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Superbe site et beau décor pour la musique qui vient jusqu’au bord des montagnes
Ce jour-là le festival Pablo Casals reçoit à Marcevol dans le prieuré roman et perché qui domine la vallée de la Têt et met à portée d’oiseau la forme si belle du Mont Canigou, ce mont sacré des Catalans, à peine brumeux et projeté dans le ciel.
Marcevol au bout de son esplanade après une longue montée, se présente comme un vrai refuge. De taille modeste - ce n’est qu’un prieuré -, il offre une belle façade à portails de marbre rose, brisée hélas, et à l’arrière, des bâtiments protégés autour d’une cour, sous un énorme figuier parfumé.
C’est par là qu’on entre dans l’église romane, blanche et très nue, prête à accueillir la musique.
Musiques et légendes
Mozart d’abord et le Trio Les Quilles, qui évoque ce qui fut un jeu à la mode, d’amoureux peut-être, pour le jeune compositeur. Sous la nef très blanche, la sonorité très drue comme amplifiée, pleine d’allégresse, donne à l’œuvre de Mozart sa vraie jeunesse.
A la présentation, Michel Lethiec, directeur artistique du festival, organisateur, présentateur et… interprète bien sûr à la clarinette, ici en compagnie d’un alto et du piano. Il annonce la couleur de ce concert qui ouvre le livre des contes de fées pour nous conter quatre Légendes.
Ne l’oublions pas, le Festival a pour titre cette année, le mot Légendes : des contes ou des histoires, du réel ou du rêvé, de l’imaginaire, comme dans les vieilles légendes allemandes évoquées par le trio de Schumann.
Puis vient le duo violon piano d’Ernest Chausson sur un poème de Tourgueniev ; la musique attaque d’abord grave et dramatique, donnée en quelques notes au piano, puis dans un grand frémissement d’eau, entrée du violon. Le poème est-il ici bien transcrit ? Les longs appels au violon répondent au piano créant une atmosphère intense et dramatique, fervente presque poignante. Quelle légende fait ici frémir autant ?
Avec Richard Strauss, la musique figurative mêle violon, contrebasse, clarinette, cor et basson pour un Till l’Espiègle vif et imagé. Venue du fond des légendes allemandes, l’histoire vite traduite en diverses langues a retenu l’attention par le caractère universel de son personnage; saltimbanque malicieux et farceur, on l’entend danser et rire dans la musique de Richard Strauss imagée, insolente, mais allègre aussi et harmonieuse. On pourrait y accorder quelque dessin animé… et Gérard Philippe, séduit par le personnage en a jadis (1956) fait un film.
Dans le chœur à la courbe superbe, les instruments cor, basson qui servent modestement au fond de l’orchestre, prennent ici un vrai relief qui met en relief leur force d’expression.
Un public de mélomanes heureux
L’assemblée des spectateurs, amateurs, mais aussi musiciens cela se voit, est une assemblée heureuse, tout entière acquise à ce plaisir partagé des musiques qui, au-delà des difficultés d’interprétation, offrent une véritable ouverture sur un monde peut-être meilleur. Et grâce à des interprètes de qualité, prennent un vrai plaisir à jouer de leur instrument, en complicité avec des spectateurs qui sont des fidèles du festival.
Un tel concert dans ce lieu perché et un brin isolé donne tout à coup à la musique, aux musiques, un autre sens, comme une richesse d’évocation d’abord, juste au bord des Légendes mais aussi un élan vers ces montagnes si pures, crénelées sur le bleu de l’horizon et la pureté du ciel.
Apportant peut-être la paix, comme l’aurait souhaité Pablo Casals.
Ce jour-là le festival Pablo Casals reçoit à Marcevol dans le prieuré roman et perché qui domine la vallée de la Têt et met à portée d’oiseau la forme si belle du Mont Canigou, ce mont sacré des Catalans, à peine brumeux et projeté dans le ciel.
Marcevol au bout de son esplanade après une longue montée, se présente comme un vrai refuge. De taille modeste - ce n’est qu’un prieuré -, il offre une belle façade à portails de marbre rose, brisée hélas, et à l’arrière, des bâtiments protégés autour d’une cour, sous un énorme figuier parfumé.
C’est par là qu’on entre dans l’église romane, blanche et très nue, prête à accueillir la musique.
Musiques et légendes
Mozart d’abord et le Trio Les Quilles, qui évoque ce qui fut un jeu à la mode, d’amoureux peut-être, pour le jeune compositeur. Sous la nef très blanche, la sonorité très drue comme amplifiée, pleine d’allégresse, donne à l’œuvre de Mozart sa vraie jeunesse.
