© homardpayette
Accompagné de deux brillants musiciens, Yannaël Quenel au piano et Malik Berki à la platine électro-acoustique, Julien Derouault grimé en mime-jongleur du XIXème siècle, en baladin burlesque ou en dompteur de fauves, se livre dès lors à une étrange performance de danse acrobatique où la férocité du voyou le dispute à l'extravagance du funambule.
Pendant plus d'une heure, évoquant la nuit de ces jeunes gens passés à l'acte de création, il nous montre que la poésie est une manière de se connaître et de s'accomplir, qu'être poète, « c'est d'abord une gesticulation pour une chose en dehors de soi », ce qu'il illustre par des pirouettes, pied dans la main, des tours en l'air, des arabesques, une certaine façon de croiser les bras dans le dos en secouant les mains, une démarche d'automate au ralenti, des cabrioles, des grands écarts de french-cancan, un numéro de claquettes et même une parade de majorette dans la salle, bref en faisant de tout son corps le personnage principal de la fresque poétique, un pauvre égaré, incohérent, dégoûté de son être, « qui mendie par charité la poésie » et l'exprime dans des prouesses d'acrobate de cirque, avec un rire sardonique.
Le public du Théâtre Toursky qui suit depuis longtemps les créations annuelles de la Compagnie Pietragalla-Derouault, applaudit à tout rompre cette exhibition délirante suscitée par un poème d'Aragon qui ne doit pourtant rien à l'écriture aléatoire des surréalistes.
Philippe Oualid
Pendant plus d'une heure, évoquant la nuit de ces jeunes gens passés à l'acte de création, il nous montre que la poésie est une manière de se connaître et de s'accomplir, qu'être poète, « c'est d'abord une gesticulation pour une chose en dehors de soi », ce qu'il illustre par des pirouettes, pied dans la main, des tours en l'air, des arabesques, une certaine façon de croiser les bras dans le dos en secouant les mains, une démarche d'automate au ralenti, des cabrioles, des grands écarts de french-cancan, un numéro de claquettes et même une parade de majorette dans la salle, bref en faisant de tout son corps le personnage principal de la fresque poétique, un pauvre égaré, incohérent, dégoûté de son être, « qui mendie par charité la poésie » et l'exprime dans des prouesses d'acrobate de cirque, avec un rire sardonique.
Le public du Théâtre Toursky qui suit depuis longtemps les créations annuelles de la Compagnie Pietragalla-Derouault, applaudit à tout rompre cette exhibition délirante suscitée par un poème d'Aragon qui ne doit pourtant rien à l'écriture aléatoire des surréalistes.
Philippe Oualid