arts-spectacles.com
Sortir ici et a
Sortir ici et ailleurs, magazine des arts et des spectacles

Membre du Syndicat de la Presse Culturelle et Scientifique (SPCS) et de la Fédération Nationale de la Presse Spécialisée (FNPS)



Le Quatuor Cheng au jardin du presbytère du Pouzin (Ardèche) pour le Festival Cordes en Ballade

Ils ne viennent pas directement de Taïwan, ces quatre musiciens du Quatuor Cheng, puisqu’ils sont encore en formation au Conservatoire van Amsterdam et qu’ils participent depuis 2014 au Netherlands String Quartet et à la production d’œuvres musicales


Quatuor Cheng © Pierre Aimar
Quatuor Cheng © Pierre Aimar

Ils ont jeunes, entre 22 et 27 ans, et ont quitté depuis longtemps leur lointain pays pour acquérir cette formation musicale de qualité. Tous les quatre, deux filles, Hui-Wen Cheng et Wan-Ru Cheng, et deux garçons, Shih-Hsien et Lin Sheng-Chiun ; ils sont aidés dans leur progression par des instruments de qualité dont un violon Antoniazzi de 1909, un Vuillaume de 1864, et un violon roumain, Romania.
Ils sont jeunes et pleins de fougue, ils jouent avec vivacité mais surtout un grand plaisir, ces Sept Dernières Paroles du Christ en croix de Joseph Haydn. Ils interprètent l’œuvre avec une tendre douceur, délicate et légère qui accroît encore le sentiment de l’adieu à la terre retranscrit par Haydn.
« Mon père, mon Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » ; ou encore « Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Ou encore… peu importe quelles ont été les paroles, elles portent toutes la même intensité dramatique, le même souffle. Divin et mortel.
L’œuvre est, en 1787, le fruit d’une commande venue d’un chanoine de Cadix qui souhaitait donner plus de ferveur aux prières du Vendredi Saint. Qui sont preuve en Espagne d’une grande foi.
La musique de Joseph Haydn jouée là dans l’ombre d’un grand magnolia proche d’un micocoulier trouve dans la sérénité de l’après-midi finissante l’expression d’une paix sans détresse partagée avec les crissements des cigales qui hésitent à se mettre au repos.
Les interprètes son remarquables et sereins, le public attendri ; un peu moins par l’Interrogation de Marcel Landowski (mort en 1995) œuvre qui se tourne vers d’autres visions musicales et qui interpelle la sérénité du moment, que Mozart et son Quatuor en fa majeur, le premier de la série des six quatuors viennois, va rétablir très vite.

Le festival Cordes en Ballade s’est fixé depuis longtemps un but : transmettre les savoirs musicaux aux jeunes musiciens dans des pays divers et au travers de toutes les musiques, permettre à tous ces jeunes artistes dotés d’un talent, d’un instrument ou d’une voix, de venir se former dans notre région et y accueillir les grands talents de demain dans d’autres musiques. Dans des lieux intimes et chaleureux et ou dans quelques lieux propices ou remarquables.
Hier, la jolie église perchée de Mélas, ce soir le jardin du presbytère du Pouzin, demain, le Cloître de La Cascade, tous lieux qui laissent ruisseler la musique entre les arbres et les pierres, les vieux murs, la mettant à la portée de tous… Pour que vivent et se baladent les musiciens et qu’ils nous enrichissent de ce qu’ils nous offrent si bien.
Jacqueline Aimar

Mis en ligne le Mercredi 19 Juillet 2017 à 09:45 | Lu 230 fois

Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 165

Festivals | Expositions | Opéra | Musique classique | théâtre | Danse | Humour | Jazz | Livres | Cinéma | Vu pour vous, critiques | Musiques du monde, chanson | Tourisme & restaurants | Evénements | Téléchargements