Louis Valtat et ses contemporains au Palais des Arts, Marseille du 29 octobre 2011 au 19 février 2012

La Fondation Regards de Provence mettra à l’honneur l’œuvre de Louis Valtat (1869 – 1952) en offrant un rapprochement ponctuel avec celle de ses contemporains aux mêmes affinités artistiques et parfois amicales, comme Charles Camoin, Augustin Carrera, Henri Edmond Cross, Georges d’Espagnat, Othon Friesz, Paul Gervais, Armand Guillaumin, Henri Lebasque, Henri Manguin, Henri Martin, René Seyssaud…


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Cet évènement rassemblera près de 80 peintures et dessins aquarellés illustrant le paysage rural, le littoral azuréen et du bassin d’Arcachon, la nature morte, le portrait et le nu, du 29 octobre 2011 au 19 février 2012 au Palais des Arts à Marseille.

Mettre côte à côte des œuvres contemporaines laisse comprendre les influences réciproques et évoque le rôle des mouvements de l’époque sur les antagonistes. Le discret, prolifique et inventif Louis Valtat trouve le moyen d’appartenir à plusieurs groupes dans le même temps, hors d’une véritable école mais avec une personnalité indépendante affirmée. Très souvent il a été précurseur ou prémonitoire - fauve sans le savoir, nabi avant la lettre, pointilliste en particulier… Son œuvre, en perpétuelle marche en avant, change, toujours précédant un mouvement au fur et à mesure des trouvailles du peintre, allant sans cesse à la rencontre de surprises et de découvertes.

Louis Valtat fréquente les plus grands artistes néo-impressionnistes, fauves ou nabis à Paris, en Bretagne ou en Provence et participe à des expositions collectives, comme le Salon des Indépendants en 1889 ou le Salon d’Automne en 1905 (célèbre pour avoir repéré les fauves), et des expositions personnelles dans les galeries Vollard et Druet à Paris.
Ses séjours sur la Côte d’azur et à Marseille lui font connaître des artistes tout aussi amoureux de la couleur que les Fauves, comme Georges d’Espagnat, Paul Gervais, Armand Guillaumin, René Seyssaud…

Créateur protéiforme, c’est au travers de compositions aux formats importants que Louis Valtat révèle son immense talent audacieux de coloriste, reconnu pour ses tons naturels et couleurs étincelantes, et ses qualités de peintre décorateur. Ses thèmes de prédilection varient entre le paysage, la mer, la nature morte et l’intime, selon ses déplacements et ses rencontres à Paris, Arcachon, Agay ou dans le midi. Une place importante dans son œuvre est accordée à la Méditerranée qui fut souvent la source d’inspiration de ses œuvres les plus éclatantes aux couleurs violentes préfauvistes.

Paysages varois chez Valtat et ses contemporains
L’influence du paysage varois importe dans le devenir de la peinture de Louis Valtat et de celle de ses confrères. Le peintre d’Agay renouvèle à l’infini son sujet, sans laisser transparaître le moindre sentiment de lassitude. Il habite son paysage et le peuple d’autres motifs. Dans sa vision des rochers rouges à Agay, il en détache les détails qui lui semblent les plus révélateurs de la généralité du paysage : son cadrage est précis, volontaire, plus minéral et plus descriptif. Le plan est sa façon d’écrire davantage l’histoire du paysage que le paysage lui-même.


Dans Les rochers de l’Estérel, Louis Valtat introduit visiblement le facteur temps, utilisant le crépuscule pour transformer les rouges des roches en ombres bleues, ne laissant le soleil couchant apparaître que sur les crêtes exposées. Le rendu argenté du déclin solaire sur la mer est magnifiquement restitué. Les personnages qu’il intègre dans son travail semblent étonnamment partager l’envoûtement de Valtat pour le paysage qu’ils ont sous les yeux.

Georges d’Espagnat, dans Méditerranée, évoque le mouvement par l’eau verte, caractéristique en Méditerranée du mauvais temps, se transformant en écume blanche par le geste du peintre. Un été en Méditerranée de Ker Xavier Roussel introduit dans son tableau nymphes et faune. Paul Gervais prend à témoin la végétation locale qu’il traite avec brio dans ses Roches rouges d’Agay, lui conférant un rôle d’écran devant la côte rocheuse.

Natures mortes chez Valtat et ses contemporains
Certaines natures mortes de Louis Valtat témoignent de son attachement au mouvement nabi, préconisant de mettre sur le même plan arts mineurs et art majeur. La peinture est décorative, mais aussi purement inventive, diffusant une délectation, un bonheur, une plénitude rarement atteinte par le peintre avec cette intensité (ex : Coin de massif fleuri dans un jardin de Provence).

Rapprocher le Bouquet de pivoines dans un vase bleu de René Seyssaud aux bouquets de Valtat, surprend par la brutalité, l’innovation, voire l’animalité du peintre provençal, mais les œuvres se rejoignent sur l’essentiel. C’est cette violence dans les paysages du sud que Valtat est venu chercher.

Paysage méditerranéen peint par Louis Valtat vers 1900, évoque les vacances, tout en vibrations chaleureuses et en réminiscences impressionnistes. C’est un tableau sensible et adroitement exécuté d’une touche volontairement papillotante. La femme à la mandoline, revêt, par son écriture, des accents qui rappellent Vincent Van Gogh. Le geste de la musicienne, élégant et naturel, est remarquablement observé.
Charles Camoin, Sous la tonnelle à Saint-Tropez, nous permet d’approcher son intimité familiale tout en nous laissant voir l’influence de Renoir sur son travail. La lumière émane du personnage principal qui, de son regard tendre, surveille l’agitation de l’enfant et le calme d’un petit chien.

Autoportrait de l’amour chez Valtat
Le thème du portrait de la famille Valtat peint en 1889, est traité d’une manière proche de celle de Manet. Louis Valtat n’a pas cessé de peindre et dessiner son modèle favori et toujours disponible, son épouse, en brodeuse, en repasseuse, etc.... C’est une façon permanente d’associer son amour et son art et de rendre la beauté par la beauté. À cette fidélité à une femme, Louis Valtat ajoute sa constance dans l’amour de peindre.

Un ouvrage « Louis Valtat et ses contemporains » (prix public : 35 €), édité par l’Association Regards de Provence, reproduira toutes les œuvres de l’exposition et des textes de l’historien de l’art, Bernard Plasse (dont le communiqué s’inspire).

Louis Valtat et ses contemporains
Palais des Arts
Place Carli
Cours Julien
Du 29 octobre 2011 au 19 février 2012 à Marseille

Le Palais des Arts est ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Tarif normal : 5 € - Tarifs réduits : 4 € - 2,80 € - 2 €.
Visite commentée gratuite, hors groupe, dimanche et lundi à 10h30.
Visite commentée mardi, jeudi, samedi et dimanche à 15h, 2 €/ personne.
Visite commentée sur rendez-vous du lundi au vendredi, 2 €/ personne.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 23 Septembre 2011 à 19:31 | Lu 1313 fois
Pierre Aimar
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