Mosaïque aux îles, III-IVe siècle apr. J.-C., Haïdra, Tunisie. 492 × 536 × 7 cm. Institut national du patrimoine, Tunisie © Institut national du patrimoine, Tunisie, photo Rémi Bénali - MDAA / CD13
La Méditerranée compte plus de dix mille îles. Son histoire est marquée par ces lieux tour à tour centres et marges, plaques tournantes et repoussoirs, paradis et espaces de rétention. Mais il existe, dans d’autres mers, des archipels porteurs d’enjeux cruciaux : autant que Chypre et Lampedusa, les Spratleys, les Comores, la Nouvelle-Calédonie, les Caïmans contribuent à façonner le monde contemporain.
Plus qu’une exception marginale, « Le temps de l’île » considère l’insularité comme une expérience et un outil de compréhension du monde. L’exposition explore les effets des îles sur les imaginaires, les savoirs, la réalité géopolitique, les utopies d’hier et de demain. Habitants ou non des îles, nous sommes tous des insulaires.
Cartes géographiques, relevés d’explorateurs, animaux naturalisés, mais aussi mosaïque romaine, peintures, sculptures, photographies, vidéos, installations…
« Le temps de l’île » présente au Mucem près de 200 pièces provenant d’institutions françaises, européennes et méditerranéennes, ainsi que des oeuvres d’art contemporain réalisées spécialement pour ce projet.
En prolongement de l’exposition, et afin de rendre l’expérience insulaire plus sensible, le Mucem et le Centre des monuments nationaux invitent le public à prendre la mer pour rejoindre l’île d’If, toute proche du Vieux-Port de Marseille, à la découverte d’une série d’oeuvres de l’artiste David Renaud.
Plus qu’une exception marginale, « Le temps de l’île » considère l’insularité comme une expérience et un outil de compréhension du monde. L’exposition explore les effets des îles sur les imaginaires, les savoirs, la réalité géopolitique, les utopies d’hier et de demain. Habitants ou non des îles, nous sommes tous des insulaires.
Cartes géographiques, relevés d’explorateurs, animaux naturalisés, mais aussi mosaïque romaine, peintures, sculptures, photographies, vidéos, installations…
« Le temps de l’île » présente au Mucem près de 200 pièces provenant d’institutions françaises, européennes et méditerranéennes, ainsi que des oeuvres d’art contemporain réalisées spécialement pour ce projet.
En prolongement de l’exposition, et afin de rendre l’expérience insulaire plus sensible, le Mucem et le Centre des monuments nationaux invitent le public à prendre la mer pour rejoindre l’île d’If, toute proche du Vieux-Port de Marseille, à la découverte d’une série d’oeuvres de l’artiste David Renaud.
Le saviez-vous ?
– L’île de Filfl 6 ha, à 5 km de Malte, a été longtemps interdite d’accès par la marine britannique, qui l’a prise pour cible dans ses exercices de tir jusqu’en 1971. Polluée par ces innombrables obus, elle est désormais réserve naturelle. Grâce à cet accès limité, elle est devenue un haut lieu de biodiversité.
– Située sur le fleuve Bidassoa qui délimite la frontière entre Espagne et France, l’île des Faisans a accueilli en 1659, en raison de sa position neutre, la rencontre entre le jeune Louis XIV et l’infante Marie-Thérèse, sa future épouse. L’île s’appelle aussi « île de la Conférence » depuis qu’y fut signé le traité des Pyrénées. Elle est aujourd’hui administrée alternativement par deux officiers de marine de chaque pays, qui en assurent la « vice-royauté » l’un du 1er février au 31 juillet, l’autre du 1er août au 31 janvier : l’île des Faisans change en quelque sorte de tutelle tous les six mois.
– Les îles Shetland sont situées à 100 km au nord de l’Écosse. Un projet de loi déposé devant le Parlement écossais entend interdire de financement avec des fonds publics toute représentation cartographique des Shetland dans un cartouche séparé du continent, comme on le fait souvent en France pour la Corse. Les contradicteurs répliquent que représenter les Shetland à la même échelle et dans la continuité des îles Britanniques conduirait à réduire notablement leur dimension sur la carte et donc leur lisibilité.
– Les îles ont longtemps constitué des « prisons naturelles ». Un grand nombre de pays ont construit sur leurs îles des lazarets, lieux de quarantaine à l’écart des ports : ce fut le cas à Marseille avec l’hôpital Caroline, implanté sur l’archipel du Frioul. La France construisit également sur des îles de nombreux bâtiments carcéraux : le château d’If, bien sûr, mais aussi l’île du Diable (Cayenne), la Nouvelle-Calédonie, Aix, Ré…
– Les îles constituent parfois une protection, offrant un refuge à des exilés volontaires comme Victor Hugo à Jersey puis Guernesey.
– Île anglo-normande oubliée par l’histoire, Sercq est aujourd’hui encore gouvernée par un seigneur. Il est interdit d’y tuer les mouettes : par temps de brouillard, elles signalent l’île aux bateaux par leurs cris, les sauvant ainsi du naufrage.
