Léviathan, création de la Compagnie Humaine, 9 et 10 décembre, Théâtre de Grasse

Éric Oberdorff s’inspire du chef-d’oeuvre d’Herman Melville, "Moby Dick", pour travailler sur sa symbolique, ses dimensions humanistes, spirituelles, et se nourrit de la spiritualité japonaise - le shintô - qui anime les gardiens de l’eau de Kyoto. Il compose Léviathan sous forme d’allégorie et de fable, dans une installation de couvertures de survies et de pain de glace dont la fonte accompagne le temps de la pièce…


Léviathan © éric oberdorff
Méditation universelle portée par une création sonore originale et une écriture chorégraphique tendue à l’extrême, nerveuse, théâtralisée parfois, pour dire le sentiment d’urgence, Léviathan met en scène des êtres issus d’une société imaginaire, intemporelle et vouée à disparaître (toute ressemblance ne serait que purement fortuite...), et qui jettent un dernier regard sur ce qui les entoure: regard tout à tour amusé, distant, interrogatif, cynique, curieux, inquiet, plein de tendresse, ou de colère, religieux, incrédule.






Léviathan
chorégraphie : Eric Oberdorff
musique : Anthony Rouchier aka A.P.P.A.R.T
costumes : Philippe Combeau
scénographie : Bruno de Lavenère
lumières : Bruno Schembri
textes : Herman Melville (adaptation de "Moby Dick"), "Protocole de Kyoto" (extraits)

interprètes : Audrey Vallarino, Cécile Robin Prévallée, Emma Lewis, Frédéric de Goldfiem, Jeanne Chossat, Eric Oberdorff

coproducteurs Fondation Fluxum // Centre Chorégraphique National Ballet National de Marseille // Théâtre de Grasse, scène conventionnée danse pour la danse et le nouveau cirque // Ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur // Compagnie Humaine
résidences de création Département Danse, Conservatoire National à Rayonnement Régional de Nice // Étang des Aulnes, Conseil Général 13 // Centre Chorégraphique National Ballet National de Marseille // Théâtre de Grasse, scène conventionnée danse pour la danse et le nouveau cirque
durée 60 minutes

Propos d'Eric Oberdoff

Comme beaucoup de mes confrères, je considère mon rôle d'artiste comme celui d'un observateur du monde qui l'entoure et qui se questionne à voix haute. Il arrive parfois que l'actualité du moment croise de manière très troublante mes préoccupations et mettent en lumière nos responsabilités de créateurs dans le débat de société.
Je ne suis ni un Cassandre, ni un extrémiste de l'écologie, ni un autiste affublé d'œillères grotesques ("...ils veulent qu'on s'éclaire à la bougie ?..."). Cependant lorsque j'ai commencé à écrire le projet Léviathan il y a deux ans, sous forme d'allégorie et de fable, j'étais loin de penser que le temps s'accélèrerait de la sorte et que la pièce serait autant en résonance avec notre présent… Les récents et tristes événements de Fukushima sont une violente piqûre de rappel quant à la nécessité de s'interroger sur le rapport de l'homme à la nature, de la réflexion globale qu'il faut entamer d'urgence et des changements qu'il convient d'apporter à nos comportements communs et individuels.
Les Indiens d'Amérique du Nord avaient pour coutume de dire que l'on reçoit la planète des mains de nos enfants. "Je détourne mon visage du soleil" leur répond l'arrogant Capitaine Achab, combattant les formidables démons qu'il s'est créé dans sa fuite en avant et dans son défi absolu à l'univers, en juste miroir de notre civilisation.
Artistiquement vôtre,
Eric Oberdorff

Pratique

informations & réservations
Théâtre de Grasse
2 avenue Maximin Isnard
06130 Grasse
www.theatredegrasse.com
téléphone au 04 93 40 53 00
billetterie
• mardi au vendredi inclus de 14h à 18h30
• + mercredi et samedi matin de 9h30 à 12h30
• + à partir de 14h les lundis, samedis et dimanches de représentation

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 3 Décembre 2011 à 12:34 | Lu 849 fois
Pierre Aimar
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