A la présentation, Michel Lethiec, directeur artistique du festival, organisateur, présentateur et… interprète bien sûr à la clarinette, ici en compagnie d’un alto et du piano. Il annonce la couleur de ce concert qui ouvre le livre des contes de fées pour nous conter quatre Légendes.
Ne l’oublions pas, le Festival a pour titre cette année, le mot Légendes : des contes ou des histoires, du réel ou du rêvé, de l’imaginaire, comme dans les vieilles légendes allemandes évoquées par le trio de Schumann.
Puis vient le duo violon piano d’Ernest Chausson sur un poème de Tourgueniev ; la musique attaque d’abord grave et dramatique, donnée en quelques notes au piano, puis dans un grand frémissement d’eau, entrée du violon. Le poème est-il ici bien transcrit ? Les longs appels au violon répondent au piano créant une atmosphère intense et dramatique, fervente presque poignante. Quelle légende fait ici frémir autant ?
Avec Richard Strauss, la musique figurative mêle violon, contrebasse, clarinette, cor et basson pour un Till l’Espiègle vif et imagé. Venue du fond des légendes allemandes, l’histoire vite traduite en diverses langues a retenu l’attention par le caractère universel de son personnage; saltimbanque malicieux et farceur, on l’entend danser et rire dans la musique de Richard Strauss imagée, insolente, mais allègre aussi et harmonieuse. On pourrait y accorder quelque dessin animé… et Gérard Philippe, séduit par le personnage en a jadis (1956) fait un film.
Dans le chœur à la courbe superbe, les instruments cor, basson qui servent modestement au fond de l’orchestre, prennent ici un vrai relief qui met en relief leur force d’expression.
Un public de mélomanes heureux
L’assemblée des spectateurs, amateurs, mais aussi musiciens cela se voit, est une assemblée heureuse, tout entière acquise à ce plaisir partagé des musiques qui, au-delà des difficultés d’interprétation, offrent une véritable ouverture sur un monde peut-être meilleur. Et grâce à des interprètes de qualité, prennent un vrai plaisir à jouer de leur instrument, en complicité avec des spectateurs qui sont des fidèles du festival.
Un tel concert dans ce lieu perché et un brin isolé donne tout à coup à la musique, aux musiques, un autre sens, comme une richesse d’évocation d’abord, juste au bord des Légendes mais aussi un élan vers ces montagnes si pures, crénelées sur le bleu de l’horizon et la pureté du ciel.
Apportant peut-être la paix, comme l’aurait souhaité Pablo Casals.
Molitg les Bains - Concert Belle Epoque
Il y a eu un soir… il y eut un matin…
Tout autre ton pour ce Concert Belle Epoque, à une heure inhabituelle, 11 heures, et dans un cadre inhabituel, le salon doré tout en baies sur le paysage, d’un grand hôtel. J’ai cité le grand Hôtel des Bains de Molitg et son décor Belle Epoque un brin fantastique, au bord du vide, perché bien au-dessus de la rivière la Castellanne, au-dessus de bassins et piscine dans un déploiement de végétation exubérante… Un burg sur la Vallée du Rhin…ou les Tropiques ? Les visions sont multiples et le lieu crée déjà le rêve et s’ouvre sur la suite de ces concerts en forme de Légendes.
Pas besoin d’imaginer la Belle Epoque… on y est
Et aussi les compositeurs… et leurs œuvres.
La sonate pour deux clarinettes de Francis Poulenc d’abord, musique sautillante qui permet à Michel Lethiec de prendre à nouveau la parole pour présenter cette Belle Epoque au travers de six compositeurs. La conférence de l’après-midi est consacrée à ces années qui voient la fin du XIXe siècle jusqu’en 1915 et Michel Lethiec y évoque Pablo Casals à Paris dans les années 1900.
Après Poulenc, trois œuvres pour violoncelle et piano, deux élégies d’une grande douceur de Fauré et Massenet et un Caprice de Gabriel Pierné en forme de réflexion incertaine.
Le public est ici nombreux mais le lieu fait tout pardonner, intime et mondain aussi, public de spectateurs -connaisseurs -extrêmement attentifs, certains livrés à la musique, yeux fermés dans des fauteuils, d’autres toujours prêts à se lever pour mieux voir. Car ce concert est un spectacle, bonnets d’ânes et mimiques, jeux de scènes, il s’agit d’une véritable animation autour de la musique par ailleurs brillamment interprétée. Pensons à la qualité de tous ces interprètes qui donnent aux festivals et aux musiques programmées l’essentiel de leur valeur.
Les musiciens nous offrent ici des instants de perfection, suspendus, hors du temps, des musiques à faire naître le rêve ; ainsi avec Reynaldo Hahn, qui joue à produire des sons rares qui font grincer parfois des dents et se disputent puis… se mettent à rêver.
