Nikolaus Maria Holz
Régie Lumière :
Aldo Perissinotto

Informations pratiques

Lieu
Château de Coppet
Rue de la gare 2 - 1296 Coppet

Billetterie
1) Online : www.festivaldestael.ch
2) Sur place : vente de billets au Château de Coppet, les jours de représentation, 1 heure avant le début des représentations

Tarifs
- Le 15 juin
Tarif : 60 CHF pour l’ensemble de la soirée (Plaidoirie + Nuit des Lumières) Chômeurs et étudiants jusqu’à 25 ans : 45 CHF
Enfants moins de 15 ans : gratuit

- Les 17 et 18 juin
Tarif unique : 45 CHF
Chômeurs et étudiants jusqu’à 25 ans: 35 CHF Enfants moins de 15 ans: gratuit


Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 29 Février 2020 à 15:54 | Lu 630 fois
Pierre Aimar
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