Une voix qui porte en elle son sourire et qui ennoblit tout ce qu’elle chante.
Dès son entrée on sent la présence de sa longue et brillante carrière, tant elle est naturelle en scène. Renée Fleming reste assurément l’une des artistes les plus accomplies de sa génération et la pérennité de cette présence au premier plan ne semble guère en passe de se démentir.
Car Renée Fleming c’est d’abord une Diva, une vraie. Un mouvement de la main, un regard et elle s’impose. Sa voix inaltérée, crémeuse, fascine. L’aigu est toujours radieux, les notes de passage négociées avec cette facilité déconcertante et l’on retrouve intactes les qualités de l’interprète : perfection du phrasé, utilisation appropriée des nuances et des colorations, intelligence du texte.
Avec une diction d’une clarté exceptionnelle, Renée Fleming donna à chaque lied, chaque air d’opéra, tout à la fois son sens et son paysage.
En première partie de concert, voici, comme une mise en bouche, Mozart pour une distinguée Comtesse des Nozze di Figaro, toujours poignante dans son ineffable désespoir.
Bien connus des lyricomanes interplanétaires, les deux airs de Haendel, « Bel piacere » d’Aggripina et « V’adore pupille » montrent la technicienne rompue à tous les styles, tous les répertoires.
Plus attendu était le cycle « L’Amour et la Vie d’une Femme » de Robert Schumann.
Composés en 1840 pour célébrer son union enfin sacralisée avec la jeune pianiste Clara Wieck, ces lieder affirment l’exaltation du jeune époux et dépeint, sur des poèmes d’Adelbert von Chamisso, la vie d’une femme mariée.
« J’ai aimé et vécu » chante-t-elle dans le dernier des huit lieder. Le cycle retrace son voyage de son premier amour, les fiançailles, le mariage, la maternité, jusqu’au deuil.
Comme personne, l’artiste fait ressortir le double aspect baroque et romantique de ces pages, avec un subtil sens mélodique, soutenue il est vrai par la rigueur élégante d’Hartmut Höll qui déroula subtilement les climats secrets ou douloureux sur lesquels la voix vient délicatement déposer les confidences ou les plaintes.
Du sombre à l’émouvant, de l’étrange au rêveur, Renée Fleming habite ces émerveillements, ces nostalgies avec l’évidence d’un aveu intime et nous montre ce qui fait le secret du grand art : humilité et naturel.
En seconde partie, c’est encore une nouvelle facette de son talent qu’elle nous révèle dans les mélodies italiennes de Tosti (April), Leoncavallo (Mattinata) ou Saint-Saëns (Soirée en mer).
Ici, voici la tendresse faite de colorations déployées et de respiration contenues.
Entretenant avec son accompagnateur un climat de douce connivence - Hartmut Höll restitue le caractère de chaque œuvre tout en respectant les intentions de sa partenaire – Renée Fleming, dans une ligne vocale noble et imperturbable, aussi convaincante dans les passages les plus tourmentés que dans les moments plus intérieurs, trouve là un tel accord de la voix et du mot qu’on reste confondu devant tant de sensibilité émotive, de conviction dramatique.
Voix par essence accordée à l’opéra, plaisir donc de retrouver la Diva dans un Boito survolté ou mieux encore dans Massenet, compositeur dont elle retrouve l’érotisme torride de la courtisane Thaïs ou la douleur éveillée de la frivole Manon.
L’on sait que les opéras de Massenet ont une place à part dans le monde, lui-même à part, de l’opéra français. La belle Renée éclaira ces héroïnes sensuelles de l’intérieur, dans le frémissement de l’âme, dans l’essence même de la chair et du sang.
Pétillant comme du champagne, le « Je t’aime quand même » des Trois Valses d’Oscar Strauss enivra la salle Garnier bourrée à craquer.
Par sa maîtrise technique, son intégrité musicale, sa sincérité, la sympathie chaleureuse qui émane de sa personne, et par-dessus tout surmontant le danger d’hétérogénéité inhérent à ce type de récital, Madame Renée Fleming, pour sa première apparition dans la Principauté, a bien mérité les longs applaudissements qui saluaient un concert aussi exigeant que passionnant.
