Et ce jour-là, au travers de ses traditions : celle du mariage russe ancien et des chants de la liturgie orthodoxe proposés par l’ensemble vocal de la société Philharmonique de Saint-Petersbourg, dirigé par Yulia Khutoretskaya.
Il s’agissait là d’un spectacle ; deux parties de chants traditionnels encadrant une partie de chants religieux orthodoxes. Véritable petite mise en scène et costumes symboliques ; cinq femmes à très longue natte et robes de satin blanc galonné d’or et quatre homme en noir. Ils sont à la fois les choristes et jouent les instruments, aidés de quelques petits objets, flûtes et sifflets au son bizarre, ou claquements de langue. Quelques éléments de décor, des corbeilles, du tissu, des mouchoirs blancs; autour de châles aux belles couleurs se forme un groupe de bavardage ; on se courtise et se charme ; mais on semble ne pas épouser celui qu’on avait choisi. On danse en mêlant des voiles puis on chante au son des cloches. Aucun instrument : tout vient des voix et de leur modulation. Puis on pare la mariée : collerette, diadème et voile.
On devine au travers de ces chants en russe auxquels, il manque pour nous une traduction, amour et doute, foi et résignation, tendresse peut-être. Sans doute beaucoup de répétitions, de refrains, de banalités. De la nostalgie aussi.
Les extraits de la liturgie sont d’un abord plus ingrat que les chants populaires, car ils forment comme une longue berceuse monotone, insuffisamment variée. Avec le retour à la musique populaire, voici les oiseaux, une voix d’enfant peut-être, des flûtes et sifflets, des danses, folkloriques et rythmées, mais peu dansées ou à peine.
La voix fait tout : elle développe ici ses possibilités et tente en différents registres et en modulations variées d’être à elle seule le seul instrument de musique. Cependant on y sent bien une âme, sans doute cette âme russe qui vient des vastes plaines où la vie était morne et où le temps s’usait à s’enrouler sur lui-même, vide et immense. Peut-être désespérant.
Il ne restait plus qu’à gravir cette montagne qui protège l’église brune à petite clochetons, nichée dans sa clairière, pour y sentit vibrer, peut-être une âme…
Jacqueline Aimar
Il s’agissait là d’un spectacle ; deux parties de chants traditionnels encadrant une partie de chants religieux orthodoxes. Véritable petite mise en scène et costumes symboliques ; cinq femmes à très longue natte et robes de satin blanc galonné d’or et quatre homme en noir. Ils sont à la fois les choristes et jouent les instruments, aidés de quelques petits objets, flûtes et sifflets au son bizarre, ou claquements de langue. Quelques éléments de décor, des corbeilles, du tissu, des mouchoirs blancs; autour de châles aux belles couleurs se forme un groupe de bavardage ; on se courtise et se charme ; mais on semble ne pas épouser celui qu’on avait choisi. On danse en mêlant des voiles puis on chante au son des cloches. Aucun instrument : tout vient des voix et de leur modulation. Puis on pare la mariée : collerette, diadème et voile.
On devine au travers de ces chants en russe auxquels, il manque pour nous une traduction, amour et doute, foi et résignation, tendresse peut-être. Sans doute beaucoup de répétitions, de refrains, de banalités. De la nostalgie aussi.
Les extraits de la liturgie sont d’un abord plus ingrat que les chants populaires, car ils forment comme une longue berceuse monotone, insuffisamment variée. Avec le retour à la musique populaire, voici les oiseaux, une voix d’enfant peut-être, des flûtes et sifflets, des danses, folkloriques et rythmées, mais peu dansées ou à peine.
La voix fait tout : elle développe ici ses possibilités et tente en différents registres et en modulations variées d’être à elle seule le seul instrument de musique. Cependant on y sent bien une âme, sans doute cette âme russe qui vient des vastes plaines où la vie était morne et où le temps s’usait à s’enrouler sur lui-même, vide et immense. Peut-être désespérant.
Il ne restait plus qu’à gravir cette montagne qui protège l’église brune à petite clochetons, nichée dans sa clairière, pour y sentit vibrer, peut-être une âme…
Jacqueline Aimar