Un spectacle en coproduction avec Rennes, Angers-Nantes, Toulon qui devrait être remboursé par la Sécurité Sociale.
Avouons bien bas pour commencer que La Chauve-Souris a la réputation de porter malheur aux metteurs en scène qui, s'éloignant du type viennois, cherchent des solutions scéniques à ses faiblesses et contradictions.
Jean Lacornerie a pourtant réussi avec pas mal d'ingéniosité un compromis acceptable de l'impossible version française du livret d'Haffner et Genée et n'a pas choisi de donner à l'oeuvre une vision critique et distanciée. La scénographie et les costumes de Bruno Lavenère très « Broadway » nous mènent plus à Hollywood que sur les rives du Danube, et c'est tant mieux ! Un décapage fort spirituel pour un show, un musical en perpétuel mouvement qui fait du bien en ces temps troublés.
En confiant simplement à une formidable narratrice Anne Girouard (qui au dernier acte se paiera un franc succès en Frosch aux inévitables allusions à la pandémie programmée) la tâche écrasante de doubler tous les rôles, les chanteurs eux s'exprimant en allemand, Jean Lacornerie ouvre une perspective insoupçonnée à la partition et rallie tous les suffrages d'un public conquis et complice.
Si La Chauve-Souris hante bien tous les rêves, le champagne et les quiproquos enchaînés servent d'abord à faire tomber les masques. Malgré un premier acte lent et soporifique (comme si tous cherchaient leurs marques dans des un joli décor fonctionnel où les protagonistes sont présentés en médaillons dans des fenêtres-cadres du plus pertinent effet), les choses ont vraiment démarré en deuxième partie où l'admirable rage de vivre de l'air du champagne a pris un poids insoupçonné.
Dans ce ballet incessant, la danse proprement dite enchaîne sans hiatus avec le jeu d'acteur.
Confier l'ouvrage le plus difficile car le plus connu de Johann Strauss à une troupe jeune mais décidée était risqué. Troupe par ailleurs aux excellentes individualités qui a permis à Stephan Genz de se tailler un joli succès dans le rôle du mari volage. Même si par moment la voix n'était pas au rendez-vous.
La bonniche Arlette, au chic roublard et à la vocalisation désinvolte, d'un abattage presque rossinien, trouve en la sympathique Claire de Sévigné une interprète d'exception. Thomas Tatzl (Falk), allie lui-aussi à doses homéopathiques panache vocal et élégance scénique.
Inénarrable réplique de Horst Lamnek en Gouverneur de prison. Archétype du ténor d'opéra, l'Alfred de Milos Bulajic joue si bien ce pastiche qu'on ne sait pas s'il se caricature lui-même.
Artiste invitée, Eléonore Marguerre, a bien sûr la voix de Rosalinde, ou du moins celle que l'on y espérait.. Médium éclatant, aigus stratosphériques...L'artiste chante sa Csardas avec une émotion qui sonne juste et sans exagération superficielle.
Stephanie Houtzeel restera pour beaucoup une révélation. Languide, blasé et plus russe que nature, comiquement attifé, cet Orlovsky au mezzo cuivré et chaleureux emporte l'adhésion la plus totale.
Satisfecit global pour le reste de la troupe, ballet à la vis comica sympathique et choeurs parfaits comme toujours..
Claude Schnitzler connaît sa Chauve-Souris sur le bout des doigts. Il s'en est fait d'ailleurs une spécialité. A la tête d'un Orchestre National Avignon-Provence en super forme, il donna, selon l'expression consacrée, aux valses la légèreté d'une crème chantilly et au reste de la partition un vertige réjouissant.
Jean Lacornerie a pourtant réussi avec pas mal d'ingéniosité un compromis acceptable de l'impossible version française du livret d'Haffner et Genée et n'a pas choisi de donner à l'oeuvre une vision critique et distanciée. La scénographie et les costumes de Bruno Lavenère très « Broadway » nous mènent plus à Hollywood que sur les rives du Danube, et c'est tant mieux ! Un décapage fort spirituel pour un show, un musical en perpétuel mouvement qui fait du bien en ces temps troublés.
En confiant simplement à une formidable narratrice Anne Girouard (qui au dernier acte se paiera un franc succès en Frosch aux inévitables allusions à la pandémie programmée) la tâche écrasante de doubler tous les rôles, les chanteurs eux s'exprimant en allemand, Jean Lacornerie ouvre une perspective insoupçonnée à la partition et rallie tous les suffrages d'un public conquis et complice.
Si La Chauve-Souris hante bien tous les rêves, le champagne et les quiproquos enchaînés servent d'abord à faire tomber les masques. Malgré un premier acte lent et soporifique (comme si tous cherchaient leurs marques dans des un joli décor fonctionnel où les protagonistes sont présentés en médaillons dans des fenêtres-cadres du plus pertinent effet), les choses ont vraiment démarré en deuxième partie où l'admirable rage de vivre de l'air du champagne a pris un poids insoupçonné.
Dans ce ballet incessant, la danse proprement dite enchaîne sans hiatus avec le jeu d'acteur.
Confier l'ouvrage le plus difficile car le plus connu de Johann Strauss à une troupe jeune mais décidée était risqué. Troupe par ailleurs aux excellentes individualités qui a permis à Stephan Genz de se tailler un joli succès dans le rôle du mari volage. Même si par moment la voix n'était pas au rendez-vous.
La bonniche Arlette, au chic roublard et à la vocalisation désinvolte, d'un abattage presque rossinien, trouve en la sympathique Claire de Sévigné une interprète d'exception. Thomas Tatzl (Falk), allie lui-aussi à doses homéopathiques panache vocal et élégance scénique.
Inénarrable réplique de Horst Lamnek en Gouverneur de prison. Archétype du ténor d'opéra, l'Alfred de Milos Bulajic joue si bien ce pastiche qu'on ne sait pas s'il se caricature lui-même.
Artiste invitée, Eléonore Marguerre, a bien sûr la voix de Rosalinde, ou du moins celle que l'on y espérait.. Médium éclatant, aigus stratosphériques...L'artiste chante sa Csardas avec une émotion qui sonne juste et sans exagération superficielle.
Stephanie Houtzeel restera pour beaucoup une révélation. Languide, blasé et plus russe que nature, comiquement attifé, cet Orlovsky au mezzo cuivré et chaleureux emporte l'adhésion la plus totale.
Satisfecit global pour le reste de la troupe, ballet à la vis comica sympathique et choeurs parfaits comme toujours..
Claude Schnitzler connaît sa Chauve-Souris sur le bout des doigts. Il s'en est fait d'ailleurs une spécialité. A la tête d'un Orchestre National Avignon-Provence en super forme, il donna, selon l'expression consacrée, aux valses la légèreté d'une crème chantilly et au reste de la partition un vertige réjouissant.