Le Sacre du Printemps précédé de Tumulte, Pour Igor, Chorégraphie de Jean-Claude Gallotta, du 7 au 13 octobre 2011 à la MC2, Grenoble

Chaque chorégraphe porte un Sacre en lui. Celui de Jean-Claude Gallotta est gravé au compas sur un pupitre d’écolier. Adolescent, le futur chorégraphe écoute son professeur de musique parler d’Igor Stravinsky, des Ballets russes, de Nijinski, du « scandale » à la création (au Théâtre des Champs-Élysées, le 29 mai 1913) et entend l’oeuvre pour la première fois sur un vieux tourne-disque Teppaz trop sillonné.


Les images l’emportent, des fi gures séraphiques, des ombres sensuelles, des corps tourmentés, des éveils interdits, des émois inexpliqués, des palpitations troublantes. C’est pendant les répétitions de L’Homme à tête de chou, que lui sont revenus ces souvenirs. Par quelle voie secrète ? Par la silhouette de Marilou traversant la scène comme l’Élue de Stravinsky offerte à la mort ? Par la musique de Serge Gainsbourg nourrie, parfois clandestinement, de références classiques ? Par la vitalité des interprètes dont il lui paraissait indispensable de prolonger la fl amme ? En guise de réponse, Le Sacre s’est alors imposé comme le second volet du diptyque commencé avec Gainsbourg et Bashung : mêmes danseurs, même lumière sélénienne, mêmes énergies venues directement de la musique.
Le Sacre, (ici, dans une version rude, sans affèteries, sans brillance décorative, dirigée et enregistrée par Igor Stravinsky lui-même) est une « cérémonie païenne », selon le compositeur. Pas d’anecdote, pas d’intrigue, « ni d’Élue », ajoute Jean-Claude Gallotta pour qui chacune de ses interprètes, sur scène, sera « éligible », tour à tour, comme pour mieux rétorquer à « l’obscur pouvoir discrétionnaire » des dieux et des puissants. Du rituel, Jean- Claude Gallotta a également retenu le double sens étymologique de « se recueillir », comme à genoux, sur les marches de l’autel qui montent et monteront toujours à son adolescence, et de « se relier », aux maîtres, de Kantor à Fellini, qui l’ont conduit à ne pas l’oublier.

Le Sacre est précédé de deux courts avant-programmes :
Tumulte, où le chorégraphe invite danseurs et public à entendre le silence brut de la danse qui précède le déchaînement de la musique.
Pour Igor, un solo en hommage au compositeur, apostrophé et tutoyé comme un dieu qu’on n’en fi nit pas de remercier d’avoir cherché sans relâche à instituer par sa musique un ordre entre l’homme et le temps.

Chorégraphie Jean-Claude Gallotta
Musique Igor Stravinsky, Le Sacre du printemps
Interprètes : Matthieu Barbin > Ximena Figueroa > Ibrahim Guétissi > Mathieu Heyraud > Georgia Ivès > Cécile Renard > Eléa Robin > Gaetano Vaccaro > Thierry Verger > Stéphane Vitrano > Béatrice Warrand > Thalia Ziliotis

Production Centre chorégraphique national de Grenoble
Coproduction> Théâtre national de Chaillot – Paris
Avec le soutien de> La MC2: Grenoble.


Pratique

MC2: Grenoble
4 rue Paul Claudel
BP 2448
38034 Grenoble Cedex 2
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Administration : 04 76 00 79 79
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Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 5 Septembre 2011 à 18:24 | Lu 652 fois
Pierre Aimar
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