DIRECTION MUSICALE : Roberto Rizzi Brignoli
MISE EN SCÈNE : Frédéric Bélier-Garcia (Assistante : Sophie Petit) DÉCORS : Jacques Gabel et Claire Sternberg
COSTUMES : Catherine Leterrier
LUMIÈRES : Roberto Venturi
Distribution :
La Comtesse Adèle : Annick Massis
Isolier : Stéphanie d’Oustrac
Ragonde : Marie-Ange Todorovitch
Alice : Diana Axentii
Le Comte Ory : Marc Laho
Rimbaud : Jean-François Lapointe
Le gouverneur : Nicolas Courjal
Un coryphée : Wilfried Tissot
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille. Chef du Chœur : Pierre Iodice
MISE EN SCÈNE : Frédéric Bélier-Garcia (Assistante : Sophie Petit) DÉCORS : Jacques Gabel et Claire Sternberg
COSTUMES : Catherine Leterrier
LUMIÈRES : Roberto Venturi
Distribution :
La Comtesse Adèle : Annick Massis
Isolier : Stéphanie d’Oustrac
Ragonde : Marie-Ange Todorovitch
Alice : Diana Axentii
Le Comte Ory : Marc Laho
Rimbaud : Jean-François Lapointe
Le gouverneur : Nicolas Courjal
Un coryphée : Wilfried Tissot
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille. Chef du Chœur : Pierre Iodice
Le Comte Ory est l’avant-dernier opéra de Rossini.
En 1824, Rossini s’installa avec son épouse Isabella Colbran à Paris et y dirigea le Théâtre-Italien. Cette période parisienne verra naître quelques ouvrages d’une nouvelle inspiration, avant une retraite que Rossini s’octroie à 37 ans. Mais avant cette retraite, Rossini profite, dès son arrivée à Paris, de sa situation aisée pour réduire son rythme créateur et adapter sa plume à la langue et la culture françaises.
L’Académie royale lui faisait savoir avec persévérance son envie de lui commander un nouvel ouvrage. Rossini refusait tous les sujets qui lui étaient soumis. Le vicomte de la Rochefoucauld, directeur des Beaux-arts, vint le solliciter en personne avec un livret d’Etienne de Jouy, Le Vieux de la montagne, que Rossini refusa également.
Il va cependant créer au Théâtre-Italien, le 19 juin 1825, à l’occasion du couronnement de Charles X un ouvrage de circonstance, un opéra-cantate, où s’enchaînent hymnes et chants de différents pays : Le Voyage à Reims. Les critiques et le public restèrent perplexes devant un style inattendu de la main de Rossini. Le compositeur se mit donc au travail pour leur livrer un ouvrage reflétant le goût que le public parisien recherchait chez lui. Il composa alors un pot-pourri de ses œuvres autour d’un livret tiré d’un auteur à la mode Walter Scott : Ivanhoé. Rossini inaugurait avec cette œuvre une série de reprises, d’œuvres anciennes remaniées pour le public parisien. Ainsi Maometto II deviendra Le siège de Corinthe (1826) ; il repense en 1827 son Mosè in Egitto à tel point que Moïse et Pharaon ne conserve que sept morceaux du modèle italien. Ce Moïse fut un triomphe sans précédent.
C’est dans ce contexte que Rossini va composer Le Comte Ory.
Le livret est cosigné par Eugène Scribe et Charles-Gaspard Delestre-Poirson. L’œuvre fut d’abord conçue comme un vaudeville en un seul acte par les deux librettistes, sur la base d’une vieille ballade picarde, retranscrite par Pierre-Antoine de La Place, relatant l’histoire médiévale de chevaliers séducteurs de nonnes dans un couvent français pendant la période des Croisades. Rossini se montra très exigeant quant à la structure dramatique du livret. Il souhaitait retrouver les couleurs des anciennes sources médiévales. Il réclama et obtint un second acte. C’est Rossini qui imagina le rôle du page Isolier, dont la parenté avec le Chérubin de Mozart mérite à être soulignée.
A cette époque, et même si quelques ouvrages majeurs de son répertoire sont encore à venir, Scribe avait déjà démontré son talent de dramaturge et de librettiste pour de nombreux succès au vaudeville ou à l’Opéra- Comique où il créa notamment avec Boieldieu La Dame blanche en 1825. Il devenait l’un des librettistes à la mode. Les exigences du compositeur l’exaspérèrent au point que Scribe voulut faire retirer son nom. Le succès de l’opéra poussera Scribe à rompre cet anonymat. Pour la composition, Rossini exhuma une partition boudée par le public parisien depuis sa création : Le Voyage à Reims. L’opéra-cantate n’avait pas survécu au couronnement de Charles X et ne fut plus représenté depuis. Rossini n’en reniait pas la musique et osa la soumettre une seconde fois au public. Il en réutilisa six parties pour son Comte Ory.
