Futurs, de la ville aux étoiles, Centre de la Vieille Charité, Marseille, du 22 mai au 27 septembre 2015. Par Philippe Oualid

La grande exposition de l'été à la Vieille Charité, conçue par les conservateurs Christine Poullin et Guillaume Theulière, et organisée par la Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais, met en valeur l'esthétique visionnaire d'artistes du XXe siècle inspirés par les innovations scientifiques et technologiques dans les domaines de l'architecture urbaine, de la robotique et de l'imagerie spatiale.


Elle retrace un cheminement ascensionnel à partir de cent quinze œuvres, regroupées en trois thématiques qui forment les trois sections de cette foisonnante exposition: la ville utopique, le monde robotisé et le séjour dans le cosmos, odyssée de l'espace, en convoquant des peintres peu connus ou très célèbres.

La première salle nous immerge rapidement dans un théâtre de scènes futuristes avec des villes transformées par les artistes en métropoles grouillantes, constituées de gratte-ciel ou d'architectures fictives (toiles de Balla, Léger, plâtre de Malevitch), et des vues labyrinthiques diffusant un sentiment d'inquiétante étrangeté avec les tableaux de Grossberg ou de Demuth.
En même temps qu'il devient un sujet d'investigation pour les romanciers et les cinéastes de science-fiction, inspirés par "La guerre des mondes" de G. H. Wells, l'homme réduit à l'état de machine, robotisé, se répercute dans les recherches de Victor Brauner, de Klapheck ou d'Erro.
Enfin ce sont les artistes pop et ceux de la figuration narrative qui célèbrent avec le Space Art, la représentation de la conquête spatiale, comme par exemple Prampolini, Martial Raysse, Bernard Rancillac ou Richard Baquié.
Quant aux artistes surréalistes, Man Ray, Marcel Duchamp, Max Ernst, ils nous plongent dans des territoires imaginaires et poétiques où microcosme et cosmos fusionnent, phénomène que l'on peut aussi observer dans les toiles de Matisse, Miro ou les mobiles de Calder, et qui représentent dans cette exposition, susceptible de séduire cinéphiles et amateurs de BD, la part plus rare réservée au Goût et à la Beauté.
Philippe Oualid

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 26 Mai 2015 à 16:37 | Lu 278 fois
Pierre Aimar
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