Jusqu’au Carnaval…
Et vient le moment du Carnaval des Animaux. Composé en 1886 et célèbre, trop célèbre, et cependant jamais joué jamais joué, -sauf le Cygne-, jusqu’en 1921. Selon la volonté du compositeur.
Drôle d’histoire d’histoires drôles que ce Carnaval des animaux, texte et musique, car des textes ont été ajoutés à cette évocation musicale bien irrévérencieuse composée en des temps bien sérieux ou prétendus tels…par Francis Blanche, Eric Emmanuel Schmitt ou François Rollin.
Et cerise sur le gâteau, c’est Marie-Christine Barrault qui lit ce texte au milieu de ce groupe de musiciens en mouvement qui anime et figure les mots choisis. Un grand spectacle : ironie et insolences, cocasseries diverses, moqueries, jeux de mots en tout genre. Mais aussi citations poétiques ; ainsi cette Promenade sentimentale de Verlaine: « Dans le vieux parc solitaire et glacé…
Avec des musiciens qui visiblement s’amusent de nous amuser et des spectateurs en plein bonheur…
Et l’envie de clamer que la musique est belle et bonne …
Jacqueline Aimar
Tout autre ton pour ce Concert Belle Epoque, à une heure inhabituelle, 11 heures, et dans un cadre inhabituel, le salon doré tout en baies sur le paysage, d’un grand hôtel. J’ai cité le grand Hôtel des Bains de Molitg et son décor Belle Epoque un brin fantastique, au bord du vide, perché bien au-dessus de la rivière la Castellanne, au-dessus de bassins et piscine dans un déploiement de végétation exubérante… Un burg sur la Vallée du Rhin…ou les Tropiques ? Les visions sont multiples et le lieu crée déjà le rêve et s’ouvre sur la suite de ces concerts en forme de Légendes.
Pas besoin d’imaginer la Belle Epoque… on y est
Et aussi les compositeurs… et leurs œuvres.
La sonate pour deux clarinettes de Francis Poulenc d’abord, musique sautillante qui permet à Michel Lethiec de prendre à nouveau la parole pour présenter cette Belle Epoque au travers de six compositeurs. La conférence de l’après-midi est consacrée à ces années qui voient la fin du XIXe siècle jusqu’en 1915 et Michel Lethiec y évoque Pablo Casals à Paris dans les années 1900.
Après Poulenc, trois œuvres pour violoncelle et piano, deux élégies d’une grande douceur de Fauré et Massenet et un Caprice de Gabriel Pierné en forme de réflexion incertaine.
Le public est ici nombreux mais le lieu fait tout pardonner, intime et mondain aussi, public de spectateurs -connaisseurs -extrêmement attentifs, certains livrés à la musique, yeux fermés dans des fauteuils, d’autres toujours prêts à se lever pour mieux voir. Car ce concert est un spectacle, bonnets d’ânes et mimiques, jeux de scènes, il s’agit d’une véritable animation autour de la musique par ailleurs brillamment interprétée. Pensons à la qualité de tous ces interprètes qui donnent aux festivals et aux musiques programmées l’essentiel de leur valeur.
Les musiciens nous offrent ici des instants de perfection, suspendus, hors du temps, des musiques à faire naître le rêve ; ainsi avec Reynaldo Hahn, qui joue à produire des sons rares qui font grincer parfois des dents et se disputent puis… se mettent à rêver.
Jusqu’au Carnaval…
Et vient le moment du Carnaval des Animaux. Composé en 1886 et célèbre, trop célèbre, et cependant jamais joué jamais joué, -sauf le Cygne-, jusqu’en 1921. Selon la volonté du compositeur.
Drôle d’histoire d’histoires drôles que ce Carnaval des animaux, texte et musique, car des textes ont été ajoutés à cette évocation musicale bien irrévérencieuse composée en des temps bien sérieux ou prétendus tels…par Francis Blanche, Eric Emmanuel Schmitt ou François Rollin.
Et cerise sur le gâteau, c’est Marie-Christine Barrault qui lit ce texte au milieu de ce groupe de musiciens en mouvement qui anime et figure les mots choisis. Un grand spectacle : ironie et insolences, cocasseries diverses, moqueries, jeux de mots en tout genre. Mais aussi citations poétiques ; ainsi cette Promenade sentimentale de Verlaine: « Dans le vieux parc solitaire et glacé…
Avec des musiciens qui visiblement s’amusent de nous amuser et des spectateurs en plein bonheur…
Et l’envie de clamer que la musique est belle et bonne …
Jacqueline Aimar
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