Solitude du chef d'orchestre avant le concert © Pierre Aimar
Cet année point de Requiem de Verdi, poignant, ou de Mozart, admirablement triste, mais une innovation avec Saint-Saëns, un Ave Verum, un poème mis en musique et le Requiem de 1878 ; et surtout une presque création-découverte, celle de l’Ecce Quam Bonum de Martial Caillebotte (1853-1910), frère du peintre Gustave Caillebotte et de l’Abbé Alfred Caillebotte. A qui l’œuvre est dédiée.
Trois frères unis, très fortunés, dont deux ont été des artistes et des créateurs, sans aucun souci financier, donc libres de peindre ou de composer à leur guise.
Trois frères unis, très fortunés, dont deux ont été des artistes et des créateurs, sans aucun souci financier, donc libres de peindre ou de composer à leur guise.
Caillebotte, Ecce Quam Bonum : une découverte
Michel Piquemal et Marion Lebègue © Pierre Aimar
Le psaume Ecce Quam Bonum (1887), est une œuvre de grande ampleur, écrite pour soli, chœur et orchestre et jamais jouée avec grand orchestre. La musique éclate d’abord en coup de tonnerre puis se fluidifie en douceur autour d’un petit thème en sept notes répété souvent par tous les instruments. Puis éclate le chœur qui enfle et gonfle, puissant d’une centaine de choristes, épaulé par un important orchestre. Ensuite et brièvement, trois solistes qui représentent les trois frères Caillebotte, avant la reprise en magnificence des chœurs, tout en puissance et gloire et l’entrée de Marion Lebègue en soliste, contralto à la voix chaleureuse et mate. Puis alternent des pauses et ruptures de sons spectaculaires et des reprises en douceur avant le retour de la petite ritournelle en sept notes d’une exceptionnelle finesse. Et tout s’achève en roulements spectaculaires et ce cantique qui accompagnait la montée des marches au temple de Jérusalem atteint son sommet.
Intervenant en composition après Wagner, Richard Strauss et Gustave Malher, Caillebotte imprime un art personnel à cette musique d’église qu’il veut brillante mais aussi tendre et tout à la fois éblouissante. Notons ici la réussite de l’œuvre et de son interprétation par l’Orchestre Contrepoint dirigé par son chef Michel Piquemal soutenu par le Grand Chœur du 39e Festival avec Nobuyoshi Shima au grand orgue.
Intervenant en composition après Wagner, Richard Strauss et Gustave Malher, Caillebotte imprime un art personnel à cette musique d’église qu’il veut brillante mais aussi tendre et tout à la fois éblouissante. Notons ici la réussite de l’œuvre et de son interprétation par l’Orchestre Contrepoint dirigé par son chef Michel Piquemal soutenu par le Grand Chœur du 39e Festival avec Nobuyoshi Shima au grand orgue.
Saint-Saëns un Requiem expressif
Le concert ne s’achevait pas pour autant puisqu’il restait le Requiem de Saint-Saëns, plus classique et tout aussi expressif. Il éclate par le hurlement du Kyrie presque discordant et, dans un grand mouvement ample vont entrer les quatre solistes pour un Dies Irae chargé d’une grande colère. Avant un Rex Tremendae tout en pleurs et gémissements, et l’Agnus Dei comme un grand cri sauvage. Seul le Sanctus s’attendrit dans l’émouvante gravité chantante des bassons.
Savante alternance des instruments, des chœurs, et des solistes; émouvante alternance de puissance et d’extrême douceur, violence des colères et des lamentations éplorées, rages, tristesse, espoir et désespoir, les musiques d’église exigent de leurs interprètes d’immenses qualités créatrices d’émotions, de peintures glorieuses, de douceur et de désespoir infinis.
Tout ce que nous ont offert Michel Piquemal, son orchestre et ce vaste chœur dont il faut admirer l’art extrême de la nuance.
Choristes qui ont fait dans l’abbatiale une entrée remarquable bien que difficile à maîtriser, imprimant ainsi à l’Ecce Quam Bono œuvre récemment créée, un nouvel élan comme un mouvement.
Jacqueline Aimar
Savante alternance des instruments, des chœurs, et des solistes; émouvante alternance de puissance et d’extrême douceur, violence des colères et des lamentations éplorées, rages, tristesse, espoir et désespoir, les musiques d’église exigent de leurs interprètes d’immenses qualités créatrices d’émotions, de peintures glorieuses, de douceur et de désespoir infinis.
Tout ce que nous ont offert Michel Piquemal, son orchestre et ce vaste chœur dont il faut admirer l’art extrême de la nuance.
Choristes qui ont fait dans l’abbatiale une entrée remarquable bien que difficile à maîtriser, imprimant ainsi à l’Ecce Quam Bono œuvre récemment créée, un nouvel élan comme un mouvement.
Jacqueline Aimar