Le paradis ou presque : Los Angeles [1865 – 2008] au musée Nicéphore Niépce

Documentée, imaginée, fustigée, Los Angeles inspire. Au cours du XXe siècle, elle est un territoire fertile pour les écrivains, les artistes et les photographes.
La plupart dresse le portrait d’une ville complexe et ambivalente. Entre sa réputation et la réalité, le glamour et les émeutes raciales, tous ont recherché une représentation juste, au plus près de la véritable
« Cité des Anges ».


Leroy Grannis, Hermosa Beach Strand, 1967 © Leroy Grannis courtesy M + B, Los Angeles
L’exposition «Le paradis ou presque – Los Angeles [1865-2008]», produite par la Huntington Library (San Marino, Californie), propose un portrait photographique de la ville à travers le double prisme du paysage et du corps humain. Le thème, la cité californienne, traité de manière transversale, illustre une vision très américaine de l’histoire de la photographie.
Le musée Nicéphore Niépce sera la seule étape française pour cette exposition. À partir du 24 octobre prochain, il invitera ses visiteurs à découvrir un regard « américain » posé sur Los Angeles en photographies. Cette exposition sera l’occasion de découvrir ou revoir le travail de photographes insuffisamment exposés en France.
Lorsque la photographie arrive aux États-Unis peu après 1839, Los Angeles n’est encore qu’un petit village mexicain qui n’attire pas la curiosité des photographes.
Le développement de l’immobilier, des industries cinématographiques et pétrolières à la fin du XIXe transforme petit à petit ce village en métropole.
La naissance de Los Angeles et l’avènement de la photographie coïncident.
Les photographes arrivent alors par milliers pour immortaliser cette terre promise (after the Gold Rush) ou la catastrophe (tremblement de terre de 1906).
La ville se donne sous de multiples aspects, arrachée à son passé mexicain, tenaillée par des tensions raciales, mais emblème d’une jeune nation ambitieuse tournée vers le Pacifique.
Los Angeles va osciller alors entre les extrêmes. Icône, elle est le symbole du corps triomphant, de la richesse et du rêve américain ; tout est accessible à force de travail.
Nouvelle Babel, elle mêle une centaine d’ethnies, de langues et devient le théâtre de violences, d’exclusions, de ghettoïsation. Cette jungle d’asphalte, couverte d’un épais smog, peut être aussi la ville des rêves brisés.
De nombreux photographes commerciaux de l’industrie ou de la mode, reporters ou artistes ont travaillé sur cette ville complexe. Entre le quotidien de la cité et la ville mythique, l’exposition offre une large sélection de ces approches, sans classement par époques, par styles ou auteurs.
Au fil de sept sections thématiques : Garden (Cultiver), Move (Se déplacer), Work (S’activer), Dwell (Se loger), Play (Se divertir), Clash (Se battre), Dream (Se projeter), on peut voir Los Angeles sous tous ses aspects-clés.
Des paysages à couper le souffle lors de la conquête de l’Ouest, aux luttes quotidiennes des ouvriers des grands centres industriels, de la ville-banlieue nouée d’autoroutes, aux corps bodybuildés, le kaléidoscope d’images proposées regroupe l’imaginaire subjectif et la sombre réalité de la ville.
En tout près de 230 photographies historiques et contemporaines issues des collections de la Huntington Library, d’autres institutions américaines et de collections particulières seront présentées. Une exposition importante qui occupera trois salles d’exposition du musée et présentera le travail de plus d’une centaine de photographes, des grands noms de la photographie comme des anonymes.

« Los Angeles give me some of you! Los Angeles come to me the way I came to you, my feet over your streets, you pretty town I loved you so much, you sad flower in the sand, you pretty town. » John Fante

Exposition organisée par la Huntington Library, Art Collections and Botanical Gardens, San Marino, Californie voyageant grâce à Curatorial Assistance Travelling Exhibitions (CATE), Pasadena, avec le soutien de The Terra Foundation for American Art.
Commissaires de l’exposition : Jennifer A. Watts, conservatrice, the Huntington Library
et Claudia Bonh-Spector, commissaire indépendante.

Musée Nicéphore Niépce
28 quai des messager ies
71100 Chalon — sur — Saône
03 85 48 41 98
03 85 48 63 20 fax
contact@museeniepce.com
www.museeniepce.com
Ouvert tous les jours, sauf le mardi et les jours fér iés,
9 h 30 . . . 11 h 45
14 h . . . 17 h 45
Entrée libre

pierre aimar
Mis en ligne le Samedi 12 Septembre 2009 à 14:15 | Lu 414 fois
pierre aimar
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