La longue histoire forestière des Calanques !

Le 25 septembre 2015, les forestiers de l’Office national des forêts vont célébrer 125 ans de gestion forestière dans le massif des Calanques ainsi que le cinquantième anniversaire de l’ONF. Une histoire qui s’inscrit dans l’épopée forestière de la France dont l’origine remonte à plus de 700 ans !


Calanque et Arrachage de plantes invasives © ONF
A la fin du XIXe siècle, la forêt des Calanques, comme les forêts de basse-Provence, a presque disparu, victime de plusieurs siècles de pâturage et d’une exploitation intensifiée au cours de l’ère industrielle. Cette surexploitation a provoqué une importante érosion des sols. En 1890, l’État engage sa politique d’acquisition du massif de la Gardiole au titre de la restauration des terrains en montagne (RTM) et en confie la gestion à l’administration des Eaux et Forêts. L’objectif est de conduire des opérations massives de reboisement pour préserver les sols érodés.

Une politique volontariste d’acquisition foncière complémentaire s’ensuit, menée par divers acteurs publics : département, communes, Conservatoire du littoral.
Aujourd’hui le massif des Calanques est partagé entre plusieurs propriétaires, à 85 % des collectivités publiques, avec un gestionnaire unique l’ONF.
Localisé au sud-est de Marseille, le massif couvre 5000 ha (4500 ha sur le territoire de Marseille et 500 ha sur celui de Cassis). II s’étend des Goudes à Cassis, sur une longueur de 20 km environ et une largeur d’un à trois kilomètres. Il comprend les deux massifs de Marseilleveyre à l’ouest et du Puget à l’est. La côte est très découpée avec ses calanques (Morgiou, Sormiou, En Vau…) qui ont donné leur nom au massif.

Des milieux exceptionnels

Aux portes de Marseille, le massif des Calanques constitue un ensemble d’une richesse exceptionnelle, tant d’un point de vue des milieux naturels terrestres et marins, que sur le plan paysager avec ses falaises très marquées sur la Méditerranée. Éboulis, falaises calcaires, grottes, végétation de garrigues littorales, pelouses et landes à genets, pinèdes et yeuseraies…
Les habitats se sont diversifiés, s’adaptant à des particularismes climatiques forts : milieux très secs et interactions avec l’environnement marin. La flore comprend près de 900 espèces végétales réparties entre mousses, lichens et plantes vasculaires. Ces milieux variés recèlent également de très nombreuses espèces animales dont beaucoup sont protégées, rares ou menacées. Parmi les 30 espèces d’oiseaux recensées, trois sont considérées comme exceptionnelles et caractéristiques du massif des Calanques : le Faucon pélerin, le Hibou Grand-duc et l’Aigle de Bonelli. On y a recensé également plus de 500 espèces d’insectes, 11 espèces de chiroptères et 10 espèces de reptiles protégées, dont 2 d’intérêt patrimonial fort : le lézard ocellé et l’hémidactyle verruqueux.

L’ONF, héritier des « Eaux et Forêts »

En créant l’Office national des forêts il y a 50 ans, les pouvoirs publics font le choix d’offrir aux forêts publiques des moyens renforcés. Doté d’une autonomie financière, le nouvel établissement se voit affecter les recettes issues de la gestion des forêts domaniales. L’Objectif est d’assurer une gestion dynamique et ambitieuse du domaine forestier public.

La création de l’ONF portée par Edgard Pisani, alors ministre de l’Agriculture est votée le 23 décembre 1964 (loi de finances rectificative). La mise en place effective de l’établissement intervient le 7 décembre 1965 (décret d’application de la loi), rapidement suivie de l’installation du conseil d’administration par le Premier ministre Georges Pompidou le 6 janvier 1966.

La création de l’ONF s’inscrit dans la continuité d’une longue histoire, héritière de l’ancienne administration des « Eaux et forêts ». Philippe VI de Valois, au XIVe siècle, est le premier à mettre en place une administration chargée de la conservation du domaine forestier royal. Au fil des siècles, l’administration s’étoffe et se structure sous l’impulsion de François 1er, puis de Louis XIV. C’est au XIXe siècle que les fondements de la gestion forestière moderne sont posés avec la création de l’école forestière de Nancy (1823) et la promulgation du Code forestier (1827).

Aujourd’hui, l’ONF agit dans le respect du «  régime forestier  », ce cadre réglementaire qui apporte un ensemble de garanties qui préservent la forêt sur le long terme tout en assurant le renouvellement des ressources en bois et la satisfaction des besoins de la société.

Ses missions :
Une gestion adaptée
L’ONF gère au quotidien 10 millions d’hectares de forêts publiques en métropole et dans les départements d’Outre-Mer (forêts de l’État et des collectivités). Dans les Calanques les forestiers adaptent leur action à la sensibilité de ces espaces exceptionnels et sensibles.
Préserver la biodiversité,..
.. au quotidien, sur le long terme. Pour une protection renforcée de la faune et de la flore emblématiques de ce massif, une réserve biologique a été créée au cœur de la forêt domaniale.
Favoriser la fonction sociale des espaces naturels
Pour répondre aux attentes diversifiées des publics, randonneurs, cyclistes, grimpeurs… L’ONF facilite l’accès aux espaces naturels : aménagement d’aires d’accueil, signalétique, restauration de sentiers, travaux de mise en sécurité, animations nature, actions de propreté.
Prévenir les risques naturels,
en particulier les incendies, par la mise en place d’infrastructures DFCI, (défense des forêts contre les incendies), la réduction de la combustibilité des peuplements forestiers, la cartographie du risque « feu », et la participation au dispositif estival de surveillance et d’alerte.
Valoriser les espaces forestiers.
Éxécuter des travaux sylvicoles ou de génie écologique pour améliorer la qualité des milieux forestiers, organiser et encadrer l’exploitation diversifiée des espaces naturels : pastoralisme, chasse, apiculture. L’ONF réalise également des expertises, plans de gestion, évaluations d’incidence et études d’impact.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 23 Septembre 2015 à 13:05 | Lu 422 fois
Pierre Aimar
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