Hôtel Villa Saint-Ange à Aix-en-Provence

Au cœur d’Aix-en-Provence, niché à l’abri des regards, un hôtel luxueux a ouvert ses portes en juillet.


Au lieu-dit Saint-Ange, avant la révolution de 1789, se trouvait une chapelle et un couvent ceints d’un grand parc propice à la méditation et au recueillement. Dans les toutes dernières années du XVIIIe siècle, une famille bourgeoise y construisit son hôtel particulier, marquant l’entrée par deux superbes lions en pierre. Les félins, témoins d’un passé dont ils ne soufflent mot, fidèles à leur poste, accueillent toujours avec flegme les visiteurs.

A la Villa Saint-Ange, la douceur de vivre s’allie avec l’élégance et le raffinement dans la plus grande discrétion. A travers la grille ouvragée, le jardin se laisse deviner avec ses exquises statues, ses angelots, ses fontaines et sa bastide début XIX siècle au ton d’ocre jaune, si caractéristique d’Aix-en-Provence. La Villa Saint-Ange esquisse des promesses de sérénité à quelques minutes à pied du cours Mirabeau, cœur historique d’Aix.

Les artisans accompagné par l’architecte Henri Paret et en lien étroit avec les bâtiments de France, le propriétaire Jean-Brice Garella a élaboré un projet ambitieux dont il a assuré la maîtrise d’œuvre avec le concours de 37 entreprises françaises dont plus de la moitié sont labellisées Patrimoine Vivant. Peintres, doreurs, ébénistes, plombiers zingueurs, couvreurs, tapissiers, etc. tous ont travaillé avec la même ardeur, le même désir et la même fierté de créer un lieu unique.

Jean-Brice Garella, déjà propriétaire à Aix-en-Provence d’un charmant hôtel, les Quatre Dauphins dans le quartier Mazarin, cachant ses treize chambres derrière une belle façade du XIXe siècle, rêvait d’ouvrir un lieu d’exception, mettant en valeur l’art de vivre et la beauté de la Provence aixoise.
Quand on lui présente dans cette rue étroite une bastide aux proportions parfaites, sur un terrain où les lions semblent en perdition, il apprécie vite son
potentiel et s’y projette. Acquisition conclue, il se métamorphose en maître d’oeuvre. En permanence, sur le chantier, il veille au moindre détail, jouant en parallèle les chineurs tous azimuts pour dégotter mobilier, objets, oeuvres d’art susceptibles de donner à ce lieu un esprit fin Second Empire.

La grille franchie, les hôtes sont accueillis à la Bastide d’origine, entièrement restaurée où se trouvent la réception, un salon privé, salon Malmaison splendide au papier peint panoramique de la manufacture Zuber, idéal pour organiser des petits événements privés ou des séminaires et à l’étage, quatre chambres. Les 30 autres chambres, le salon Louise de Vilmorin dénommé ainsi en hommage à la célèbre femme de lettre et à son salon bleu du château de Verrières, le restaurant et le bar se situent dans la seconde partie, plus vaste.

Lorsqu’on tourne la poignée en bronze ciselé de la porte discrètement chiffrée de chaque chambre, on pénètre dans un univers raffiné, chic, prompt à l’évasion, au rêve.
Panoramiques évoquant des scènes lointaines, paravents précieux, mobilier rare, boîtes laquées, lampes ravissantes, parquet refait à l’ancienne adouci de tapis, dessinent dans chacune de ses 35 chambres d’une surface confortable, entre 21 m2 et 75 m2, une atmosphère douce et raffinée.

Les rideaux en soie, retenus par des embrasses broches en bronze, filtrent la lumière parfois vive du Midi. On succombe alors aux plaisirs de la sieste que la literie haut de gamme invite à prolonger au-delà du raisonnable.

Agréable surprise, les chambres ouvrent sur le parc, résumé de nature gommant la proximité de la ville. Un parc habité de statues du XIX siècle et replanté avec générosité d’essences méditerranéennes où l’eau, comme dans la ville d’Aix-en-Provence, joue un rôle essentiel. Bassins, fontaines, piscine miroir de 28 m de long, chauffée toute l’année, ponctuent de nuances bleutées ces espaces verts. On prend le temps d’y flâner, d’explorer le moindre recoin, de s’installer au soleil d’hiver ou à l’ombre bienfaisante l’été pour lire, savourer un thé, un cocktail.

Des chemins pavés tracés dans les jardins entre les différents pavillons facilitent les va-et-vient de l’une à l’autre.

Le restaurant de 70 couverts, très lumineux que prolonge une terrasse ressemble à s’y méprendre à un jardin d’hiver de grands bourgeois aimant recevoir.. Les tables rondes style Empire avec leurs pieds dauphins caractéristiques et les chaises fauteuils cabriolet au cannage blanc et assise de velours s’organisent sous le haut plafond aux lustres en cristal. Ambiance romantique, chaleureuse que les nappes blanches Garnier-Thiebaut et l’art de la table signé Christofle - assiettes, argenterie, verres - accentuent.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 24 Octobre 2019 à 19:30 | Lu 614 fois
Pierre Aimar
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