– L’île française de Clipperton, située dans l’océan Pacifique à 1 000 km à l’ouest du Mexique, mesure moins de 2 km². Elle permet à la France de bénéficier d’une ZEE (zone économique exclusive) de plus de 400 000 km². Ce rapport de 1 à 200 000 est caractéristique d’un « effet-île ».
– Les îles jouent un rôle-clé dans le drame des migrants contemporains : Lesbos ou Lampedusa, en Méditerranée, sont utilisées comme des zones tampons en avant du territoire national. Dans le Pacifique, l’Australie est fréquemment critiquée pour utiliser Christmas Island ou Nauru, îles étrangères, comme des lieux de relégation.
– Madagascar est une île plus vaste que la France métropolitaine. 98 % des espèces de mammifères qui y vivent, et 80 % des plantes, y sont endémiques, c’est-à-dire qu’elles n’existent que dans cette zone limitée.
– À l’époque coloniale, les grandes puissances européennes ont spécialisé la culture sur des îles comme La Réunion, l’île Maurice ou Saint-Domingue, les transformant malgré elles en véritables laboratoires botaniques et économiques. Une première forme de conscience écologique se fit jour devant les ravages de cette surexploitation agricole.
– L’expression « paradis fiscaux » serait née d’une mauvaise traduction de haven (refuge) devenue heaven (paradis). La plupart de ces plateformes financières sont des îles : Malte, Chypre, l’île de Man, Jersey, plus loin les Bermudes et les Bahamas, les îles Caïmans, les Seychelles, les îles Vierges, l’archipel du Vanuatu…
– La décolonisation contraignit dans les années 1960 les puissances atomiques (USA, URSS, Grande-Bretagne et France) à réaliser leurs essais nucléaires sur des îles et non plus dans le désert. De nombreux contentieux sont aujourd’hui encore vifs en Polynésie, comme dans les îles Chagos (base américaine de Diego-Garcia), opposant des populations locales souvent exilées de force, qui réclament un droit au retour et une indemnisation.
– Qu’y a-t-il de commun entre l’île de Pâques (Pacifique), l’île de l’Ascension, Sunday Island, Christmas Island… ? Elles ont toutes été dénommées ainsi par des Européens par le jour de leur découverte dans le calendrier chrétien.
– Philippines, Japon et Indonésie sont des États-archipels, tout comme les îles Kiribati ou les Seychelles (l’Australie se considère également comme tel). Le droit international de la mer qualifie d’« eaux archipélagiques » les eaux qui réunissent leurs différentes îles, dans lesquelles les autres États possèdent toutefois un droit de passage inoffensif. Certains États comme l’Indonésie (plus de 13 000 îles) contestent cette libre circulation.
– Le personnage fictif de Robinson Crusoé fut créé par Daniel Defoe il y a trois cents ans. Il a donné son nom en 1909 à la commune du Plessis-Robinson (ex-Plessis-Riquet, Hauts-de-Seine) en hommage à toutes les ginguettes Robinson qui assuraient son dynamisme touristique. En 1970 le Chili débaptisa l’île de Mas a Tierras (dans l’archipel Juan Fernandez) pour l’appeler île de Robinson en hommage au matelot Alexandre Selkirk : il y vécut coupé du monde de 1704 à 1708 et fut la source d’inspiration de Daniel Defoe pour son roman Robinson Crusoé.
– La « nissonologie » désigne la science des îles. Ce mot est construit sur la racine grecque nêsos, que l’on retrouve dans Polynésie, Indonésie ou Mélanésie.
– Fred, auteur de célèbres bandes dessinées consacrées à Philémon, avait inventé des îles en forme de lettre, réparties dans l’océan, qui composaient ainsi le mot ATLANTIQUE comme dans une carte. Mais les îles ABC existent bel et bien, au sud-est de l’Alaska : elles regroupent les trois îles Amirauté, Baranof et Chichagof.
– Depuis 2009, l’ancienne île mexicaine de Cerralvo, dans le golfe de Californie, s’appelle officiellement Île Jacques Cousteau, en hommage à l’océanographe français.
– Située sur le fleuve Bidassoa qui délimite la frontière entre Espagne et France, l’île des Faisans a accueilli en 1659, en raison de sa position neutre, la rencontre entre le jeune Louis XIV et l’infante Marie-Thérèse, sa future épouse. L’île s’appelle aussi « île de la Conférence » depuis qu’y fut signé le traité des Pyrénées. Elle est aujourd’hui administrée alternativement par deux officiers de marine de chaque pays, qui en assurent la « vice-royauté » l’un du 1er février au 31 juillet, l’autre du 1er août au 31 janvier : l’île des Faisans change en quelque sorte de tutelle tous les six mois.
– Les îles Shetland sont situées à 100 km au nord de l’Écosse. Un projet de loi déposé devant le Parlement écossais entend interdire de financement avec des fonds publics toute représentation cartographique des Shetland dans un cartouche séparé du continent, comme on le fait souvent en France pour la Corse. Les contradicteurs répliquent que représenter les Shetland à la même échelle et dans la continuité des îles Britanniques conduirait à réduire notablement leur dimension sur la carte et donc leur lisibilité.
