L’abbaye de Silvacane spirituelle, et enfin musicale !
En effet, pour son ouverture, le festival des Voix de Silvacane a présenté une rencontre articulée en trois temps, Leçons des ténèbres et Nocturnes indiens, Psaumes cantiques et Méditations de l’Orient et l’Art de l’ornementation.
Chants médiévaux et râgas indiens pour charmer l’esprit des Hommes
Le célèbre ténor Dominique Vellard en compagnie de Ken Zuckerman, au sarod (instrument indien à cordes pincées), ont interprété une suite de pièces construites selon certaines caractéristiques modales faisant alterner, chant grégorien, lamentation, ballade, antienne (J. Lescurel, H. von Bingen) et râgas traditionnels du nord de l’Inde. Variations complexes, jeu glissando de l’instrumentiste succédant et fusionnant avec la vocalité solaire du chanteur ont contribué à rendre un climat troublant et mystique. Un climat intensifié par un bourdon servant de base harmonique à la musique et rendant les compositions et improvisations totalement extatiques.
De brillantes Leçons des ténèbres
Très remarquée fut également l’intervention de Monique Zanetti, soprano lyrique léger française, spécialisée dans le répertoire baroque dont la carrière internationale l’a amenée à travailler dans la proximité de grands chefs, tels W. Christie, Ph. Herreweghe. G. Leonhardt, J.-C. Malgoire, Ch. Rousset, J. Corréas, M. Gester, etc., et sur les plus lointaines scènes. Monique Zanetti avait choisi de nous livrer deux interprétations très inspirées d’un oratorio issu du Livre des Lamentations, dit également Lamentations de Jérémie, texte vétéro-testamentaire, particulièrement pathétique et lyrique, décrivant la destruction de Jérusalem par le roi de Babylone Nabuchodonosor.
La première version de style italien est due à un auteur anonyme, la seconde appartient au cycle des Leçons de ténèbres pour la semaine sainte, pour voix et basse continue, écrite en 1689 par Michel Lambert, alors maître de musique de la chambre du roi, et dont le manuscrit est encore conservé à la bibliothèque de France. De nos jours, ces pièces ne sont presque jamais données en concert, la raison en est imputable à la subtilité de l’ornementation, à la virtuosité et à l’engagement que nécessitent leurs exécutions.Ils constituent, en effet, un véritable défi d’interprétation. Défi, magnifiquement relevé ici !
Des compositeurs français du Grand Siècle, que sont Michel Lambert, Jean Ballard et Marin Marais nous avons pu entendre des pièces rares, et des chefs d’oeuvre déjà reconnus dont la Suite à deux violes en sol majeur du premier livre, le Tombeau de M. Meliton. Cette oeuvre exécutée par l’ensemble à Deux Violes égales était dirigée par un poignant Jonathan Dunford (viole de Gambe), entouré de Sylvia Abramowicz, (viole de Gambe), et de Claire Antonini (théorbe), formation élargie à la présence de Dominique Serve (orgue) pour réaliser par un profond continuo harmonique. Ces spécialistes du répertoire baroque français nous ont particulièrement touché par l ‘élégance, la perfection de leurs jeux et l’élaboration de foisonnantes diminutions pour peindre et accroître l’accablement et la douleur funeste.
La première version de style italien est due à un auteur anonyme, la seconde appartient au cycle des Leçons de ténèbres pour la semaine sainte, pour voix et basse continue, écrite en 1689 par Michel Lambert, alors maître de musique de la chambre du roi, et dont le manuscrit est encore conservé à la bibliothèque de France. De nos jours, ces pièces ne sont presque jamais données en concert, la raison en est imputable à la subtilité de l’ornementation, à la virtuosité et à l’engagement que nécessitent leurs exécutions.Ils constituent, en effet, un véritable défi d’interprétation. Défi, magnifiquement relevé ici !
Des compositeurs français du Grand Siècle, que sont Michel Lambert, Jean Ballard et Marin Marais nous avons pu entendre des pièces rares, et des chefs d’oeuvre déjà reconnus dont la Suite à deux violes en sol majeur du premier livre, le Tombeau de M. Meliton. Cette oeuvre exécutée par l’ensemble à Deux Violes égales était dirigée par un poignant Jonathan Dunford (viole de Gambe), entouré de Sylvia Abramowicz, (viole de Gambe), et de Claire Antonini (théorbe), formation élargie à la présence de Dominique Serve (orgue) pour réaliser par un profond continuo harmonique. Ces spécialistes du répertoire baroque français nous ont particulièrement touché par l ‘élégance, la perfection de leurs jeux et l’élaboration de foisonnantes diminutions pour peindre et accroître l’accablement et la douleur funeste.
