Guy Martin, Hubert Barrère, Claudine Drai et Olivier Kaeppelin dans l’atelier de Claudine Drai devant les oeuvres du Lien des Mondes, janvier 2017. © Adagp, Paris 2017
Artiste plasticienne française, Claudine Drai a depuis toujours comme sujet les relations entre la matière et l’immatière, entre le dessin et la sculpture, entre la trace et le diaphane, entre l’apparition et la disparition. Elle fait surgir des personnages, elle crée des reliefs, des peuples, des paysages de papier. Avec sa texture blanche, fragile, transparente, et grâce au tissu, à la soie, aux parfums, elle fait naître des espaces et des formes : ceux de la feuille, du tableau, de la sculpture, mais aussi du corps, des sens, ou encore des illusions et des utopies. La nature de son art est la transformation, la transmutation des figures jusqu’à ce qu’elles vous échappent. Elle associe à ses œuvres le rythme, la silhouette du danseur, les signes, les mots, non ceux du discours mais ceux du poème. L’artiste fait du corps un revenant, un funambule, un ange, un messager allant d’une sensation à l’autre. Son œuvre s’apparente, selon Olivier Kaeppelin, à « une traversée aventureuse des êtres, sans cesse appelés à vivre l’intensité d’une renaissance ».
À l’origine de ce projet, peut-être peut-on parler de révélation pour Claudine Drai : celle de l’art des saveurs de Guy Martin. Chef étoilé du restaurant Le Grand Vefour, Guy Martin s’est vu à son tour « emporté » par l’œuvre de Claudine Drai. Cet écho se prolonge dans la poésie d’Olivier Kaeppelin comme dans les créations d’Hubert Barrère. « Le Lien des Mondes » procède ainsi d’une rencontre entre ces univers, comme une pensée étoilée, comme une volonté de vivre la même constellation.
Du 10 mai au 27 septembre 2017, Claudine Drai et ses compagnons de voyage inviteront à voir, goûter, lire, grâce à une composition mouvante qui à la fois se déploie et se rassemble dans l’espace. Les fragments des mondes questionnent la virtualité inépuisable des sensations, des émotions au sein du réel. Ces fragments, Claudine Drai les voit comme des « fragments d’errance, des surgissements de mondes à la lisière de la conscience, là où le mystère s’identifie, au plus lointain, au plus proche du même lieu d’être ». Claudine Drai présentera sept nouvelles œuvres, sept messagers et anges musiciens. Les mots d’Olivier Kaeppelin, les créations de Guy Martin et les silhouettes d’Hubert Barrère, inspirés du monde de Claudine Drai, feront vivre ensemble la présence de l’ange, l’insaisissable qui réside dans chacune des formes proposées.
Cette exposition est accompagnée par Béatrice de Noirmont et Gilles Weil, et reçoit le soutien du Fonds de Dotation d’Emerige et de collectionneurs privés à qui Claudine Drai a destiné les fragments.
À l’origine de ce projet, peut-être peut-on parler de révélation pour Claudine Drai : celle de l’art des saveurs de Guy Martin. Chef étoilé du restaurant Le Grand Vefour, Guy Martin s’est vu à son tour « emporté » par l’œuvre de Claudine Drai. Cet écho se prolonge dans la poésie d’Olivier Kaeppelin comme dans les créations d’Hubert Barrère. « Le Lien des Mondes » procède ainsi d’une rencontre entre ces univers, comme une pensée étoilée, comme une volonté de vivre la même constellation.
Du 10 mai au 27 septembre 2017, Claudine Drai et ses compagnons de voyage inviteront à voir, goûter, lire, grâce à une composition mouvante qui à la fois se déploie et se rassemble dans l’espace. Les fragments des mondes questionnent la virtualité inépuisable des sensations, des émotions au sein du réel. Ces fragments, Claudine Drai les voit comme des « fragments d’errance, des surgissements de mondes à la lisière de la conscience, là où le mystère s’identifie, au plus lointain, au plus proche du même lieu d’être ». Claudine Drai présentera sept nouvelles œuvres, sept messagers et anges musiciens. Les mots d’Olivier Kaeppelin, les créations de Guy Martin et les silhouettes d’Hubert Barrère, inspirés du monde de Claudine Drai, feront vivre ensemble la présence de l’ange, l’insaisissable qui réside dans chacune des formes proposées.
Cette exposition est accompagnée par Béatrice de Noirmont et Gilles Weil, et reçoit le soutien du Fonds de Dotation d’Emerige et de collectionneurs privés à qui Claudine Drai a destiné les fragments.
Claudine Drai, artiste plasticienne.
