Bellinissima Norma !
© DR
Quel chemin parcouru depuis le XIXe siècle pour retrouver cette oeuvre exceptionnelle du Maître de Catane. au XXIe.
Malgré la notoriété de la Diva, détentrice du rôle depuis trois ans, nous sommes rendus à l'Opéra de Monte-Carlo en freinant de quelques fers...
Habitué à une écoute plus tonitruante de la partition et malgré la reprise du diapason d'origine, c'est à un tout autre spectacle auquel nous avons assisté.
En effet la recette de " grand-mère " a été reprise... c'est très à la mode !
Mise à part la baisse du diapason un ton plus bas, l'orchestre baroque avec instruments anciens, l'appareil prenait corps. Mais l'essentiel de la recette me direz-vous ? Les chanteurs ! Pas d'époque ? Non, mais à s'y méprendre...
Gardons le meilleur pour la fin.
Le Maître des Lieux nous fait l'annonce que le rôle d'Adalgisa, tenu par Rebeca Olvera, atteinte par le mal de saison, sera remplacée par Eva Mei, seule détentrice hors distribution du rôle en voix de soprano. La titulaire, mimant malgré tout sur scène.
Très vite, les deux n'on fait plus qu'une, la belle Rebeca jouant à la perfection, et la ravissante Eva très à l'aise dans son coin de plateau, exécutant sa version de concert...
C'est là que nous avons compris que le rôle voulu à l'origine interchangeable avait ici tout son sens.
Pollione (Christoph Strehl) nous a fait peur d'emblée, voix belle et tenue belcantiste avouée, mais ayant des difficultés renouvelées dans ce changement de diapason, il a connu quelques problemes dans ses aigus.
Quelle belle scène et trio final de l'acte I entre les trois protagonistes " O non tremare, O perfido ".
La basse hongroise Peter Kalman, toujours à l'aise dans ce genre, voix captivante juste et profonde, de même que Clotilda (Liliana Nikiteanu) aux interventions mesurées et calmes;
La charpente de cette partition, le chef Diego Fasolis, à la tête de l'Orchestre I Barocchisti, expert en musique ancienne sur instruments d'époque, a distillé cette oeuvre pour nous en faire boire tout son nectar, faisant là aussi une symbiose totale avec le choeur de la radio télévision suisse italienne.
Transposer une histoire n'est pas chose facile, surtout à l'opéra. Là aussi, belle surprise avec le couple orfèvre Moshe Leiser-Patrice Caurier. Nous sommes pendant la guerre de 39-45, tous les clichés y sont présents, même la collabo tondue (Norma) dans la scène finale.
Leur propos est ici plus compréhensible du fait du retour des tempi originaux qui nous permet de mieux nous introduire dans le texte, en un mot d'améliorer considérablement l'humanité de l'oeuvre... et là ... " au secours Monsieur Freud " ...
Norma n'est pas une histoire banale d'amour ni une histoire à trois, mais trop d'amour tue l'amour...
Nous avons garde le meilleur pour la fin...
La Bartoli.
" Norma ", que des superlatifs. La voix ici pleine d'élégants pianissimi, des aigus solaires, de la justesse, de la vraie colère dans la voix.
Un jeu de scène à couper le souffle, elle sort ses tripes, nous sortons nos larmes.
Il y a un combat entre elle et nous, spectateurs-auditeurs et cela jusqu'à la dernière note.
Plus qu'une belle soirée, un pugilat où nous sommes tous vainqueurs.
Brava Cecilia !
Malgré la notoriété de la Diva, détentrice du rôle depuis trois ans, nous sommes rendus à l'Opéra de Monte-Carlo en freinant de quelques fers...
Habitué à une écoute plus tonitruante de la partition et malgré la reprise du diapason d'origine, c'est à un tout autre spectacle auquel nous avons assisté.
En effet la recette de " grand-mère " a été reprise... c'est très à la mode !
Mise à part la baisse du diapason un ton plus bas, l'orchestre baroque avec instruments anciens, l'appareil prenait corps. Mais l'essentiel de la recette me direz-vous ? Les chanteurs ! Pas d'époque ? Non, mais à s'y méprendre...
Gardons le meilleur pour la fin.
Le Maître des Lieux nous fait l'annonce que le rôle d'Adalgisa, tenu par Rebeca Olvera, atteinte par le mal de saison, sera remplacée par Eva Mei, seule détentrice hors distribution du rôle en voix de soprano. La titulaire, mimant malgré tout sur scène.
Très vite, les deux n'on fait plus qu'une, la belle Rebeca jouant à la perfection, et la ravissante Eva très à l'aise dans son coin de plateau, exécutant sa version de concert...
C'est là que nous avons compris que le rôle voulu à l'origine interchangeable avait ici tout son sens.
Pollione (Christoph Strehl) nous a fait peur d'emblée, voix belle et tenue belcantiste avouée, mais ayant des difficultés renouvelées dans ce changement de diapason, il a connu quelques problemes dans ses aigus.
Quelle belle scène et trio final de l'acte I entre les trois protagonistes " O non tremare, O perfido ".
La basse hongroise Peter Kalman, toujours à l'aise dans ce genre, voix captivante juste et profonde, de même que Clotilda (Liliana Nikiteanu) aux interventions mesurées et calmes;
La charpente de cette partition, le chef Diego Fasolis, à la tête de l'Orchestre I Barocchisti, expert en musique ancienne sur instruments d'époque, a distillé cette oeuvre pour nous en faire boire tout son nectar, faisant là aussi une symbiose totale avec le choeur de la radio télévision suisse italienne.
Transposer une histoire n'est pas chose facile, surtout à l'opéra. Là aussi, belle surprise avec le couple orfèvre Moshe Leiser-Patrice Caurier. Nous sommes pendant la guerre de 39-45, tous les clichés y sont présents, même la collabo tondue (Norma) dans la scène finale.
Leur propos est ici plus compréhensible du fait du retour des tempi originaux qui nous permet de mieux nous introduire dans le texte, en un mot d'améliorer considérablement l'humanité de l'oeuvre... et là ... " au secours Monsieur Freud " ...
Norma n'est pas une histoire banale d'amour ni une histoire à trois, mais trop d'amour tue l'amour...
Nous avons garde le meilleur pour la fin...
La Bartoli.
" Norma ", que des superlatifs. La voix ici pleine d'élégants pianissimi, des aigus solaires, de la justesse, de la vraie colère dans la voix.
Un jeu de scène à couper le souffle, elle sort ses tripes, nous sortons nos larmes.
Il y a un combat entre elle et nous, spectateurs-auditeurs et cela jusqu'à la dernière note.
Plus qu'une belle soirée, un pugilat où nous sommes tous vainqueurs.
Brava Cecilia !
Distribution
Direction musicale Diego Fasolis
Mise en scène Patrice Caurier et Moshe Leiser
Décors Christian Fenouillat
Costumes Agostino Cavalca
Lumières Christophe Forey
Chef de chœur Gianluca Capuano
Norma Cecilia Bartoli
Adalgisa Rebeca Olvera
Pollione Christoph Strehl
Oroveso Péter Kálmán
Clotilde Liliane Nikiteanu
Flavio Reinaldo Macias
Mise en scène Patrice Caurier et Moshe Leiser
Décors Christian Fenouillat
Costumes Agostino Cavalca
Lumières Christophe Forey
Chef de chœur Gianluca Capuano
Norma Cecilia Bartoli
Adalgisa Rebeca Olvera
Pollione Christoph Strehl
Oroveso Péter Kálmán
Clotilde Liliane Nikiteanu
Flavio Reinaldo Macias