La Roque d’Anthéron, Bouches-du-Rhône, Festival international de piano. 'Des pianos en liberté'. Le plus fantastique des festivals de piano. Les meilleurs interprètes se produisent pendant deux mois dans un cadre grandiose. 19 juillet au 22 août

La Roque d’Anthéron, à lui seul le nom fait rêver, à la fois mystère et inconnu, -que sont cette Roque et qui est Anthéron ? Et puis l’endroit paraît si petit sur la carte routière, entre Durance et canal, en dehors des autoroutes mais cerné de noms qui font rêver : Lourmarin et Camus, Gordes, Bonnieux, Oppède, Ménerbes et le Lubéron ; et puis Silvacane dans le cycle des Abbayes de Provence, avec Sénanque et Le Thoronet.


La Roque d'Anthéron, petit village et rendez-vous mondial du piano

Christian Zacharias, un habitué du festival © DR
Tout autour des garrigues parfumées et des petites routes qui serpentent dans des ravins étroits avant d’atteindre Lourmarin. Un sentiment de Provence et de vacances et lorsqu’on atteint Apt assez proche, l’odeur de miellat des confitures, framboises ou groseilles peut-être, qui traverse les routes et s’étale sur la campagne.
C’est petit et ce n’est rien et cependant l’endroit est béni des dieux puisque la musique s’y exprime librement pendant tout un mois d’été.
En cette année 2008, le festival retrouve ses interprètes de toujours, -on peut presque le dire-, Christian Zacharias et Brigitte Engerer, Jean-Claude Pennetier et Pierre Hantaï… mais on voit s’afficher également des noms nouveaux, Judith Jáuregui ou Plamena Mangova, Wilhem Latchoumia ou Romain Descharmes, Adam Laloum et Emmanuel Christien.

Un festival omniprésent dans la région : Carrières de Rognes ou l’Etang des Aulnes, Cucuron, Lourmarin, Gordes, Château-Bas à Mimet

Et puis fort de son succès, le festival se répand dans les villes et villages alentour et l’on voit se dessiner de nouveaux lieux de spectacles, après les Carrières de Rognes ou l’Etang des Aulnes, où l’on devrait écouter Schubert, bien sûr, Bernhard Klein ou Karl Gottfried. C’est ainsi que se sont ouvertes les églises, de la Roque et de Cucuron, et le Temple de Lourmarin pour Tsuyoshi Tsutsumi et Claire Désert, et des théâtres : le théâtre Forbin au cœur du parc de Florans, pour des concerts d’après-midi avec Judith Jáuregui, et celui des Terrasses à Gordes, ou celui de Château-Bas à Mimet, plus intime au cœur de son parc d’essences rares, et plus spécialement dédié à Mozart.
Tout près de là, Aix-en-Provence où le Musée Granet rénové en entier pour l’année Cézanne, propose plus de 600 œuvres et une salle entièrement dédiée à Giacometti ; cette année, il accueille en outre le Musée Imaginaire des musiciens, au travers de quatre concerts qui proposent de rétablir le dialogue entre les différentes formes d’art.

N’oublions pas ce tout nouveau lieu de spectacle qui va favoriser la danse, Le Grand Théâtre de Provence, conçu par l’architecte Vittorio Gregotti pour devenir le centre d’expansion de la ville d’Aix-en-Provence, avec ses aménagements ultramodernes et son espace modulable. Alfred Brendel ouvrira au festival ce lieu de musique, interprétant Schubert et Beethoven. En contraste avec ce lieu du XXIe siècle, la très belle abbaye de Silvacane et son décor de ruines poétiques façon Hubert Robert, de pierre austère, et son joli cloître qui se referme autour des interprètes, accueillera la musique électronique de Francesco Tristano Schlimé et Maude Gratton au clavecin dans des œuvres de Bach.

Et puis le parc de Florans et ses 365 arbres immenses, la perspective de ses allées et l’étrange conque perchée sur l’eau qui accueille la scène des concerts ; là tout se concentre dans les nuits d’août autour de cet unique point éclairé, avec le silence autour et au centre du monde, la musique, un piano, et cela depuis 28 ans.
Jacqueline Aimar

Du 19 juillet au 22 août,
Réservations 04 42 50 51 15

pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 19 Juin 2008 à 12:01 | Lu 1282 fois
pierre aimar
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