Lamastre - 28 juillet. Le Chœur Sirine sous la direction d’Andreï Kotov affirme d’emblée son origine et son originalité.
Chœur Sirine de Moscou © Pierre Aimar
En effet, parés des costumes des chœurs orthodoxes de l’ancienne Russie, les quatorze chanteurs, les hommes mais les femmes surtout, offrent au regard une vision colorée et diverse comme on en observe rarement ; robes longues ou jupes à corselets, blouses superbement fleuries, étoffes colorées et lourdes, presque précieuses, coiffures et fichus chamarrés, offrent aussitôt un exode pour le regard; les hommes, au nombre de six, plus sobres en aubes de moines blanches ou robes de curés noires font un contraste austère.
En fond de chœur, le sonneur de cloches à barbe rousse et frisée va utiliser ses instruments, sonnant des mains et des genoux avec habileté.
Le Chœur Sirine, ces chanteurs de l’ancien temps russe assurent une plongée au cœur des traditions musicales de l’ancienne église Russe et des chants spirituels qui mettent en musique les thèmes sacrés avec la force et la verve du matériau musical populaire. Sans micro bien sûr, les voix graves des hommes se mêlent aux voix parfois étrangement criardes des femmes, fortes et travaillées dans les aigus ou en une étrange forme de récitatif nasillard qui surprend, et les basses sont fortes et belles, pas autant que nous l’aurions souhaité cependant.
Le programme mêle ainsi sons de cloches avec Vladimir Degtiarev, chants znammeny ou chant spirituel des lirniky, voix féminines, belles polyphonies, trio féminin et chant à trois voix d’hommes, faisant alterner le grave et le gai, les chanteurs et leurs tenues à la fois colorées et sobres se présentant sous des angles divers face aux spectateurs.
L’église de Masseville est petite, perchée au sommet de la ville, et dans ce lieu fraîchement restauré, doux en couleurs et joliment accueillant malgré l’averse qui crépite dehors, on se sent bien et les chants anciens n’en sont que plus beaux. Venant de loin, ils expriment autant que la croyance orthodoxe, tout un passé de foi qu’on devine fervent mais rigide et prêt à agir par la répétition longuement élaborée sur des âmes naïves.
Là-bas, dans les vastes taïgas au loin, au temps de la Russie des tsars, au cœur des églises de bois perdues dans les vastes plaines où s’étendaient les neiges lentes à fondre et où les âmes sans doute trouvaient dans la foi une fuite hors des solitudes.
Grâce à cette étape du festival Vochora, c’est un concert riche d’une atmosphère venue d’un lointain ailleurs qui a été offert à des spectateurs très attentifs. Jacqueline Aimar
En fond de chœur, le sonneur de cloches à barbe rousse et frisée va utiliser ses instruments, sonnant des mains et des genoux avec habileté.
Le Chœur Sirine, ces chanteurs de l’ancien temps russe assurent une plongée au cœur des traditions musicales de l’ancienne église Russe et des chants spirituels qui mettent en musique les thèmes sacrés avec la force et la verve du matériau musical populaire. Sans micro bien sûr, les voix graves des hommes se mêlent aux voix parfois étrangement criardes des femmes, fortes et travaillées dans les aigus ou en une étrange forme de récitatif nasillard qui surprend, et les basses sont fortes et belles, pas autant que nous l’aurions souhaité cependant.
Le programme mêle ainsi sons de cloches avec Vladimir Degtiarev, chants znammeny ou chant spirituel des lirniky, voix féminines, belles polyphonies, trio féminin et chant à trois voix d’hommes, faisant alterner le grave et le gai, les chanteurs et leurs tenues à la fois colorées et sobres se présentant sous des angles divers face aux spectateurs.
L’église de Masseville est petite, perchée au sommet de la ville, et dans ce lieu fraîchement restauré, doux en couleurs et joliment accueillant malgré l’averse qui crépite dehors, on se sent bien et les chants anciens n’en sont que plus beaux. Venant de loin, ils expriment autant que la croyance orthodoxe, tout un passé de foi qu’on devine fervent mais rigide et prêt à agir par la répétition longuement élaborée sur des âmes naïves.
Là-bas, dans les vastes taïgas au loin, au temps de la Russie des tsars, au cœur des églises de bois perdues dans les vastes plaines où s’étendaient les neiges lentes à fondre et où les âmes sans doute trouvaient dans la foi une fuite hors des solitudes.
