Jean-Pierre Benard, La malédiction de la violence. La démocratie en danger. Essai. Editions Vérone

Une question centrale m’a guidé dans ce travail : si la multitude des actes de violence, et en particulier les guerres et massacres de masse, forment une série, alors quel est leur dénominateur commun en-deçà des causes communément invoquées ?
Évidemment, le point commun central, c’est l’humain lui-même


Que se passe-t-il chez cet humain pour que des millions de personnes aient participé directement ou indirectement à des abominations partout dans le monde et à toutes les époques ? D’autant que des historiens en sont arrivés à considérer que les acteurs des massacres ne sont pas des humains différents des autres humains. Il semblerait qu’il existe une composante paranoïaque commune, qui permettrait de comprendre ce qu’a observé l’historien Jonah Goldhagen : lorsqu’un régime décide de procéder à une extermination, c’est sans difficulté qu’il trouve les bras pour la réaliser. Corrélativement, face à tous les systèmes de gouvernance séculiers et religieux qui revendiquent le monopole de la pensée (La vérité) comme autant de délires métaphysiques, la démocratie est en danger car elle représente systémiquement un « ennemi » à éliminer. Serons-nous capables de nous désaffilier de l’absolutisme de ces « délires métaphysiques » en effervescence variable ? Parviendrons-nous à accepter ce que signifient la Citoyenneté et ses contraintes en protégeant nos « vérités pragmatiques » organisées sur la base d’un universalisme inclusif ?
Jean-Pierre Benard

Jean-Pierre Bénard

Auteur résidant à Le Poët-Laval (Drôme)
Jean-Pierre Bénard a exercé les professions de psychanalyste et de psychiatre. En 2000, il est interpellé par les recherches entreprises sur les massacres commis au XXe siècle. Il perçoit alors l’antinomie structurelle entre démocratie et paranoïa, mais sans pouvoir mesurer l’ampleur du problème au niveau de nombreuses gouvernances mondiales, ni de ce que cela impliquait au niveau de la structure de l’espèce humaine. Il reprend donc ces questions, en travaillant sur des événements présents et passés, et sur des travaux d’historiens, d’anthropologues, de politologues, etc.

Extrait

Pour l’édification de notre argumentation, nous prendrons d’abord appui sur ce que peut nous apporter la logique inductive. Elle part du principe que si dans un ensemble homogène, une propriété appartient à un nombre important d’éléments de cet ensemble, alors cette propriété est selon toute probabilité une composante générale de l’ensemble concerné. Nous pouvons transposer cette logique à l’espèce humaine, qui malgré des différences superficielles est un ensemble génétiquement homogène : au départ, nous sommes toutes et tous des mêmes. Si bien que nous pourrons retenir que si telle manifestation est observable sur un nombre important de personnes, alors nous pouvons en induire que cette manifestation est une caractéristique structurelle de notre espèce, sauf preuve du contraire. La généralisation anthropologique est le nom que nous avons donné à cette approche. Par exemple, si l’exercice de la cruauté est si répandu, alors nous en induirons qu’elle appartient à nos fondements structuraux au titre de nos potentialités communes, quand bien même des variants génétiques mettraient à notre disposition une large palette de ce trait organique. La pertinence de ce choix se mesurera aux conclusions que nous produirons sur nos multiples potentialités. Nous devrons appréhender ce qui détermine l’usage que nous en faisons. Comment sont-elles activées ou inactivées, un peu ou totalement, en permanence ou contextuellement ?

Quatrième de couverture
Malgré tout ce qui a été dit et écrit sur les violences et malgré les actions des organismes juridiques internationaux, d’effroyables affrontements continuent de répandre la mort, d’innombrables souffrances et des destructions massives. Cet ouvrage propose de découvrir qu’ils reposent tous sur une même trame logique. Aussi différents soient-ils en apparence, ces antagonismes s’inscrivent dans un terrible phénomène de répétition qui repose sur des éléments de la structure même de l’humain.

Avoir la conviction absolue que l’on détiendrait la seule et indissoluble vérité pour la gouvernance du monde que l’on s’auto-attribue, a pour conséquence structurelle inéluctable la production de « l’ennemi » qu’il conviendra d’éliminer. Jean-Pierre Bénard, docteur en médecine, psychanalyste et psychiatre, a été très tôt plongé dans la recherche des ressorts des actes humains et tente de percer le secret de cette énigmatique normalité, en tentant de nourrir une certaine espérance.

INFO+

Jean-Pierre Benard
La malédiction de la violence. La démocratie en danger
Essai.
Editions Vérone
Code ISBN : 979-10-423-0104-0
format : 15 x 21 cm
460 pages
prix de vente public : 27,00 €


Vérone éditions
75, Boulevard Haussmann
75008 Paris
Téléphone : 01 83 62 34 40
www.editions-verone.com

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 5 Juin 2024 à 23:02 | Lu 179 fois
Pierre Aimar
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