Des conteurs d'images
Au-delà de leur amitié et du fait qu’ils sont tous les deux nés dans la région Basse-Terrienne, âgés tous deux d’une quarantaine d’années et vivant tous deux à Saint-François, pratiquant une expression picturale dite « abstraite », les coïncidences et les comparaisons ne s’arrêtent pas là.
Il y a un grand nombre d’artistes plasticiens en Guadeloupe. Mais fort peu raconte et vive l’île Karukéra de l’intérieur et du dedans.
Goodÿ et EDAU sont de ceux qui entendent les pulsations et les soubresauts de cet archipel.
C’est une vision hétéroclite, tant historique, politique, sociologique, géographique, écologique, botanique et spirituelle du pays Guadeloupe qui se dépeint sous les pinceaux de ces deux artistes plasticiens. Avec eux, nos êtres, nos rétines, sont imprimés de nos souvenirs d’hier et d’aujourd’hui. Les non-dits deviennent audibles, les choses cachées sont dévoilées, aux regardeurs dans une alchimie de couleurs et de dessins.
Goodÿ et EDAU dans cette exposition nous renseignent sur les dessous du pays et interrogent à leurs manières leur « guadeloupéanité ». Ils apportent ainsi leur culture dans le concert des nations.
Les compositions picturales de Goodÿ sur les cinq grands panneaux nous baignent dans une atmosphère de méditation pour ne pas dire de spiritualité. L’emploi de transparence, de couleurs froides, la technique des fondus et les signes empruntés aux rituels religieux des différentes croyances pratiquées sous nos latitudes et cette lumière qui vient du dedans comme une révélation ne font qu’accentuer cet état de dévotion. Les autres tableaux qui nous présentent la faune et la flore locales, nous envoient dans une contré connue, celle du jardin « bò kaz ».
C’est en nous faisant basculer dans le grand bleu que le peintre EDAU nous questionne sur la collaboration, la cohabitation des êtres et des objets engloutis par l’océan. Comme à son habitude, ce n’est pas une simple réminiscence du milieu marin qui est évoquée, mais une remontée des mémoires anciennes, une incantation des corps disparus, disloqués, dans ce tragique voyage transatlantique que remémore EDAU dans ses grands panneaux. De prime abord sur six autres panneaux de format plus modeste, nous assistons à une scène de révolte, de colère, de manifestations revendicatives d’un peuple. Mais, en réalité le peintre nous raconte le drame humain des petites gens, la misère des sans voix, le cri d’un peuple qui veut faire peuple, et la solution pérenne d’un « à jamais perpétuel recommencement ».
Hebert EDAU
Le 06/07/2022. Extrait des pensées...
Il y a un grand nombre d’artistes plasticiens en Guadeloupe. Mais fort peu raconte et vive l’île Karukéra de l’intérieur et du dedans.
Goodÿ et EDAU sont de ceux qui entendent les pulsations et les soubresauts de cet archipel.
C’est une vision hétéroclite, tant historique, politique, sociologique, géographique, écologique, botanique et spirituelle du pays Guadeloupe qui se dépeint sous les pinceaux de ces deux artistes plasticiens. Avec eux, nos êtres, nos rétines, sont imprimés de nos souvenirs d’hier et d’aujourd’hui. Les non-dits deviennent audibles, les choses cachées sont dévoilées, aux regardeurs dans une alchimie de couleurs et de dessins.
Goodÿ et EDAU dans cette exposition nous renseignent sur les dessous du pays et interrogent à leurs manières leur « guadeloupéanité ». Ils apportent ainsi leur culture dans le concert des nations.
Les compositions picturales de Goodÿ sur les cinq grands panneaux nous baignent dans une atmosphère de méditation pour ne pas dire de spiritualité. L’emploi de transparence, de couleurs froides, la technique des fondus et les signes empruntés aux rituels religieux des différentes croyances pratiquées sous nos latitudes et cette lumière qui vient du dedans comme une révélation ne font qu’accentuer cet état de dévotion. Les autres tableaux qui nous présentent la faune et la flore locales, nous envoient dans une contré connue, celle du jardin « bò kaz ».
C’est en nous faisant basculer dans le grand bleu que le peintre EDAU nous questionne sur la collaboration, la cohabitation des êtres et des objets engloutis par l’océan. Comme à son habitude, ce n’est pas une simple réminiscence du milieu marin qui est évoquée, mais une remontée des mémoires anciennes, une incantation des corps disparus, disloqués, dans ce tragique voyage transatlantique que remémore EDAU dans ses grands panneaux. De prime abord sur six autres panneaux de format plus modeste, nous assistons à une scène de révolte, de colère, de manifestations revendicatives d’un peuple. Mais, en réalité le peintre nous raconte le drame humain des petites gens, la misère des sans voix, le cri d’un peuple qui veut faire peuple, et la solution pérenne d’un « à jamais perpétuel recommencement ».
Hebert EDAU
Le 06/07/2022. Extrait des pensées...