Ce déroulé mental qui, à partir de l’odorat, convoque une image de notre passé souvent intime, est une expérience que nous avons tous vécus, et Marcel Proust l’a décrit et analysé dans la Recherche du temps perdu avec une telle précision et une telle acuité que ce
phénomène est désormais un poncif littéraire.
Mais qu’en est-il du cheminement inverse ? C’est exactement la route qu’Eléonore de Bonneval trace avec insistance et bonheur depuis quelques années maintenant. Il n’est pas rare que nos souvenirs, et bien souvent ceux de notre prime enfance, s’incarnent sous la forme d’une image qui n’est autre qu’une photographie prise à l’époque et qui, probablement parce que nous avons pu la contempler ensuite régulièrement pendant des années, est devenue notre image souvenir, notre instantané d’un passé intime évanoui. Ce sont ces moments qu’Eléonore photographie, ces images personnelles qui vont résonner longtemps dans notre esprit et qui vont signer un moment de notre existence. Elle fait le pari que, ces clichés emblématiques, vont soudain nous rappeler une odeur, un parfum et que cette odeur, ce parfum va à son tour enclencher le phénomène du souvenir, faisant surgir de nouvelles images du passé en une sorte d’aller-retour olfactif et visuel inédit.
Comment ne pas être séduit par cette démarche de l’artiste en particulier lorsque notre musée est entièrement dédié au parfum ? Décrit ainsi, ce processus semble assez complexe et très intellectuel mais c’est tout le travail d’artiste d’Eléonore de le rendre concret et accessible, en un mot artistique, et, à partir de son univers à la fois direct et poétique, nous inviter à un voyage très personnel avec pour support ses images, ses photographies.
Plutôt que d’offrir une exposition à partir des expériences et de projets déjà réalisés par Eléonore, il nous a semblé plus passionnant de lui passer une commande sur le Pays de Grasse. Elle a donc, durant l’année 2018, arpenté la campagne, la ville et les villages de notre région grassoise pour créer cet ensemble qu’elle nous présente aujourd’hui au MIP. En associant le terroir grassois et ses habitants à la quête d’Eléonore, c’est un chapitre nouveau et original qui vient s’ajouter à son projet et nous proposons à notre public, une invitation au voyage dans un espace qu’il connaît bien et où il devrait pouvoir plus aisément retrouver le fil directeur de sa quête olfactive et mémorielle personnelle.
Olivier Quiquempois
Conservateur du patrimoine
Directeur des Musées de Grasse
phénomène est désormais un poncif littéraire.
Mais qu’en est-il du cheminement inverse ? C’est exactement la route qu’Eléonore de Bonneval trace avec insistance et bonheur depuis quelques années maintenant. Il n’est pas rare que nos souvenirs, et bien souvent ceux de notre prime enfance, s’incarnent sous la forme d’une image qui n’est autre qu’une photographie prise à l’époque et qui, probablement parce que nous avons pu la contempler ensuite régulièrement pendant des années, est devenue notre image souvenir, notre instantané d’un passé intime évanoui. Ce sont ces moments qu’Eléonore photographie, ces images personnelles qui vont résonner longtemps dans notre esprit et qui vont signer un moment de notre existence. Elle fait le pari que, ces clichés emblématiques, vont soudain nous rappeler une odeur, un parfum et que cette odeur, ce parfum va à son tour enclencher le phénomène du souvenir, faisant surgir de nouvelles images du passé en une sorte d’aller-retour olfactif et visuel inédit.
Comment ne pas être séduit par cette démarche de l’artiste en particulier lorsque notre musée est entièrement dédié au parfum ? Décrit ainsi, ce processus semble assez complexe et très intellectuel mais c’est tout le travail d’artiste d’Eléonore de le rendre concret et accessible, en un mot artistique, et, à partir de son univers à la fois direct et poétique, nous inviter à un voyage très personnel avec pour support ses images, ses photographies.
