Initiée en 2000, déjà forte de 54 albums, l'Edition Vivaldi renaît avec l'opéra Dorilla in Tempe

Illustration parfaite de la créativité d'Antonio Vivaldi, l'opéra Dorilla in Tempe donne à entendre une musique variée, jouant des passions et émotions humaines.



La force des chœurs, l'atmosphère pastorale et légère du livret, la densité d'airs remarquables, tout concourt à l'enchantement de l'auditeur tout au long du conte de fées à rebondissements de la princesse Dorilla dans sa vallée de Tempé, en Grèce.
Le disque opus 55 de l'Edition Vivaldi qui est le quinzième opéra, propose à nouveau une distribution de très haut niveau, sous la baguette du maestro Diego Fasolis.


Romina Basso, mezzo-soprano Dorilla
Serena Malfi, mezzo-soprano Elmiro
Marina de Liso, mezzo-soprano Nomio
Lucia Cirillo, mezzo-soprano Filindo
Sonia Prina, contralto Eudamia
Christian Senn, baryton Admeti

I Barocchisti
Choeur de la Radio-Télévision Suisse
Diego Fasolis, direction

Dorilla in Tempe, opéra opus 15 de l'Edition Vivaldi

Créé au Teatro Sant'Angelo de Venise en 1726, Dorilla in Tempe est un écho à l'ambiance champêtre de la Saint Martin, moment de l'année où l'aristocratie européenne achève sa villégiature dans les domaines viticoles vénitiens.
Le livret d'Antonio Maria Lucchini propose une intrigue pastorale, entre péripéties amoureuses et sacrifice monstrueux ayant pour cadre une vallée de Thessalie ; il raconte les mésaventures de Dorilla, dont la destinée ressemble à celle d'Andromède secourue par Persée.
L'œuvre de Vivaldi est reprise pour d'autres salles et avec des distributions différentes : en 1728, au Teatro Santa Margherita de Venise ; en 1732, au Théâtre Sporck de Prague, et une dernière fois, en 1734, au Sant'Angelo, « son » théâtre depuis 1713.
C'est cette version de 1734, la seule conservée aujourd'hui à Turin, qui est enregistrée ici. Il s'agit d'un pasticcio, pour lequel Vivaldi a eu recours à différents compositeurs, surtout napolitains, dont les airs remplacent certains de ses propres airs.
Dans l'opéra baroque, le réemploi et l'autocitation sont d'ailleurs monnaie courante à cette époque.
Parmi les vingt et un airs de la partition, huit sont des emprunts. Trois sont de la main de Hasse Mi lusinga il dolce affetto , Saprò ben con petto forte et Non ha più pace, l'un est signé de Domenico Sarri Se ostinata a me resisti, un autre de Leonardo Leo Vorrei dai lacci sciogliere et trois de Giacomelli Rete, lacci, e strali, Bel piacer saria d'un core et Non vo' che un infedele.
La production est très applaudie pour ses chœurs et ses ballets, habituellement rares dans les opéras de Vivaldi.

Vivaldi, une passion pour les voix

Les opéras de Vivaldi – que l'Édition Vivaldi a entrepris de faire revivre – constituent en eux-mêmes un fantastique univers. Lorsque, dans les années 1920, on découvre les manuscrits autographes du compositeur (parmi lesquels vingt et un opéras, répartis sur vingt-quatre partitions), aucun opéra de Vivaldi n'est connu, même des spécialistes.
Les manuscrits retrouvés ouvrent de nouveaux horizons dans le domaine de l'art baroque, et n'attendent que d'être ressuscités et présentés au public.
Il fallut d'ailleurs patienter encore avant de les voir portés à la scène.
Les opéras de Vivaldi, dont la composition s'étend entre 1713 et 1739, s'inscrivent dans une pratique culturelle plus vaste, celle du drame musical (dramma per musica) en vogue au début du XVIIIe siècle en Italie. Tout l'imaginaire poétique et musical de la métropole resplendissante qu'était Venise à l'époque, est contenu dans le texte et la musique des opéras de Vivaldi.
L'art vocal la préoccupation essentielle du compositeur comme en témoigne le soin qu'il met à choisir et former les chanteurs et à composer pour tous les types de voix.

Pratique

Sortie le 1 décembre 2017
CD I naïve - Vivaldi Edition vol.55
ref 0P30560
Prix public : 24,99 €

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 9 Novembre 2017 à 22:05 | Lu 417 fois
Pierre Aimar
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