Le nouvel académicien Ousmane Sow est exposé au musée d’Art moderne de Troyes depuis 1990

Le sculpteur Ousmane Sow (78 ans) est entré le 11 décembre à l’Académie des Beaux-arts, au moment même où Nelson Mandela recevait les derniers honneurs lors d’une cérémonie à Johannesburg. C’est tout naturellement qu’Ousmane Sow dédia son entrée sous la coupole à l’homme de paix.


Ousmane Snow - Lutteur Nouba couché © Carole Bell - Ville de Troyes
Dès 1990, le musée d’Art moderne de Troyes exposait l’œuvre d’Ousmane Sow. Alors inconnu du grand public et du monde de l’art contemporain, il est « repéré » par Béatrice Tabah, conservateur et artiste troyenne. Une exposition présentant dix lutteurs Nouba a alors lieu au musée d’Art moderne, clin d’œil contemporain à la collection d’art premier issu de la donation de Pierre et Denise Lévy. Un des lutteurs est acquis par la Ville de Troyes.
Cette œuvre étonnante a par ailleurs inspiré la compagnie Accord des Nous pour une création chorégraphique à l’occasion de l’exposition « Afrique, collections croisées », en 2011.
Aujourd’hui, ce lutteur continue de dominer du regard les nombreux visiteurs intrigués par l’œuvre d’Ousmane Sow que l’on n’hésite pas à qualifier de Rodin africain et contemporain !

C’est un honneur pour la Collectivité de compter parmi ses riches collections une œuvre d’Ousmane Sow qui poursuit - depuis son exposition sur le Pont des Arts de Paris en 1999 vue par 3 millions d’admirateurs - une carrière internationale.

Kinésithérapeute venu à la sculpture à l’âge de 50 ans, il expose en France et à l’étranger (Berlin, Tokyo, Kassel, Venise, Ottawa, New-York, Genève…), mais également sur ses terres natales à Dakar au Sénégal.
Il montre au spectateur par le prisme de ses Noubas, Peuls et autres peuples de l’ancienne Afrique, l’histoire ancestrale des civilisations de cet immense continent et l’histoire tragique du commerce triangulaire et de l’esclavage.

« Le Pont des Arts est un événement qui est resté dans les mémoires, dans tous les pays : les gens m'en parlent comme si c'était hier, en se trompant de dates ou de pont de Paris, mais ils ont encore les yeux qui brillent », se félicite Ousmane Sow, surnommé
« le griot de la glaise » par l'écrivain John Marcus.

Trente ans après un autre Sénégalais, Léopold Sédar Senghor, reçu le 2 juin 1983 à l'Académie française, Ousmane Sow considère le fait d’intégrer l’Académie des Beaux- arts, comme « un véritable honneur de représenter aujourd'hui le peuple noir au sein de l'Institut ».

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 24 Décembre 2013 à 12:50 | Lu 1584 fois
Pierre Aimar
Dans la même rubrique :