Claudine Drai associe dans ses œuvres papier, bronze, parfum, parole et lumière. En 1994, elle entreprend ses premières recherches sur le parfum, se consacre à l’écriture de textes et à l’intégration de l’olfaction dans ses créations qu’elle poursuit encore aujourd’hui. Elle réalise de nombreuses œuvres pour des commandes publiques, notamment une sculpture monumentale pour le Hall d’Entrée de l’Hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne (mécénat Caisse des Dépôts et Consignation). En 2008, Claudine Drai conçoit un tryptique en papier de soie et pigments sur la toile pour l’espace œcuménique de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle : une œuvre universaliste qui tisse un lien entre les trois religions monothéistes. Toujours à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle, est inaugurée en 2016 une sculpture créée en hommage aux victimes des attentats, avec le soutien du groupe ADP. Ses créations figurent aujourd’hui dans de prestigieuses collections privées et ont fait l’objet d’expositions en France comme à l’étranger : Centre Pompidou (Paris), Fondation Maeght (Saint-Paul-de-Vence), Fondation Ghisla (Locarno, Suisse), Galerie Jérôme de Noirmont (Paris), La Piscine (Roubaix), Galerie Hasegawa (Tokyo, Japon), ...
Hubert Barrère, créateur, corsetier, brodeur.
Hubert Barrère est de ceux qui façonnent, captent le geste, qui affûtent une ligne, mettent le corps en valeur sans l'emprisonner, accompagnent ses formes sans les entraver. Directeur artistique de la maison Lesage depuis 2011, Hubert Barrère a prouvé qu'il savait aussi bien jouer de douceur et de légèreté comme, à l'image de ses créations, se libérer des carcans pré-établis. En 2015, il crée pour le danseur Davy Brun un costume de scène pour une chorégraphie imaginée à la Fondation Maeght autour de la sculpture La Renaissance de Claudine Drai. Pour « Le Lien des Mondes », Hubert Barrère propose de nouvelles silhouettes pour faire vivre cette âme qui est l’autre nom du corps, démontrant qu’entre l’art, le mouvement et la danse, la frontière n'est qu'un voile d’organza ou de soie. « Le corps est le temps, le drapé corps sculpte l’être inventé dans cette abstraction blanche, un moment de passage d’un état à un autre, une trace que l’être a laissé dans l’air, une enveloppe corps entoure ce monde habité, l’âme peut-être », écrit Claudine Drai.
Olivier Kaeppelin, écrivain, poète,
dont les textes ont été publiés dans différents livres, revues et anthologies françaises et étrangères depuis la fin des années 1970. Notons, entre autres, deux titres en relation avec l’exposition de Venise : « Angel » et « L’embarcation des anges ». Olivier Kaeppelin rencontre le travail de Claudine Drai dans les années 1990. Il fréquente depuis plus de dix ans son atelier et écrit à son sujet. En 2014, il lui propose d’exposer à la Fondation Maeght, dont il est le directeur, dans l’exposition mosaïque « Ceci n’est pas un musée » dédiée aux rencontres artistiques et aux dialogues entre les arts visuels et la danse, la littérature, la musique, le théâtre. Avec « Le Lien des mondes », Claudine Drai reprend le dialogue avec les mots d’Olivier Kaeppelin. « Là où l’émotion perd le corps, le monde trouve un autre lieu pour être. Ces mots le laissent inachevé et l’ouvre alors à l’indéfini où il se retrouve intact et absolu et ne peut ni se perdre ni mourir (…) Juste des possibles de la pensée dans la chair des mots », exprime Claudine Drai.
Guy Martin, chef étoilé du Grand Véfour depuis 1991,
est réputé pour sa cuisine devenue une référence dans le monde entier. Sa cuisine s’invente de valeurs et de sens. Ses priorités : un choix minutieux de producteurs et un respect absolu des saisons. Claudine Drai, dont le parfum, l’olfaction, traverse son monde depuis des années, a vécu comme une révélation le miroir d’abîme et d’infini, l’espace immatériel et spirituel des saveurs de Guy Martin, poète inattendu. C’est cette évidence qui lui inspire « Le Lien de Monde » et qu’elle traduit dans cet extrait d’un poème : « Surgissement de la vie, saveurs, textures, couleurs, lignes, formes, espaces, les sensations dessinent la peau autour du corps, et la peau est aussi à l’intérieur ; le corps rêve aussi, les émotions libèrent le temps vécu de la matière, trace de miel et d’agrumes. Éclats d’étoiles ou de glaciers, la blancheur laiteuse se déchire au profond du temps éphémère éternisé. Le monde se défait là où il s’invente.