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Festival du Vigan 2018, Un grand cru Gounod exceptionnel

43e saison pour ce festival qui vient nicher la musique au cœur des Cévennes, dans les villes et villages souvent perchés, et dominés par une église qui offre ses murs et son abri à de fameux concerts.


Patrice Berger, basse,  Gilles Ragon, ténor, Bénédicte Roussenq, soprano © Pierre Aimar
Patrice Berger, basse, Gilles Ragon, ténor, Bénédicte Roussenq, soprano © Pierre Aimar
Et ce lundi 13 août, l’église Saint-Pierre du Vigan ouvre ses portes et son chœur à des œuvres de Gounod. D’abord une Cantate (Lamentation), avec solistes et chœur qui surprend ; puissance et ferveur, l’œuvre est dense et pleine d’ardeur ; lent mouvement berceur répété plusieurs fois et thème repris aux violoncelles et contrebasses ; intervient l’orgue en crescendo, puis les voix - en français dans le texte - cela fait plaisir.

L’oratorio de Saint-François d’Assise est de la même veine. Découvert en 1996 par des religieuses dans un couvent à Auvers-sur-Oise, et confié à des musiciens, Michel Piquemal, le chef d’orchestre de ce soir et Michel Wolkowitsky, directeur artistique du festival de l’Abbaye de Sylvanès, il n’a depuis été joué que deux fois, la troisième lors de ce concert au Vigan. Là encore l’œuvre est puissante et surprend par sa spiritualité et sa ferveur. On s’étonne un peu d’avoir si peu rencontré Charles Gounod compositeur de musique religieuse lors des festivals de musique.
Avec la suite, cette Messe solennelle de Sainte Cécile, pas de surprise ; Gounod sait faire dans la puissance et le grandiose, il sait donner la parole aux solistes, Bénédicte Roussenq, soprano, Patrice Berger, basse, et Gilles Ragon, ténor, et mettre en valeur la ferveur et la luminosité du chant, la puissance des chœurs, des cuivres, et cet orgue un peu lointain dont on nous expliquera par la suite les difficultés ; placé à l’autre extrémité de l’église Saint-Pierre, l’organiste a besoin d’un relais chef d’orchestre car il ne voit pas le chef et doit aborder l’œuvre avec un léger décalage d’avance pour se trouver en concordance avec les musiciens : travail difficile on s’en doute et qui nécessite une précision d’horlogerie.

La Messe de Sainte Cécile est une œuvre grandiose ; chœurs et instruments semblent faire enfler ces murs anciens et solides et les spectateurs ne peuvent qu’être imprégnés, par la douceur autant que la ferveur de cette œuvre rarement jouée et confiée à Michel Piquemal à la fois chef de chœur et d’orchestre et dont on connaît la sensibilité artistique. Et dont on avait apprécié la finesse lors de l’exécution de la Messe de Sainte Cécile de Haydn, il y a quelques années.. Une autre ferveur…
Très belle soirée de musique, de grande qualité qui teinte les vacances, parlant au cœur et à l’esprit.

D’autres soirées ont éveillé des échos au cœur des Cévennes et fait aimer la musique, les musiques, avec des interprètes variés, voix ou orgue - Thierry Escaich (qui est aussi compositeur), Romain Leleu, trompette, Hugo Reyne, flûte, ou Florin Niculescu et Laurent Korcia au violon, ou encore Elodie Soulard à l’accordéon classique, et ouvert l’oreille à la diversité musicale lors des nuits douces du cœur de l’été.
Jacqueline Aimar

Chœur et orchestre sous la direction de Michel Piquemal © PA
Chœur et orchestre sous la direction de Michel Piquemal © PA

Jacqueline Aimar
Mis en ligne le Jeudi 23 Août 2018 à 11:08 | Lu 211 fois

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