– Les îles ont longtemps constitué des « prisons naturelles ». Un grand nombre de pays ont construit sur leurs îles des lazarets, lieux de quarantaine à l’écart des ports : ce fut le cas à Marseille avec l’hôpital Caroline, implanté sur l’archipel du Frioul. La France construisit également sur des îles de nombreux bâtiments carcéraux : le château d’If, bien sûr, mais aussi l’île du Diable (Cayenne), la Nouvelle-Calédonie, Aix, Ré…
– Les îles constituent parfois une protection, offrant un refuge à des exilés volontaires comme Victor Hugo à Jersey puis Guernesey.
– Île anglo-normande oubliée par l’histoire, Sercq est aujourd’hui encore gouvernée par un seigneur. Il est interdit d’y tuer les mouettes : par temps de brouillard, elles signalent l’île aux bateaux par leurs cris, les sauvant ainsi du naufrage.
– L’île française de Clipperton, située dans l’océan Pacifique à 1 000 km à l’ouest du Mexique, mesure moins de 2 km². Elle permet à la France de bénéficier d’une ZEE (zone économique exclusive) de plus de 400 000 km². Ce rapport de 1 à 200 000 est caractéristique d’un « effet-île ».
– Les îles jouent un rôle-clé dans le drame des migrants contemporains : Lesbos ou Lampedusa, en Méditerranée, sont utilisées comme des zones tampons en avant du territoire national. Dans le Pacifique, l’Australie est fréquemment critiquée pour utiliser Christmas Island ou Nauru, îles étrangères, comme des lieux de relégation.
– Madagascar est une île plus vaste que la France métropolitaine. 98 % des espèces de mammifères qui y vivent, et 80 % des plantes, y sont endémiques, c’est-à-dire qu’elles n’existent que dans cette zone limitée.
– À l’époque coloniale, les grandes puissances européennes ont spécialisé la culture sur des îles comme La Réunion, l’île Maurice ou Saint-Domingue, les transformant malgré elles en véritables laboratoires botaniques et économiques. Une première forme de conscience écologique se fit jour devant les ravages de cette surexploitation agricole.
– L’expression « paradis fiscaux » serait née d’une mauvaise traduction de haven (refuge) devenue heaven (paradis). La plupart de ces plateformes financières sont des îles : Malte, Chypre, l’île de Man, Jersey, plus loin les Bermudes et les Bahamas, les îles Caïmans, les Seychelles, les îles Vierges, l’archipel du Vanuatu…
– La décolonisation contraignit dans les années 1960 les puissances atomiques (USA, URSS, Grande-Bretagne et France) à réaliser leurs essais nucléaires sur des îles et non plus dans le désert. De nombreux contentieux sont aujourd’hui encore vifs en Polynésie, comme dans les îles Chagos (base américaine de Diego-Garcia), opposant des populations locales souvent exilées de force, qui réclament un droit au retour et une indemnisation.
– Qu’y a-t-il de commun entre l’île de Pâques (Pacifique), l’île de l’Ascension, Sunday Island, Christmas Island… ? Elles ont toutes été dénommées ainsi par des Européens par le jour de leur découverte dans le calendrier chrétien.
– Philippines, Japon et Indonésie sont des États-archipels, tout comme les îles Kiribati ou les Seychelles (l’Australie se considère également comme tel). Le droit international de la mer qualifie d’« eaux archipélagiques » les eaux qui réunissent leurs différentes îles, dans lesquelles les autres États possèdent toutefois un droit de passage inoffensif. Certains États comme l’Indonésie (plus de 13 000 îles) contestent cette libre circulation.
– Le personnage fictif de Robinson Crusoé fut créé par Daniel Defoe il y a trois cents ans. Il a donné son nom en 1909 à la commune du Plessis-Robinson (ex-Plessis-Riquet, Hauts-de-Seine) en hommage à toutes les ginguettes Robinson qui assuraient son dynamisme touristique. En 1970 le Chili débaptisa l’île de Mas a Tierras (dans l’archipel Juan Fernandez) pour l’appeler île de Robinson en hommage au matelot Alexandre Selkirk : il y vécut coupé du monde de 1704 à 1708 et fut la source d’inspiration de Daniel Defoe pour son roman Robinson Crusoé.
– La « nissonologie » désigne la science des îles. Ce mot est construit sur la racine grecque nêsos, que l’on retrouve dans Polynésie, Indonésie ou Mélanésie.
– Fred, auteur de célèbres bandes dessinées consacrées à Philémon, avait inventé des îles en forme de lettre, réparties dans l’océan, qui composaient ainsi le mot ATLANTIQUE comme dans une carte. Mais les îles ABC existent bel et bien, au sud-est de l’Alaska : elles regroupent les trois îles Amirauté, Baranof et Chichagof.
– Depuis 2009, l’ancienne île mexicaine de Cerralvo, dans le golfe de Californie, s’appelle officiellement Île Jacques Cousteau, en hommage à l’océanographe français.