Gustave Courbet et la Fédération des artistes sous la Commune jusqu'au 23 avril 2018 au Musée Gustave Courbet à Ornans (Doubs)

Le musée Courbet propose une exposition-dossier sur l’implication des artistes durant la Commune de Paris. Elle évoquera en particulier la Fédération des artistes dont Gustave Courbet fut le président.


Pour le peintre, les Beaux-Arts sont une composante importante de l’Etat mais leur organisation ne peut dépendre que des artistes eux-mêmes, regroupés au sein d’une fédération. Ainsi, l’organisation du Salon annuel, l’administration des musées, l’enseignement de l’art et les commandes publiques sont repensés.
Avec des œuvres de Gustave Courbet et des membres de la Fédération des artistes, avec des documents d’archives et des témoignages de Communards, l’exposition rend compte de cet essai de refondation.

Commissariat de l’exposition :
Équipe de conservation du musée Gustave Courbet

Le nom de Gustave Courbet évoque autant les grandes luttes politiques du XIXe siècle que celles pour la défense d’une vision nouvelle de l’art. Aussi, l’engagement du peintre au sein de la Commission des arts durant la guerre de 1870 contre la Prusse, puis de la Fédération des artistes lors de la Commune de Paris en 1871, permet de comprendre les principes de liberté et de démocratie qu’il revendiquera tout au long de sa vie personnelle et de sa carrière artistique.
De la chute du Second Empire après la défaite de la France à Sedan le 2 septembre 1870, à la condamnation de Courbet le 2 septembre 1871, l’exposition retrace les actions et revendications du peintre, et des hommes engagés à ses côtés, pour transformer la société et le monde de l’art selon des idéaux nouveaux.
L’implication de ces artistes dans la Commune de Paris n’a pas seulement affecté de manière tragique leur existence mais elle a également durablement marqué l’image que la société garde des évènements, ainsi que l’imaginaire des représentations qui en découlent.

L’exposition retrace, en quatre parties, l'implication de Gustave Courbet dans les événements et les institutions de la Commune de Paris :
Aux origines de la Commune - 2 septembre 1870 au 18 mars 1871
Suite à la défaite de la France à Sedan le 2 septembre 1870 face à la Prusse, la ville de Paris, symbole de l’affrontement entre les deux puissances, est assiégée par l’armée prussienne. Les habitants s’arment et résistent. Après plusieurs mois de siège, le pouvoir exécutif signe un armistice, refusé par les Parisiens qui décident, suite à une crise violente, de s’organiser en République indépendante, également appelée Commune libre de Paris.
De nombreux artistes, déjà parties prenantes dans le conflit franco-prussien à travers la Commission des arts, s’engagent dans cette voie nouvelle.

Ainsi, lithographies de Courtaux, estampes d’Auguste Lançon, caricatures d’André Gill ou encore sculptures, photographies et peintures révèlent l’ambiance qui régnait à l’époque au cœur des combats et dans la vie quotidienne.

La Commune - 18 mars au 28 mai 1871
Les hommes de la Commune organisent très rapidement des élections afin d’établir leur légitimité politique et mettent en place une administration nouvelle pour la gestion du quotidien. A l’instar de Gustave Courbet, inspiré par les idées de Fourier et Proudhon et celles de la révolution de 1848, les artistes rêvent à une nouvelle organisation du monde de l’art. Courbet les appelle le 6 avril 1871 à se réunir afin de créer une Fédération des artistes, dont le rôle est de réformer les arts en France.
Bien que les membres de la Fédération mettent un point d’honneur à protéger musées et monuments, les Communards, dans le but de se défendre contre l’armée régulière, construisent des barricades et s’attaquent aux symboles du pouvoir menant notamment à la destruction de l’Hôtel particulier de Thiers et la Colonne Vendôme.
Coupures de journaux, photographies et dessins de séances de la Commune, affiches ; ces documents historiques figurent les moments décisifs de ces deux mois du printemps 1871.

La Semaine sanglante - 21 au 28 mai 1871
Le 21 mai 1871, le pouvoir exécutif entreprend de reconquérir la ville de Paris en attaquant les positions communardes par surprise. Les affrontements sont terribles, les exécutions sommaires. Cette Semaine sanglante signe la fin de l’expérience de la Commune, dont les pertes humaines sont élevées. Comme beaucoup, les artistes fuient à l’étranger alors que d’autres sont emprisonnés, condamnés à l’exil ou à s’acquitter de très lourdes amendes.
Les toiles d'Ernest Pichio, les gravures de Manet mais aussi les aquarelles d’Amand Gautier nous rappellent ces temps troubles, celui des exécutions, des procès et des emprisonnements.

La Commune est vaincue mais son esprit demeure 1871 > nos jours
Gustave Courbet n’échappe pas à ce terrible destin. Face à l’impossibilité de payer, il décide alors de partir en Suisse où son sort rejoint celui des exilés. Il y travaille jusqu’à sa mort, en 1876, espérant en vain un retour chez lui tout en appréciant l’accueil réservé par ses hôtes suisses. Les hommages à la Commune se multiplient, ainsi que les appels d’artistes à l’amnistie. Bien que le ni gouvernement français ni le public ne souhaitent se replonger dans le trouble de cette période, les artistes s’emparent du thème qui devient vite un sujet de prédilection pour les peintres anarchistes.
Le peintre Maximilien Luce a donc la part belle dans cette dernière partie, accompagné de portraits, caricaturés ou sculptés, retraçant les grands noms des membres de la Commune comme une manière de commémorer cette expérience inédite et spontanée de l’Histoire de France.

Pratique

Musée Courbet  
1 Place Robert Fernier
25290 Ornans, France
Téléphone : +33 3 81 86 22 88
Ouverture tous les jours, sauf le mardi,
de 9h à 12h et de 14h à 17h d’octobre à mars, de 10h à 12h et de 14h à 18h en avril Fermé le 25 décembre et le 1er janvier
www.musee-courbet.fr

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 25 Décembre 2017 à 22:05 | Lu 202 fois
Pierre Aimar
Dans la même rubrique :