Dans la méditation des Chants sacrés de l’Inde du Sud
Une autre révélation de ce cycle religieux a été marquée par la rencontre avec Sudha Ragunathan. Le concert s’est, en effet, ensuivi par de sublimes chants carnatiques. Chanteuse, à l’extraordinaire agilité vocale, Sudha Ragunathan était accompagnée par deux instrumentistes indiens, Raghavendra Rao Basavaraju Venkata (violon) et Skanda Subramanian Sundararajan (mridangam). L’ensemble nous a fait découvrir des chants dévotionnels de l’Inde du Sud pratiquement inconnus en Europe. Ils ont donné à entendre des compositions pluriséculaires, élaborées à partir d’anciens textes en tamoul, dans une interprétation au style pénétrant et coloré. Le public a alors reçu une formidable démonstration artistique et spirituelle transcendée par des musiciens profondément habités. La chanteuse Sudha Ragunathan est l’une des figures féminines majeures de cette grande tradition musicale indienne.
Sœur Marie Keyrouz embrase Silvacane
Entourée d’un chœur d’hommes et de musiciens orientaux la sœur libanaise a illuminé le public venu en nombre malgré le quart de finale de l’Euro concernant l’équipe avec ses psaumes et cantiques délivrés avec une telle générosité. L’accueil triomphal des spectateurs en témoigne. Chants syriarques et maronites du IV ème ont embelli l’abbaye. Le lendemain matin, l’ensemble organum sous la houlette de Marcel Peres a livré un superbe concert autour de chants byzantins et traditionnels corses. Les pensionnaires de l’Académie Européenne de Musique ont permis de découvrir de belles voix mozartiennes. Le cru semble prometteur dans un répertoire méconnu d’arias du jeune Mozart. On retiendra les voix de sopranos d’Agnieszka Adamczak, Olga Nikolskaja-Heikkila, Stéphanie Lippert ou les voix de ténors de Utku Kuzuluk, de Olen Morten Velde ou de barytons Andrea Vincenzo Bonsignore, Tomasz Kumiega qui ont su enchanter le public également présent pour cette clôture de la première édition des Voix de Silvacane . Un petit air du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence était présent. N’oublions pas de signaler cette chorale d’enfants qui ont ensoleillé l’abbaye avec des chants de l’immortel Trenet dans l’après-midi…
En marge des concerts,
le festival, soucieux de la transmission et de la formation artistique, a pris le parti de diversifier ses activités avec la mise en place d’ateliers et master-classes ouvert aux publics (Déclamation mozartienne par N. de Figueiredo, Chants traditionnels italiens avec L. Galeazzi, Chant médiéval animé par M. Perez et Ornementation dans la Musique chrétienne d’Orient dispensé par Sœur Marie Keyrouz). Ces sessions se sont tenues entre le 23 et le 24 et le juin au sein même de l’abbaye.
Outre l’originalité de cette programmation, ce nouveau festival peut s’enorgueillir d’avoir attiré des artistes de renommée internationale.
L’événement a vu le jour grâce au concours de l’association Les Voix du Baroque (M. Zanetti/ R. Girard), à l’efficacité de la coordination et de la production assurée par Béatrice Albert et l’Association Patrimoine, Art & Culture qui a garanti la partie organisationnelle. Le projet a également bénéficié du soutien de nombreux partenaires engagés dans cette entreprise, (CPA, Commune de la Roque d’Anthéron, l’abbaye de Silvacane, Festival d’Aix-en-Provence et l’Académie européenne de musique et la Ville d’Aix-en-Provence). Enfin, Monique Zanetti, directrice artistique, à l’origine de ce riche projet musical, lui a conféré une dimension plurielle et oecuménique
L’abbaye de Silvacane, peut maintenant prétendre au label de Centre culturel de Rencontre décerné par le Ministère de la Culture. Un label qui n’est accordé qu’aux entreprises culturelles qui allient projet artistique original et mise en valeur et sauvegarde d’un monument.
Nous saluons donc, le succès de cette prestigieuse manifestation musicale qui vient à son tour ouvrir portes, nef, cloître, salle capitulaire, jardins de l’abbaye au public, en les investissant des plus sublimes résonances.
Catherine Richarté
Outre l’originalité de cette programmation, ce nouveau festival peut s’enorgueillir d’avoir attiré des artistes de renommée internationale.
L’événement a vu le jour grâce au concours de l’association Les Voix du Baroque (M. Zanetti/ R. Girard), à l’efficacité de la coordination et de la production assurée par Béatrice Albert et l’Association Patrimoine, Art & Culture qui a garanti la partie organisationnelle. Le projet a également bénéficié du soutien de nombreux partenaires engagés dans cette entreprise, (CPA, Commune de la Roque d’Anthéron, l’abbaye de Silvacane, Festival d’Aix-en-Provence et l’Académie européenne de musique et la Ville d’Aix-en-Provence). Enfin, Monique Zanetti, directrice artistique, à l’origine de ce riche projet musical, lui a conféré une dimension plurielle et oecuménique
L’abbaye de Silvacane, peut maintenant prétendre au label de Centre culturel de Rencontre décerné par le Ministère de la Culture. Un label qui n’est accordé qu’aux entreprises culturelles qui allient projet artistique original et mise en valeur et sauvegarde d’un monument.
Nous saluons donc, le succès de cette prestigieuse manifestation musicale qui vient à son tour ouvrir portes, nef, cloître, salle capitulaire, jardins de l’abbaye au public, en les investissant des plus sublimes résonances.
Catherine Richarté