L'opérette fait la fête à l'Opéra de Marseille

Avec La Chauve Souris de Strauss, l'Opéra de Marseille a brillamment basculé sur l'an nouveau.


Jennifer Michel casse la baraque et s'affirme comme une véritable vedette

Il paraîtrait que cet ouvrage a la réputation de porter malheur aux metteusr en scène, qui s'éloignant du type viennois cherchent des solutions scéniques à ses faiblesses et contradictions.
Avec un spectacle plein de féerie et de fantaisie, remercions Jean-Louis Grinda qui a retravaillé le texte afin de se rapprocher de l'histoire, tel que l'avait voulue Meilhac et Halévy, tout en respectant l'oeuvre de Johann Strauss à travers le rythme soutenu du spectacle et un seul entracte.
Les changements à vue spectaculaires, avec la participation de Rudi Sanbounghi, scénographe, ont donné surtout aux actes II et III une dimension inhabituelle. Le rajout des musiques de changement, une polka à l'acte II, et un ballet final époustouflant rendent un réel hommage aux décors et à leurs artisans de toutes sortes.
Malgré un premier acte très lent à démarrer, on y croit et c'est l'essentiel. Dans ce ballet perpétuel la danse proprement dite s'enchaîne sans hiatus avec le jeu d'acteur.
Emerveillement pour l'oeil aussi avec les costumes de Daniele Barraud et les lumières de Laurent Castaingt...
A Anne-Catherine Gillet (Caroline) qui n'a pas tout à fait la voix du rôle, mais chante sa Czardas avec une émotion véritable qui sonne juste et sans exagération superficielle, répondait une Jennifer Michel (Adèle) pleine de chic roublard et de vocalisation désinvolte, d'un abatage presque rossinien... et le rôle s'y prête tellement ! Un sans faute musical et théâtral indiscutable !
Olivier Grand apporte de l'élégance et du panache au mari volage avec toutefois une voix oubliant souvent le legato.
Bien qu'ayant un beau mezzo cuivré et chaleureux, Marie Gautrot n'était pas très crédible dans son rôle du Prince Travesti Orlovsky, la voix n'étant pas en harmonie avec... le physique...
Se pastichant si bien lui-même, Thierry Dran donne l'impression de faire sa propre caricature suivi en ce sens par les Vinciguerra et Corre qui complétaient honorablement cette distribution, sans oublier le Bidard de Carl Ghazarossian qui se taille une bonne part du gâteau aux saluts avec sa composition " ivrognesque " et ses commentaires au lever du rideau à l'acte III qui déridèrent les plus réfractaires.
N'oublions pas la chorégraphie (tous genres confondus) équilibrée, virevoltante d'Eugénie Andrin et saluons l'excellence du corps de ballet.
Habitué de l'oeuvre, qu'il dirige un peu partout sur la planète, Jacques Lacombe donna à la partition un vertige réjouissant.
Gérard-G. Léopold di Offite

Gérard-G. Léopold di Offite
Mis en ligne le Vendredi 6 Janvier 2017 à 09:50 | Lu 133 fois
Gérard-G. Léopold di Offite
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