La Ville de Nice et l’Association Contre-Ut - présidée par la toujours jeune Melcha Coder et sous le regard et conseils bienveillants, avisés, du dynamique, sympathique, passionné et fin connaisseur Christian Jarniat - ont présenté en ce caniculaire samedi 10 septembre, Andalousie, opérette de Francis Lopez, composée dans la foulée du succès de Belle de Cadix sur un livret de Raymond Vincy et les paroles de Willemetz. Le parolier puisant allégrement son inspiration dans Carmen, le célèbre opéra de Bizet à qui il doit la vocation de son métier !
Invitation au voyage, cette opérette à la trame aussi mince qu’un chorizo biologique, se déroule dans les années 1860 et transporte le public de l’Andalousie jusqu’au Vénézuela, l’histoire développant les amours croisés de quatre personnages principaux. Rien de bien nouveau chez Lopez, son sens mélodique entraînant le public dans un tourbillon coloré de voix ensoleillées, d’airs célèbres faciles à retenir, les tubes s’enchaînant de belle manière dans la mise en scène et la virevoltante chorégraphie légère de Serge Manguette. Les décors et accessoires prêtés par l’Opéra de Nice, les costumes venus de Bordeaux nous ramènent à l’opérette dominicale de grand-papa. Le charme désuet de l’ensemble, sa bonhomie, son entrain, la foi mise dans l’entreprise balaient toutes réticences.
Sous la baguette de Bruno Conti, l’Ensemble Instrumental de Nice sonne plutôt bien. Mais ne cherchons pas ici la finesse, la délicatesse, le raffinement d’un Messager ou Reynaldo Hahn. Certaines pages musicales frôlent le ridicule ou la vulgarité, quelques répliques, qui se veulent spirituelles sont d’une réelle lourdeur ou font « pschitt » par leur naïveté… Reviennent souvent en mémoire les critiques acerbes et justifiées du regretté musicologue Pierre Petit sur son ibérique confrère.
A condition d’entrer dans le jeu, on pouvait se laisser séduire par la voix électrisante et bien placée de Marc Larcher, ténor promis à une belle carrière, qui ne fait qu’une bouchée des airs de Juanito ciselés sur mesure en son temps pour Luis Mariano. A réentendre au plus vite et sans sonorisation envahissante. Plaisir de retrouver Bernard Imbert qui lui aussi rafle tout dans son air puis quelques scènes fort bien construites. Bravo à Marion Baglan pour sa Dolorès pas ganache pour trois sous avec des contre-fa à rendre jalouses ses plus illustres consoeurs coloratures. Claude Deschamps et Céline Barcarolli cabotinent au mieux dans leurs rôles de valets de comédie respectifs et tirent leur épingle du jeu car autant amusants comédiens que bons chanteurs. Reine-Marie Koch, pas toujours dans la portée, trémulante (trac ?) et plus souvent teintée d’ail que de pâtisserie viennoise laisse sa place aux autres petits rôles finement croqués par Frédéric Scotto, Jérôme Sieurin et surtout Stephanie Patout, vraie révélation de la soirée, en Greta que l’on croirait sortie des Branquignols !
Christian Colombeau
Invitation au voyage, cette opérette à la trame aussi mince qu’un chorizo biologique, se déroule dans les années 1860 et transporte le public de l’Andalousie jusqu’au Vénézuela, l’histoire développant les amours croisés de quatre personnages principaux. Rien de bien nouveau chez Lopez, son sens mélodique entraînant le public dans un tourbillon coloré de voix ensoleillées, d’airs célèbres faciles à retenir, les tubes s’enchaînant de belle manière dans la mise en scène et la virevoltante chorégraphie légère de Serge Manguette. Les décors et accessoires prêtés par l’Opéra de Nice, les costumes venus de Bordeaux nous ramènent à l’opérette dominicale de grand-papa. Le charme désuet de l’ensemble, sa bonhomie, son entrain, la foi mise dans l’entreprise balaient toutes réticences.
Sous la baguette de Bruno Conti, l’Ensemble Instrumental de Nice sonne plutôt bien. Mais ne cherchons pas ici la finesse, la délicatesse, le raffinement d’un Messager ou Reynaldo Hahn. Certaines pages musicales frôlent le ridicule ou la vulgarité, quelques répliques, qui se veulent spirituelles sont d’une réelle lourdeur ou font « pschitt » par leur naïveté… Reviennent souvent en mémoire les critiques acerbes et justifiées du regretté musicologue Pierre Petit sur son ibérique confrère.
A condition d’entrer dans le jeu, on pouvait se laisser séduire par la voix électrisante et bien placée de Marc Larcher, ténor promis à une belle carrière, qui ne fait qu’une bouchée des airs de Juanito ciselés sur mesure en son temps pour Luis Mariano. A réentendre au plus vite et sans sonorisation envahissante. Plaisir de retrouver Bernard Imbert qui lui aussi rafle tout dans son air puis quelques scènes fort bien construites. Bravo à Marion Baglan pour sa Dolorès pas ganache pour trois sous avec des contre-fa à rendre jalouses ses plus illustres consoeurs coloratures. Claude Deschamps et Céline Barcarolli cabotinent au mieux dans leurs rôles de valets de comédie respectifs et tirent leur épingle du jeu car autant amusants comédiens que bons chanteurs. Reine-Marie Koch, pas toujours dans la portée, trémulante (trac ?) et plus souvent teintée d’ail que de pâtisserie viennoise laisse sa place aux autres petits rôles finement croqués par Frédéric Scotto, Jérôme Sieurin et surtout Stephanie Patout, vraie révélation de la soirée, en Greta que l’on croirait sortie des Branquignols !
Christian Colombeau