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L'Enlèvement au Sérail, de Mozart, Opéra de Lyon du 22 juin au 15 juillet 2016

Moment fort de la saison, L’Enlèvement au sérail, opéra de tous les possibles, est signé Wajdi Mouawad, qui crée sa première mise en scène d’opéra à Lyon. Artiste du symbolique, son théâtre laisse rarement le public indifférent. A ses côtés, le flamboyant chef italien Stefano Montanari dirige une des plus belles partitions de Mozart.


Distribution

L'Enlèvement au Sérail, de Mozart, Opéra de Lyon du 22 juin au 15 juillet 2016
Direction musicale : Stefano Montanari
Mise en scène et réécriture des dialogues : Wajdi Mouawad
Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Lyon

Konstanze : Jane Archibald
Belmonte : Cyrille Dubois
Blonde : Joanna Wydorska
Pedrillo : Michael Laurenz
Osmin : David Steffens
Bassa Selim : Peter Lohmeyer

Représentations

mer 22 juin 2016 - 20h00
ven 24 juin 2016 - 20h00
dim 26 juin 2016 - 16h00
mar 28 juin 2016 - 20h00
jeu 30 juin 2016 - 20h00
mar 5 juil 2016 - 20h00
jeu 7 juil 2016 - 20h00
sam 9 juil 2016 - 20h00
lun 11 juil 2016 - 20h00
mer 13 juil 2016 - 20h00
ven 15 juil 2016 - 20h00

L’histoire

Belmonte est venu dans un Orient indéterminé pour sauver Konstanze, sa fiancée enlevée par des pirates et détenue dans le sérail du pacha Selim. Celui-ci en a fait sa favorite, mais il la courtise en vain. Pedrillo, valet de Belmonte, et Blondchen, suivante de Konstanze, sont également prisonniers. Le sérail est gardé par le féroce Osmin, épris de Blondchen comme Selim l’est de Konstanze. Pedrillo va aider son maître à préparer un plan d’évasion, facilité par l’ivresse d’Osmin. L’enlèvement échoue et Selim découvre que Belmonte est le fils de son pire ennemi. Mais, décidé à briser la spirale de haine et de violence, le pacha rend la liberté aux deux couples.

Des lectures variées

Créé en 1782, L’Enlèvement au sérail est un ouvrage ambigu. Sur le papier, ce sinsgspiel, sorte d’opéra-comique allemand, narre l’histoire sympathique de jeunes amoureux éloignés qui récupèrent leur liberté à la cour d’un Sultan. Et on peut encore pousser la caricature en versant dans la turquerie très en vogue à l’époque dont l’odieux Osmin est le prototype parfait. Mais on peut aussi renverser l’image et découvrir la personnalité du bon barbare, très présente dans le théâtre de l’époque. Et l’humanisme du sultan nous emmène par moment bien loin des sauvages tortionnaires de l’ennemi ottoman pour se révéler un homme juste et sage. Projetons le raisonnement un peu plus loin et on débouche sur la théorie du despote éclairé dont l’Empereur Joseph II se veut lui-même l’archétype. Et voilà que nous avons parcouru un bien étrange voyage des racines de la comédie populaire au conte philosophique sans nous éloigner un seul instant des ressorts inhérents au livret de Stephanie.

Une composante amoureuse ?

Et encore devrions-nous ajouter un chapitre supplémentaire, celui du sentiment car le Mozart qui compose cet opéra est aussi cet amoureux transi qui tente de convoler en justes noces avec Constance, à travers le rejet de son père et les manipulations de sa belle-mère.

L’indispensable réconciliation

L’ensemble de ces angles de lecture permet donc toutes les pertinences, ce qui n’est pas évident au regard d’une actualité qui fait que cet éternel faux divertissement ne cesse de poser des problèmes de société. L’œuvre demeure par-dessus tout un superbe exemple de tolérance.
Gageons que ce fin connaisseur de la tragédie grecque qu’est Wajdi Mouawad saura trouver l’angle de lecture. Ses mises en scènes laissent rarement indifférent : « On ne va pas impunément, l’air de rien, voir un spectacle de Wajdi Mouawad : on en ressort généralement les yeux mouillés et avec une féroce envie de parler de tout, de rien, du sentiment de la vie, de ce métier comme le dit Pavese de ce dur métier qu’est de vivre. Assister a un de ses spectacles c’est y participer, accepter d’être pris dans un maelström d’émotions, de sensations, essayer d’y mettre de l’ordre, tout en sachant que le drame est sous-jacent et que le pire peut advenir. Le théâtre est pour lui catharsis et ce n’est pas indifférent de savoir qu’il revisite sans cesse et sans relâche Sophocle et Shakespeare. » Laure Adler.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 12 Mai 2016 à 20:22 | Lu 578 fois

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