Plutôt que d’offrir une exposition à partir des expériences et de projets déjà réalisés par Eléonore, il nous a semblé plus passionnant de lui passer une commande sur le Pays de Grasse. Elle a donc, durant l’année 2018, arpenté la campagne, la ville et les villages de notre région grassoise pour créer cet ensemble qu’elle nous présente aujourd’hui au MIP. En associant le terroir grassois et ses habitants à la quête d’Eléonore, c’est un chapitre nouveau et original qui vient s’ajouter à son projet et nous proposons à notre public, une invitation au voyage dans un espace qu’il connaît bien et où il devrait pouvoir plus aisément retrouver le fil directeur de sa quête olfactive et mémorielle personnelle.
Olivier Quiquempois
Conservateur du patrimoine
Directeur des Musées de Grasse
Prendre le temps de sentir,
c’est aussi prendre le temps de vivre, d’apprécier des moments indicibles, imprécis, impalpables. A travers les histoires quotidiennes de la vie de Cécile, Claudette, Gaspard, Nicolas, tous résidents de Grasse et de ses
alentours, cette exposition offre une déambulation olfactive dans la région.
Réveillez en vous les sensations sollicitées par ces instantanés photographiques et olfactifs. Laissez-vous guider par votre nez, imaginez ces quotidiens en odeurs, cette promenade dans les rues de Grasse, cette escapade le long de la Siagne. De la fraîcheur des sous-bois à la chaleur des corps réchauffés par le soleil méditerranéen, les odeurs se font images. Autant de sensations remémorées et suggérées qui, par contraste, montrent le vide d’une vie privée d’odeurs.
alentours, cette exposition offre une déambulation olfactive dans la région.
Réveillez en vous les sensations sollicitées par ces instantanés photographiques et olfactifs. Laissez-vous guider par votre nez, imaginez ces quotidiens en odeurs, cette promenade dans les rues de Grasse, cette escapade le long de la Siagne. De la fraîcheur des sous-bois à la chaleur des corps réchauffés par le soleil méditerranéen, les odeurs se font images. Autant de sensations remémorées et suggérées qui, par contraste, montrent le vide d’une vie privée d’odeurs.
Eléonore de Bonneval
Eléonore de Bonneval est photographe des odeurs. Au cours de l’année 2018, l’artiste a passé près de 4 semaines à Grasse et dans la région, à la rencontre de ses habitants. Elle s’interroge par l’intermédiaire de récits humains et intimes au rôle joué par la dimension olfactive dans notre construction individuelle et collective et dans notre rapport à l’autre. Dans la continuité de son exploration du pouvoir de réminiscence des odeurs et ce fameux « syndrome Proustien », l’artiste invite les spectateurs à ouvrir leur imaginaire par les sens.
Eléonore de Bonneval est diplômée du master en Management International de l’ISIPCA (Institut Supérieur International du Parfum, de la Cosmétique et de l’Aromatique Alimentaire) et du master en photographie documentaire du London College of Communication. Membre du collectif éditorial et artistique NEZ, elle écrit pour cette revue depuis ses débuts.
L’approche d’Eléonore est multidisciplinaire, à la croisée des chemins entre journalisme, anthropologie, neurosciences et installation artistique. Une chercheuse d’insolite et d’inconnu au cœur du quotidien et des petites choses, apparemment, ordinaires.
Eléonore de Bonneval est diplômée du master en Management International de l’ISIPCA (Institut Supérieur International du Parfum, de la Cosmétique et de l’Aromatique Alimentaire) et du master en photographie documentaire du London College of Communication. Membre du collectif éditorial et artistique NEZ, elle écrit pour cette revue depuis ses débuts.
L’approche d’Eléonore est multidisciplinaire, à la croisée des chemins entre journalisme, anthropologie, neurosciences et installation artistique. Une chercheuse d’insolite et d’inconnu au cœur du quotidien et des petites choses, apparemment, ordinaires.