Jesse Jones : Tremblez tremblez. Musée Guggenheim Bilbao, 31 octobre '19 au 1 mars 2020

Du 31 octobre au 1 mars 2020, le Musée Guggenheim Bilbao présente Jesse Jones : Tremblez tremblez (Tremble tremble), 2017 dans le cadre de la programmation 2019 de la salle Film & Vidéo, un espace réservé par le Musée aux créations importantes dans ces langages spécifiques que sont l’art vidéo, l’installation audiovisuelle et l’image en mouvement.


Jesse Jones Temblad Temblad (Tremble, Tremble, 2017) Película, escultura, telón móvil, escenografía de luz y sonido Dimensiones variables Cortesía de la artista © Jesse Jones
Nous avons affaire à cette occasion à une ambitieuse installation de la vidéaste Jesse Jones (Dublin, 1978), qui entrelace le cinéma, la sculpture, les actions en direct et le son. Le corps central de l’oeuvre montre, sur deux grands écrans vidéo, les images d’une sorcière formidable qui incarne le pouvoir féminin et celui des forces surnaturelles. Ce personnage proclame l’avènement d’un nouvel ordre juridique, appelé “The Law of In Utera Gigantae”, basé sur le pouvoir chamanique de la femme, par lequel toute autre loi ou gouvernement est abolie.

Créée à l’origine en 2017 pour le pavillon irlandais de la 57ème Biennale de Venise, l’installation Tremblez tremblez reflète une période de débats houleux autour de la législation sur l’avortement en Irlande. En même temps, l’installation fonctionne comme le portrait d’un archétype atemporel qui transcende l’identification nationale ou ethnique. La puissante sorcière de la vidéo, interprétée par l’actrice irlandaise Olwen Fouéré, peut ainsi être perçue comme un paradigme féministe, une figure disruptive dotée du potentiel de transformer la réalité. La sorcellerie comme un outil d’émancipation pour les femmes.

Jesse Jones a étudié en profondeur les pratiques rituelles et les mythologies associées à la sorcellerie en recueillant des témoignages dans différents contextes et pays européens afin d’explorer la relation entre le féminisme et le capitalisme, ainsi que la possibilité du pouvoir féminin dans le monde. “Je m’intéresse particulièrement au contexte dans lequel le corps des femmes est peu à peu passé sous la coupe de l’État et il me semblait très important d’analyser ce sujet dans le cadre de la persécution des sorcières”.

Dans l’installation Tremblez tremblez, il existe une composante de performance en direct qui se déroule en parallèle à la projection de la vidéo : à intervalles réguliers, une officiante fait glisser un rideau qui traverse la salle et trace un cercle sur un mur noir. L’œuvre est complétée par trois sculptures et une série d’objets sous vitrine dans l’avant-salle de l’exposition qui servent de références-clés au projet de l’artiste.

Jesse Jones adapte son œuvre aux diverses institutions d’Europe et d’Asie où elle l’a montré en tenant compte de l’ethnographie de chaque lieu. Pour la présentation à Bilbao, Jones a étudié l’histoire de la sorcellerie au Pays basque et ses rites, notamment celui du traditionnel petit cierge des défunts ou argizaiola qui existe toujours dans quelques villages. En collaboration avec la théoricienne et chercheuse Silvia Federici, Jones a parcouru une série de lieux historiques, grottes, archives et musées du Pays basque et de Navarre et découvert les chasses aux sorcières menées par la Sainte Inquisition dans le Nord de la péninsule ibérique. En toile de fond à l’ensemble de l’installation, les quelques objets exposés sous vitrine attestent de la présence de rites et de pratiques de type ésotérique au Gipuzkoa et en Navarre.

Jesse Jones. Biographie

Née à Dublin en 1978, Jesse Jones entrelace dans sesœuvres le matériau filmique ou vidéo avec le son, la sculpture et la performance dans le but d’explorer des questions comme la relation entre le féminisme et le capitalisme, l’autonomie du corps des femmes et la possibilité du pouvoir féminin dans le monde.

Outre sa représentation de l’Irlande à la Biennale de Venise en 2017, Jesse Jones a exposé différentes versions de Tremblez tremblez en Europe et en Asie : à la Talbot Rice Gallery d’Edimbourg ; à l’Institute of Contemporary Arts, LASALLE College of the Arts, de Singapour, et au Project Arts Centre de Dublin. Son travail a fait l’objet d’expositions individuelles dans des lieux importants comme Artangel (Londres), The Hugh Lane (Dublin), Artsonje Centre (Séoul), Londonderry ou Spike Island (Bristol).

Tremblez tremblez est une œuvre commandée à l’origine par Tessa Giblin et Culture Ireland en collaboration avec l’Arts Council of Ireland pour le pavillon irlandais de la 57e Biennale de Venise. Design sonore et composition musicale de Susan Stenger. Productrice exécutive et responsable du programme audiovisuel : Aaron Kelly

Informations pratiques

Museo Guggenheim Bilbao
Avenida Abandoibarra, 2
48009 Bilbao


Teléfono:
+34 944 35 90 00
+34 944 35 90 80

informacion@guggenheim-bilbao.eus

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 31 Octobre 2019 à 14:04 | Lu 291 fois
Pierre Aimar
Dans la même rubrique :