Roustem Saïtkoulov, une extrême concentration © Pierre Aimar
En première partie, le violoniste Graf Mourja accompagné par le pianiste Roustem Saïtkoulov au travers de quatre œuvres de virtuosité ont ensorcelé l’assemblée avec les célèbres Trilles du diable, composées par Tartini et qui donnaient à cette première partie son allure… diabolique !
Suite à ce rêve d’une intervention satanique les poussant à écrire une musique « injouable » sauf par le diable, Tartini et Paganini se sont sentis investis de ce rôle de créateurs diaboliques pour violoniste diabolique.
Le violoniste Graf Mourja que nous n’avions pas encore entendu, en qui se mêlent des origines russes et hongroises, mais aussi des influences tsiganes, a livré avec la complicité de Roustem Saïtkoulov une prestation musicale chaleureuse et passionnée au travers du final du concerto pour violon n°2 de Paganini, dit la Campanella ou rondo à la clochette. Avant Liszt et son grand duo concertant sans doute joué par le compositeur lui-même qui ne dédaignait pas la virtuosité, et Saint-Saens avec le Rondo Capriccioso créé par Sarasate en 1867. Deux œuvres où s’exaltent la passion et la fougue dans une virtuosité éblouissante qui a libéré chez les spectateurs des élans d’enthousiasme.
Après le petit dîner servi sous les micocouliers et accompagné de vins du domaine, la seconde partie s’orientait autour du pianiste Roustem Saïtkoulov en tenue d’artiste, costume de satin noir qui s’est bientôt teinté du nuancier des projecteurs orientés sur la façade du château, devenant tour à tour satin violine ou rouge. Mais tous les satins et toutes les teintes ne suffisent pas à l’artiste pour démontrer ses talents et Roustem Saïtkoulov en a fait la preuve : après la grande Polonaise brillante Op. 22 de Chopin , c’est au travers de deux compositions difficiles, un échange de dédicaces d’œuvre entre Schumann et Liszt, que le pianiste s’est révélé, dans la délicatesse infinie et la fragilité de certains accords qui confinaient au murmure puis dans la violence éblouissante de crescendos en cascades qui ont laissé l’assemblée éblouie et enthousiaste, le souffle coupé.
Quelle maîtrise et quel raffinement aussi, quelle puissance et quelle discrétion chez cet interprète à l’apparence pourtant fragile face à la puissance des sons déchaînés.
En bref, une soirée toute en éblouissements successifs qui ont fait monter le spectateur jusqu’aux étoiles.
Rendez-vous pour la suite de ces concerts qui vont s’échelonner en juillet et en août sur la terrasse d’Uchaux , toute cernée par les lucioles de ses bougies dorées.
Jacqueline Aimar
Voir la programmation complète
Suite à ce rêve d’une intervention satanique les poussant à écrire une musique « injouable » sauf par le diable, Tartini et Paganini se sont sentis investis de ce rôle de créateurs diaboliques pour violoniste diabolique.
Le violoniste Graf Mourja que nous n’avions pas encore entendu, en qui se mêlent des origines russes et hongroises, mais aussi des influences tsiganes, a livré avec la complicité de Roustem Saïtkoulov une prestation musicale chaleureuse et passionnée au travers du final du concerto pour violon n°2 de Paganini, dit la Campanella ou rondo à la clochette. Avant Liszt et son grand duo concertant sans doute joué par le compositeur lui-même qui ne dédaignait pas la virtuosité, et Saint-Saens avec le Rondo Capriccioso créé par Sarasate en 1867. Deux œuvres où s’exaltent la passion et la fougue dans une virtuosité éblouissante qui a libéré chez les spectateurs des élans d’enthousiasme.
Après le petit dîner servi sous les micocouliers et accompagné de vins du domaine, la seconde partie s’orientait autour du pianiste Roustem Saïtkoulov en tenue d’artiste, costume de satin noir qui s’est bientôt teinté du nuancier des projecteurs orientés sur la façade du château, devenant tour à tour satin violine ou rouge. Mais tous les satins et toutes les teintes ne suffisent pas à l’artiste pour démontrer ses talents et Roustem Saïtkoulov en a fait la preuve : après la grande Polonaise brillante Op. 22 de Chopin , c’est au travers de deux compositions difficiles, un échange de dédicaces d’œuvre entre Schumann et Liszt, que le pianiste s’est révélé, dans la délicatesse infinie et la fragilité de certains accords qui confinaient au murmure puis dans la violence éblouissante de crescendos en cascades qui ont laissé l’assemblée éblouie et enthousiaste, le souffle coupé.
Quelle maîtrise et quel raffinement aussi, quelle puissance et quelle discrétion chez cet interprète à l’apparence pourtant fragile face à la puissance des sons déchaînés.
En bref, une soirée toute en éblouissements successifs qui ont fait monter le spectateur jusqu’aux étoiles.
Rendez-vous pour la suite de ces concerts qui vont s’échelonner en juillet et en août sur la terrasse d’Uchaux , toute cernée par les lucioles de ses bougies dorées.
Jacqueline Aimar
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