Car ce n’était pas seulement un récital ou une scolaire démonstration de prouesse musicale, mais aussi une leçon de chant et de tenue.
Car Renée Fleming c’est d’abord une Diva, une vraie. Un mouvement de la main, un regard et elle s’impose. Sa voix inaltérée, crémeuse, fascine. L’aigu est toujours radieux, les notes de passage négociées avec cette facilité déconcertante et l’on retrouve intactes les qualités de l’interprète : perfection du phrasé, utilisation appropriée des nuances et des colorations, intelligence du texte.
Avec une diction d’une clarté exceptionnelle, Renée Fleming donna à chaque lied, chaque air d’opéra, tout à la fois son sens et son paysage.
En première partie de concert, voici, comme une mise en bouche, Mozart pour une distinguée Comtesse des Nozze di Figaro, toujours poignante dans son ineffable désespoir.
Bien connus des lyricomanes interplanétaires, les deux airs de Haendel, « Bel piacere » d’Aggripina et « V’adore pupille » montrent la technicienne rompue à tous les styles, tous les répertoires.
Plus attendu était le cycle « L’Amour et la Vie d’une Femme » de Robert Schumann.
Composés en 1840 pour célébrer son union enfin sacralisée avec la jeune pianiste Clara Wieck, ces lieder affirment l’exaltation du jeune époux et dépeint, sur des poèmes d’Adelbert von Chamisso, la vie d’une femme mariée.
« J’ai aimé et vécu » chante-t-elle dans le dernier des huit lieder. Le cycle retrace son voyage de son premier amour, les fiançailles, le mariage, la maternité, jusqu’au deuil.
Comme personne, l’artiste fait ressortir le double aspect baroque et romantique de ces pages, avec un subtil sens mélodique, soutenue il est vrai par la rigueur élégante d’Hartmut Höll qui déroula subtilement les climats secrets ou douloureux sur lesquels la voix vient délicatement déposer les confidences ou les plaintes.
Du sombre à l’émouvant, de l’étrange au rêveur, Renée Fleming habite ces émerveillements, ces nostalgies avec l’évidence d’un aveu intime et nous montre ce qui fait le secret du grand art : humilité et naturel.
En seconde partie, c’est encore une nouvelle facette de son talent qu’elle nous révèle dans les mélodies italiennes de Tosti (April), Leoncavallo (Mattinata) ou Saint-Saëns (Soirée en mer).
Ici, voici la tendresse faite de colorations déployées et de respiration contenues.
Entretenant avec son accompagnateur un climat de douce connivence - Hartmut Höll restitue le caractère de chaque œuvre tout en respectant les intentions de sa partenaire – Renée Fleming, dans une ligne vocale noble et imperturbable, aussi convaincante dans les passages les plus tourmentés que dans les moments plus intérieurs, trouve là un tel accord de la voix et du mot qu’on reste confondu devant tant de sensibilité émotive, de conviction dramatique.
Voix par essence accordée à l’opéra, plaisir donc de retrouver la Diva dans un Boito survolté ou mieux encore dans Massenet, compositeur dont elle retrouve l’érotisme torride de la courtisane Thaïs ou la douleur éveillée de la frivole Manon.
L’on sait que les opéras de Massenet ont une place à part dans le monde, lui-même à part, de l’opéra français. La belle Renée éclaira ces héroïnes sensuelles de l’intérieur, dans le frémissement de l’âme, dans l’essence même de la chair et du sang.
Pétillant comme du champagne, le « Je t’aime quand même » des Trois Valses d’Oscar Strauss enivra la salle Garnier bourrée à craquer.
Par sa maîtrise technique, son intégrité musicale, sa sincérité, la sympathie chaleureuse qui émane de sa personne, et par-dessus tout surmontant le danger d’hétérogénéité inhérent à ce type de récital, Madame Renée Fleming, pour sa première apparition dans la Principauté, a bien mérité les longs applaudissements qui saluaient un concert aussi exigeant que passionnant.
Car ce n’était pas seulement un récital ou une scolaire démonstration de prouesse musicale, mais aussi une leçon de chant et de tenue.