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Ce jour-là on inaugure le lieu avec 14 artistes, 10 peintres, 2 sculpteurs et 2 céramistes.
Trois jolies salles, une vaste terrasse, le lieu vaut largement d’être découvert, tout comme les œuvres proposées pour l’été.
Dans le cadre d’une action novatrice, trois galeries de renom, un collectif d’artistes reconnus s’exposent en ce lieu et également aux Moulinages des Crozes à Saint-Priest en Ardèche, chez Dalva Duarte.
Là, nous avons rencontré dans la belle lumière de la grande salle, Alexandrine Guérin, qui après trente ans passés en recherches archéologiques au Proche-Orient et en Asie, a un jour tout arrêté… pour se mettre à la sculpture. Son premier élan a alors été de reproduire ce qu’elle avait observé en formes diverses, poteries et outils variés, des clous et des cônes venus des tribus bédouines. L’ensemble est significatif et permet un regard neuf sur les pays, les maisons et villages, au travers du travail de l’artiste.
Christine Fabre présente des céramiques de grandes dimensions comme ces deux boucles d’oreilles géantes en laiton et en pâte de verre et de grandes urnes, très hautes derrière lesquelles frémit l’idée de la mort. L’artiste est, on le sent, tourmentée et douloureuse et son travail trahit cette douleur.
Avec Marion Tivital c’est de Voyages Silencieux qu’il s’agit; dans un vaste monde de beiges et d’ocres bruns, de désert, une petite caravane posée là sur ses roues et des pattes, semble aspirer à un lointain départ qui ne saurait venir. Le silence, il est vrai pèse sur ces voyages immobiles qui ont une lenteur poignante.
Sur la terrasse, de ce superbe bâtiment et dominant la cour et sa petite fontaine, l’aqueduc et les arbres, les personnages dégingandés et parfois décharnés de Michel Wohlfahrt, bien connus et reconnaissables, prennent cette fois un double visage : ils portent souvent dans leur dos, leur propre mort ; on pressent en eux quelque expérience douloureuse et ces grandes silhouettes semblent toutes en souffrance.
En contraste, est l’œuvre de Charlotte Culot qui joue avec les blancs, le vaporeux, l’intime et le velouté proposant au mur de la Fabrique une paix harmonieuse et quelque peu rêveuse.
Dans ses toiles Anne Pourny évoque les problèmes de l’univers et se révèle en recherche des divers éléments de la création ; alors que Jean Suzanne s’intéresse aux fractures, aux ouvertures entres des matériaux d’où surgissent des découvertes : ruptures entre bois et métal, jeu de fissures et de fentes parfois éclairées par des lumières.
Quant à l’œuvre de Pierre Souchaud, elle semble un puzzle de pans colorés qui s’assemblent et se dissemblent, à la fois fixes et peut-être mobiles, preuves d’une recherche non pas vaine mais instable. Dans les œuvres peintes présentées à la Grand Galerie, « les formes se touchent, s’auscultent et s’étreignent » laissant toute liberté à l’interprétation.
La beauté incontestable du lieu, sa modernité dans l’utilisation d’un passé industriel et proche, débouchent sur une expression contemporaine qui peut ici librement s’affirmer.
Jacqueline Aimar
Galerie Michèle Emiliani, Dieulefit
Galerie Françoise Souchaud
Galerie Sérignan
La Grande Galerie à la Fabrique de Savasse, R.D.107, Savasse, jusqu’au 2 septembre 2012
Trois jolies salles, une vaste terrasse, le lieu vaut largement d’être découvert, tout comme les œuvres proposées pour l’été.
Dans le cadre d’une action novatrice, trois galeries de renom, un collectif d’artistes reconnus s’exposent en ce lieu et également aux Moulinages des Crozes à Saint-Priest en Ardèche, chez Dalva Duarte.
Là, nous avons rencontré dans la belle lumière de la grande salle, Alexandrine Guérin, qui après trente ans passés en recherches archéologiques au Proche-Orient et en Asie, a un jour tout arrêté… pour se mettre à la sculpture. Son premier élan a alors été de reproduire ce qu’elle avait observé en formes diverses, poteries et outils variés, des clous et des cônes venus des tribus bédouines. L’ensemble est significatif et permet un regard neuf sur les pays, les maisons et villages, au travers du travail de l’artiste.
Christine Fabre présente des céramiques de grandes dimensions comme ces deux boucles d’oreilles géantes en laiton et en pâte de verre et de grandes urnes, très hautes derrière lesquelles frémit l’idée de la mort. L’artiste est, on le sent, tourmentée et douloureuse et son travail trahit cette douleur.
Avec Marion Tivital c’est de Voyages Silencieux qu’il s’agit; dans un vaste monde de beiges et d’ocres bruns, de désert, une petite caravane posée là sur ses roues et des pattes, semble aspirer à un lointain départ qui ne saurait venir. Le silence, il est vrai pèse sur ces voyages immobiles qui ont une lenteur poignante.
Sur la terrasse, de ce superbe bâtiment et dominant la cour et sa petite fontaine, l’aqueduc et les arbres, les personnages dégingandés et parfois décharnés de Michel Wohlfahrt, bien connus et reconnaissables, prennent cette fois un double visage : ils portent souvent dans leur dos, leur propre mort ; on pressent en eux quelque expérience douloureuse et ces grandes silhouettes semblent toutes en souffrance.
En contraste, est l’œuvre de Charlotte Culot qui joue avec les blancs, le vaporeux, l’intime et le velouté proposant au mur de la Fabrique une paix harmonieuse et quelque peu rêveuse.
Dans ses toiles Anne Pourny évoque les problèmes de l’univers et se révèle en recherche des divers éléments de la création ; alors que Jean Suzanne s’intéresse aux fractures, aux ouvertures entres des matériaux d’où surgissent des découvertes : ruptures entre bois et métal, jeu de fissures et de fentes parfois éclairées par des lumières.
Quant à l’œuvre de Pierre Souchaud, elle semble un puzzle de pans colorés qui s’assemblent et se dissemblent, à la fois fixes et peut-être mobiles, preuves d’une recherche non pas vaine mais instable. Dans les œuvres peintes présentées à la Grand Galerie, « les formes se touchent, s’auscultent et s’étreignent » laissant toute liberté à l’interprétation.
La beauté incontestable du lieu, sa modernité dans l’utilisation d’un passé industriel et proche, débouchent sur une expression contemporaine qui peut ici librement s’affirmer.
Jacqueline Aimar
Galerie Michèle Emiliani, Dieulefit
Galerie Françoise Souchaud
Galerie Sérignan
La Grande Galerie à la Fabrique de Savasse, R.D.107, Savasse, jusqu’au 2 septembre 2012