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Ludwig, t’es sourdingue ? Musicales en Tricastin à Saint-Paul Trois Châteaux. 25/7/2017

Sur scène, ils sont trois, pardon quatre, avec la musique, très importante. Et ils font vivre, vous l’avez deviné, Ludwig van Beethoven, le musicien qui a eu la malchance de devenir sourd. Et la malchance aussi d’être un van Beethoven et non pas un von Beethoven !


Pierre-Laurent Boucharlat, Marielle Creac’h et Thomas Poulard
Pierre-Laurent Boucharlat, Marielle Creac’h et Thomas Poulard

C’est une pièce de théâtre à trois personnages, qui conte un moment de vie. La vie amère d’un génie de la musique, un des plus grands, à qui on a même emprunté un mouvement de symphonie, la 9e, pour en faire l’hymne Européen. Lui qui rêvait d’apporter un bienfait à l’humanité !

Ils sont trois, un Ludwig angoissé et brouillon, agité et dévoreur d’espace, une servante efficace et presque tendre et un élève du maître, sac à dos et sweat shirt à capuche.

Ludwig devient sourdingue, il le clame comme il clame sa détresse, il s’agite, fait du vent et … se désespère. Il se raconte et aussi la progression de sa maladie. Lui qui veut espérer encore et penser qu’en changeant de piano, tout à coup tout s’arrangera. Quelle intense souffrance de ne deviner plus les sons du piano qu’en appuyant son oreille au bois de l’instrument. « Je n’entends plus rien dans les graves …»
Pendant qu’a lieu le concert.

Car le spectacle est aussi un concert.
Et l’élève, Ferdinand Ries, interpreté au piano par Pierre-Laurent Boucharlat va jouer, brillamment, pour son maître Beethoven (Thomas Poulard), ou pour lui-même, quelques-unes des œuvres maîtresses du compositeur : un morceau de la sonate 14, dite Clair de lune ou la trop célèbre Lettre à Elise. Ou encore la Tempête et l’Appassionata. Le pianiste souvent seul en scène, joue du Beethoven et la servante Sali (Marielle Creac’h) range le désordre sans cesse renouvelé du compositeur. Le drame évolue autour ou avec les accords du piano et Ludwig bouge, entre et sort, instable et agité, mal dans sa peau .
Car Ludwig s’enfonce dans la surdité alors que l’élève célèbre en notes et en arpèges, en passion, les œuvres passionnées de Ludwig en un crescendo dramatique. Le piano seul achève l’histoire.

On doit cette évocation spectacle à Marielle Creac’h, mise en scène par Michel Dieuaide.
Jacqueline Aimar

Mis en ligne le Lundi 31 Juillet 2017 à 15:32 | Lu 390 fois

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