Malgré son qualificatif d’opéra comique, l’œuvre fut créée à l’Académie Royale de Musique de Paris, salle Le Peletier, le 20 août 1828. Le rôle du Comte Ory fut confié à Adolphe Nourrit, ténor prometteur de 26 ans qui avait triomphé en 1826 dans le rôle de Néocles dans le Siège de Corinthe. Adolphe Nourrit est connu des marseillais pour s’être illustré au Grand-Théâtre en 1837. Après sa mort à Naples en 1839, son corps fut ramené en France et lors de son arrivée à Marseille, le 24 avril, Frédéric Chopin interpréta une messe de Requiem en l’église Notre-Dame-du-Mont. Rossini lui avait aussi confié le rôle d’Arnold dans le seul opéra qu’il composera après Le Comte Ory : Guillaume Tell, créé en 1829. La distribution comprenait également Laure Cinti-Damoreau guère plus âgée que Nourrit, qui avait accompagnait Nourrit sur l’affiche de la création du Siège de Corinthe, et qui participera aussi à la création de Guillaume Tell. L’accueil du public fut enthousiaste. Avec Le Comte Ory, Rossini a cherché à s’éloigner de la veine de l’opéra buffa à l’italienne pour rejoindre le style français qu’il convoitait et qu’il fera tendre vers la perfection dans le genre du grand opéra à la française avec son ultime chef-d’œuvre : Guillaume Tell.
Néanmoins, le charme de cette farce tient à sa double parenté, italienne et française, qui la rend unique dans le répertoire. Hector Berlioz, fin connaisseur et critique assez peu flagorneur en général, ne manqua pas d’éloges pour Le Comte Ory : « Il y a là une collection de beautés diverses qui suffiraient à faire la fortune, non pas d’un seul, mais de deux ou trois opéras... Le trio A la faveur d’une nuit obscure est le chef d’œuvre absolu de Rossini ».
L’œuvre ne quittera plus l’affiche et sera jouée pas moins de 400 fois en 60 ans. Le Grand-Théâtre de Marseille monta, sous la direction Baubet, l’ouvrage le 3 janvier 1832 avec le ténor aixois Louis Ferdinand Richelme dans le rôle titre, le baryton Darboville en Raimbaud, ainsi que mesdames Bibre-Vadé (Adèle) et Folleville (Isolier). La Revue et gazette musicale de Paris du 28 octobre 1838 relate une reprise de l’ouvrage avec Richelme qui malgré un différend entre l’administration de l’opéra et les abonnés qui avaient provoqué une émeute à l’issue d’un Guillame Tell avec le même Richelme, avait réussi à s’attirer les faveurs du public : « Dès qu’on a consenti à le juger, il n’y a plus eu pour lui que des applaudissements, et la représentation du Comte Ory l’a dédommagé du tumulte qui avait terminé celle de Guillaume Tell ». Après une longue éclipse, Marseille retrouvait en 1965 Le Comte Ory, sous les traits d’un comte de référence, Michel Sénéchal.
L’Académie royale lui faisait savoir avec persévérance son envie de lui commander un nouvel ouvrage. Rossini refusait tous les sujets qui lui étaient soumis. Le vicomte de la Rochefoucauld, directeur des Beaux-arts, vint le solliciter en personne avec un livret d’Etienne de Jouy, Le Vieux de la montagne, que Rossini refusa également.
Il va cependant créer au Théâtre-Italien, le 19 juin 1825, à l’occasion du couronnement de Charles X un ouvrage de circonstance, un opéra-cantate, où s’enchaînent hymnes et chants de différents pays : Le Voyage à Reims. Les critiques et le public restèrent perplexes devant un style inattendu de la main de Rossini. Le compositeur se mit donc au travail pour leur livrer un ouvrage reflétant le goût que le public parisien recherchait chez lui. Il composa alors un pot-pourri de ses œuvres autour d’un livret tiré d’un auteur à la mode Walter Scott : Ivanhoé. Rossini inaugurait avec cette œuvre une série de reprises, d’œuvres anciennes remaniées pour le public parisien. Ainsi Maometto II deviendra Le siège de Corinthe (1826) ; il repense en 1827 son Mosè in Egitto à tel point que Moïse et Pharaon ne conserve que sept morceaux du modèle italien. Ce Moïse fut un triomphe sans précédent.
C’est dans ce contexte que Rossini va composer Le Comte Ory.