Grâce à cette étape du festival Vochora, c’est un concert riche d’une atmosphère venue d’un lointain ailleurs qui a été offert à des spectateurs très attentifs. Jacqueline Aimar
Tournon - 26 juillet. Le Festival Vochora célèbre cette année 17 ans d’existence en invitant le Kammerchor de Stuttgart qui offre à la collégiale Saint-Julien
une soirée de très belle musique raffinée et recueillie au travers de chants, d’abord religieux puis populaires.
Les hommes, habit sombre, les femmes, ensemble tulipe - longue jupe rouge et jaquette noire à pan allongé-, forment un ensemble de vingt-cinq choristes, très élégant, sous la direction de Frieder Bernius, leur chef depuis de nombreuses années.
Ce qui frappe dès le début du concert, c’est l’atmosphère de concentration, le recueillement qui se dégage de ce groupe de musiciens tous aguerris, et dont l’interprétation précise reste, au début du concert, un peu froide. Puis peu à peu au fil du programme, après les psaumes de Mendelssohn et d’Homilius, le chant s’échauffe ; des broderies de voix aiguës et légères viennent s’imposer sur un chant déjà brodé et surbrodé ; et la musique toute en délicatesse trouve son apogée dans le psaume 23 de Ludovic Spohr, la plus belle des œuvres de ce concert ; entre les chants, les choristes se livrent à un ballet de costumes noirs et de jupes rouges destiné à mieux équilibrer les voix.
Autre moment de la soirée, ce De profondis de Schönberg, œuvre difficile et gutturale qui exprime un désespoir sans fond par des cris, et la désespérance en échos âpres coupés d’appels angoissés et proches de la parole.
Quant à l’Agnus Dei de Hammerth, il élève des vibratos, et un chant lent et monocorde, à peine modulé, au-dessus d’une basse continue, obsédante. Les interprètes font passer des vibrations de désespoir qui surprennent l’oreille et l’inquiètent par d’étranges sons en cascade, en dégringolades successives.
Le chef que nous voyons de profil, dirige avec bonne humeur et bonhomie, il sourit et anime ses choristes à l’aide de petite signes et nous laisse ainsi entrevoir une heureuse complicité qui explique la qualité des interprétations qu’il obtient même dans des œuvres difficiles.
Une fois de plus Vochora célèbre la voix avec ferveur et aussi amicalement à la collégiale de Tournon, qui mériterait d’être plus souvent ouverte aux grands chœurs et aux belles voix. J.A.
Les hommes, habit sombre, les femmes, ensemble tulipe - longue jupe rouge et jaquette noire à pan allongé-, forment un ensemble de vingt-cinq choristes, très élégant, sous la direction de Frieder Bernius, leur chef depuis de nombreuses années.
Ce qui frappe dès le début du concert, c’est l’atmosphère de concentration, le recueillement qui se dégage de ce groupe de musiciens tous aguerris, et dont l’interprétation précise reste, au début du concert, un peu froide. Puis peu à peu au fil du programme, après les psaumes de Mendelssohn et d’Homilius, le chant s’échauffe ; des broderies de voix aiguës et légères viennent s’imposer sur un chant déjà brodé et surbrodé ; et la musique toute en délicatesse trouve son apogée dans le psaume 23 de Ludovic Spohr, la plus belle des œuvres de ce concert ; entre les chants, les choristes se livrent à un ballet de costumes noirs et de jupes rouges destiné à mieux équilibrer les voix.
Autre moment de la soirée, ce De profondis de Schönberg, œuvre difficile et gutturale qui exprime un désespoir sans fond par des cris, et la désespérance en échos âpres coupés d’appels angoissés et proches de la parole.
Quant à l’Agnus Dei de Hammerth, il élève des vibratos, et un chant lent et monocorde, à peine modulé, au-dessus d’une basse continue, obsédante. Les interprètes font passer des vibrations de désespoir qui surprennent l’oreille et l’inquiètent par d’étranges sons en cascade, en dégringolades successives.
Le chef que nous voyons de profil, dirige avec bonne humeur et bonhomie, il sourit et anime ses choristes à l’aide de petite signes et nous laisse ainsi entrevoir une heureuse complicité qui explique la qualité des interprétations qu’il obtient même dans des œuvres difficiles.
Une fois de plus Vochora célèbre la voix avec ferveur et aussi amicalement à la collégiale de Tournon, qui mériterait d’être plus souvent ouverte aux grands chœurs et aux belles voix. J.A.