Philippe Favier © François Fernandez
Au Fils du Chinois
Dans sa champêtre solitude d’enlumineur espiègle, il imagine et construit un inventaire saugrenu et pittoresque qui dessine au fil de quelques décennies un parcours des plus originaux et des plus renouvelés. Il a choisi pour le centre d’art Campredon, un ensemble d’oeuvres récentes, inédites pour la plupart. Si pour l’exposition de la M.E.P, il avait sélectionné dans son foisonnant cheptel un ensemble d’œuvres impliquant la photographie ; ici, L’Isle-sur-la-Sorgue oblige, la quasi-totalité des pièces présentées seront issues des nombreuses cueillettes (CHINES) qu’il effectue depuis des années dans les puces et autres brocantes de plein air. Tel un cuisinier inventif et exigeant, il fait son marché et « compose » un peu en fonction du panier. Ces petites escapades ont de multiples vertus, l’une qui n’est pas des moindres permet d’éviter le confort de la redite qui menace et rend lentement monotone des œuvres bien digestes, tellement digestes.
Une centaine d’œuvres (dessins, sculptures, peintures et collages) seront présentées dans les salles où l’artiste donne l’impression à chaque fois de s’amuser sans se jouer de nous…Toutefois, le sérieux avec lequel il agit nous laisse entendre que « Prévert Polymorphe » - titre de l’une de ces dernières expositions - n’est peut-être pas qu’un jeu…de mots.
Une centaine d’œuvres (dessins, sculptures, peintures et collages) seront présentées dans les salles où l’artiste donne l’impression à chaque fois de s’amuser sans se jouer de nous…Toutefois, le sérieux avec lequel il agit nous laisse entendre que « Prévert Polymorphe » - titre de l’une de ces dernières expositions - n’est peut-être pas qu’un jeu…de mots.
« Apparu sur la scène artistique au début des années quatre-vingt, Philippe Favier
s’est immédiatement distingué des courants picturaux dominants (graffitiste, figuration libre,Trans-avant-garde) par sa verve de conteur, sa délicatesse et son humour. Privilégiant une échelle miniature, pied de nez à une certaine grandiloquence caractérisant l’art de l’époque, il développe, à l’instar d’un écrivain sur sa feuille de papier, un univers qui emprunte tant aux scènes ordinaires du quotidien qu’au très vaste répertoire de l’histoire de l’art, des danses macabres médiévales aux féeries exotiques des Orientalistes.
Durant quelques années, il adopte un mode très complexe de collage, avant de passer à une adaptation de la technique du fixé sous verre. Avec une virtuosité éblouissante, il compose alors des séries où les références à Bonnard et à Matisse constituent comme autant d’hommages et de clins d’oeil - à l’échelle d’une carte postale - à de grands aînés dont il n’aurait pas démérité. Amoureux du détail, il travaille en orfèvre, cisèle ses figures, guilloche ses fonds. Il retrouve la patience des enlumineurs, jusqu’à revisiter les circonvolutions mutines et fantasmagoriques des manuscrits du Moyen Âge.
Il alterne, depuis, l’emploi de supports tantôt transparents, comme le verre, tantôt opaques, comme l’ardoise ou le carton, et décline une thématique qui balance entre les débordements narratifs et l’extrême retenue, voire le presque rien. Ce qui frappe, au vu de l’œuvre accompli durant ces deux décennies de création c’est la très grande cohérence du propos, la tentative constante de se renouveler, enfin la sincérité absolue d’un engagement rare. Cette œuvre demeure l’une des aventures les plus singulières, les plus authentiques et les plus attachantes menées par un artiste de sa génération. »
Guy Tosatto
Durant quelques années, il adopte un mode très complexe de collage, avant de passer à une adaptation de la technique du fixé sous verre. Avec une virtuosité éblouissante, il compose alors des séries où les références à Bonnard et à Matisse constituent comme autant d’hommages et de clins d’oeil - à l’échelle d’une carte postale - à de grands aînés dont il n’aurait pas démérité. Amoureux du détail, il travaille en orfèvre, cisèle ses figures, guilloche ses fonds. Il retrouve la patience des enlumineurs, jusqu’à revisiter les circonvolutions mutines et fantasmagoriques des manuscrits du Moyen Âge.
Il alterne, depuis, l’emploi de supports tantôt transparents, comme le verre, tantôt opaques, comme l’ardoise ou le carton, et décline une thématique qui balance entre les débordements narratifs et l’extrême retenue, voire le presque rien. Ce qui frappe, au vu de l’œuvre accompli durant ces deux décennies de création c’est la très grande cohérence du propos, la tentative constante de se renouveler, enfin la sincérité absolue d’un engagement rare. Cette œuvre demeure l’une des aventures les plus singulières, les plus authentiques et les plus attachantes menées par un artiste de sa génération. »
Guy Tosatto
Informations pratiques
Campredon Centre d’art
20, rue du Docteur Tallet
84801 L’Isle-sur-la-Sorgue
Tél. (+33) (0)4 90 38 17 41
Service accueil - librairie / 04 90 38 17 41 / Librairie@mairie-islesurlasorgue.fr
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