Le livret est cosigné par Eugène Scribe et Charles-Gaspard Delestre-Poirson. L’œuvre fut d’abord conçue comme un vaudeville en un seul acte par les deux librettistes, sur la base d’une vieille ballade picarde, retranscrite par Pierre-Antoine de La Place, relatant l’histoire médiévale de chevaliers séducteurs de nonnes dans un couvent français pendant la période des Croisades. Rossini se montra très exigeant quant à la structure dramatique du livret. Il souhaitait retrouver les couleurs des anciennes sources médiévales. Il réclama et obtint un second acte. C’est Rossini qui imagina le rôle du page Isolier, dont la parenté avec le Chérubin de Mozart mérite à être soulignée.
A cette époque, et même si quelques ouvrages majeurs de son répertoire sont encore à venir, Scribe avait déjà démontré son talent de dramaturge et de librettiste pour de nombreux succès au vaudeville ou à l’Opéra- Comique où il créa notamment avec Boieldieu La Dame blanche en 1825. Il devenait l’un des librettistes à la mode. Les exigences du compositeur l’exaspérèrent au point que Scribe voulut faire retirer son nom. Le succès de l’opéra poussera Scribe à rompre cet anonymat. Pour la composition, Rossini exhuma une partition boudée par le public parisien depuis sa création : Le Voyage à Reims. L’opéra-cantate n’avait pas survécu au couronnement de Charles X et ne fut plus représenté depuis. Rossini n’en reniait pas la musique et osa la soumettre une seconde fois au public. Il en réutilisa six parties pour son Comte Ory.
Malgré son qualificatif d’opéra comique, l’œuvre fut créée à l’Académie Royale de Musique de Paris, salle Le Peletier, le 20 août 1828. Le rôle du Comte Ory fut confié à Adolphe Nourrit, ténor prometteur de 26 ans qui avait triomphé en 1826 dans le rôle de Néocles dans le Siège de Corinthe. Adolphe Nourrit est connu des marseillais pour s’être illustré au Grand-Théâtre en 1837. Après sa mort à Naples en 1839, son corps fut ramené en France et lors de son arrivée à Marseille, le 24 avril, Frédéric Chopin interpréta une messe de Requiem en l’église Notre-Dame-du-Mont. Rossini lui avait aussi confié le rôle d’Arnold dans le seul opéra qu’il composera après Le Comte Ory : Guillaume Tell, créé en 1829. La distribution comprenait également Laure Cinti-Damoreau guère plus âgée que Nourrit, qui avait accompagnait Nourrit sur l’affiche de la création du Siège de Corinthe, et qui participera aussi à la création de Guillaume Tell. L’accueil du public fut enthousiaste. Avec Le Comte Ory, Rossini a cherché à s’éloigner de la veine de l’opéra buffa à l’italienne pour rejoindre le style français qu’il convoitait et qu’il fera tendre vers la perfection dans le genre du grand opéra à la française avec son ultime chef-d’œuvre : Guillaume Tell.
Néanmoins, le charme de cette farce tient à sa double parenté, italienne et française, qui la rend unique dans le répertoire. Hector Berlioz, fin connaisseur et critique assez peu flagorneur en général, ne manqua pas d’éloges pour Le Comte Ory : « Il y a là une collection de beautés diverses qui suffiraient à faire la fortune, non pas d’un seul, mais de deux ou trois opéras... Le trio A la faveur d’une nuit obscure est le chef d’œuvre absolu de Rossini ».
L’œuvre ne quittera plus l’affiche et sera jouée pas moins de 400 fois en 60 ans. Le Grand-Théâtre de Marseille monta, sous la direction Baubet, l’ouvrage le 3 janvier 1832 avec le ténor aixois Louis Ferdinand Richelme dans le rôle titre, le baryton Darboville en Raimbaud, ainsi que mesdames Bibre-Vadé (Adèle) et Folleville (Isolier). La Revue et gazette musicale de Paris du 28 octobre 1838 relate une reprise de l’ouvrage avec Richelme qui malgré un différend entre l’administration de l’opéra et les abonnés qui avaient provoqué une émeute à l’issue d’un Guillame Tell avec le même Richelme, avait réussi à s’attirer les faveurs du public : « Dès qu’on a consenti à le juger, il n’y a plus eu pour lui que des applaudissements, et la représentation du Comte Ory l’a dédommagé du tumulte qui avait terminé celle de Guillaume Tell ». Après une longue éclipse, Marseille retrouvait en 1965 Le Comte Ory, sous les traits d’un comte de référence, Michel Sénéchal.
Pratique
Prix des places de 11 à 75 €
Location
- À l’Opéra, du mardi au samedi de 10h à 17h30 - Fnac
- Par téléphone : 04 91 55 11 10 du mardi au samedi de 10h à 17h30
- Internet : opera.marseille.fr
Renseignements et réservations :
04 91 55 11 10
du mardi au samedi de 10h à 17h30
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- Internet : opera.marseille.fr
Renseignements et réservations :
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du mardi au samedi de 10h à 17h30