Peu importe, Marseille est là, Marseille la grecque, celle des Phocéens, Marseille la marine, des navigateurs, découvreurs et pêcheurs, Marseille du passé et Marseille de l’avenir ; Marseille au cœur du monde méditerranéen, Marseille aimée et redoutée, la mal fréquentée et la malfamée qui veut aussi aller de l’avant et filer vite sur les nouvelles vagues du futur, aux premières loges par cette manifestation qui lui donne enfin des ailes et un beau rôle, celui de capitale européenne de la culture.
Marseille conduit l’Europe des grandes cités d’hier jusqu’aux hommes d'aujourd‘hui au seuil de cette année 2013.
Un élan immense et un programme géant qui sous-tendent partout en Provence une intense préparation prennent possession des villes et des ports, des théâtres et des jardins, des musées et des sites naturels.
Partout seront la fête et la célébration, depuis Aix-en-Provence et même Vaison-la-Romaine, en passant par Gardanne, Port-Saint-Louis du Rhône ou la Sainte-Victoire. Et puis tout près par le passé et les hommes communs, Arles et Saint-Rémy, les Baux et les Alpilles, il faut la faire chanter, toute cette Provence, autrement que par l’accent.
Et c’est à cela que se voue une telle manifestation, une année donnée à la cité comme capitale européenne de la culture pour faire en quelque sorte preuve de sa culture, de ses cultures diverses et surtout des vigueurs et des élans qui la poussent et la bousculent la menant au futur qu’il faut devancer et non pas attendre seulement.
Souhaitons à Marseille qu’elle s’éclate en cette année capitale et que les éclats en rejaillissent sur toute la région en réussite économique.
Regrettons seulement qu’au fil de son élan elle ait semblé oublier un peu le temps de Pagnol et de Raimu, d’Ugolin et de Manon des Sources si vivement incarnée par Emmanuelle Béart ; et que l’on n’y rencontre ni la célèbre Trilogie et les saveurs très marseillaises de César ou la détresse de Fanny, ni les évocations de La Treille, d’Aubagne et du Garlaban, tous lieux qui l’ont tant chantée cette Provence, au travers de la langue lumineuse de Pagnol, bien avant la mode des années européennes, et qui ont représenté si bien toute la culture des garrigues et des parfums des pays du sud et toute la vigueur de ses hommes.
Certes les lieux sont là, souvent hélas phagocytés par la ville, ayant perdu ces parfums -et ceci explique peut-être cela-, on peut s’y balader, y chercher l’ombre du Papet ou de Lili des Bellons. Mais ce passé si célèbre ne débouche sur aucune manifestation qu’il aurait pourtant bien méritée : trop raconté, trop répété, trop célèbre, trop démodé ?
Dommage c’était aussi cela Marseille.
Jacqueline Aimar
Marseille conduit l’Europe des grandes cités d’hier jusqu’aux hommes d'aujourd‘hui au seuil de cette année 2013.
Un élan immense et un programme géant qui sous-tendent partout en Provence une intense préparation prennent possession des villes et des ports, des théâtres et des jardins, des musées et des sites naturels.
Partout seront la fête et la célébration, depuis Aix-en-Provence et même Vaison-la-Romaine, en passant par Gardanne, Port-Saint-Louis du Rhône ou la Sainte-Victoire. Et puis tout près par le passé et les hommes communs, Arles et Saint-Rémy, les Baux et les Alpilles, il faut la faire chanter, toute cette Provence, autrement que par l’accent.
Et c’est à cela que se voue une telle manifestation, une année donnée à la cité comme capitale européenne de la culture pour faire en quelque sorte preuve de sa culture, de ses cultures diverses et surtout des vigueurs et des élans qui la poussent et la bousculent la menant au futur qu’il faut devancer et non pas attendre seulement.
Souhaitons à Marseille qu’elle s’éclate en cette année capitale et que les éclats en rejaillissent sur toute la région en réussite économique.
Regrettons seulement qu’au fil de son élan elle ait semblé oublier un peu le temps de Pagnol et de Raimu, d’Ugolin et de Manon des Sources si vivement incarnée par Emmanuelle Béart ; et que l’on n’y rencontre ni la célèbre Trilogie et les saveurs très marseillaises de César ou la détresse de Fanny, ni les évocations de La Treille, d’Aubagne et du Garlaban, tous lieux qui l’ont tant chantée cette Provence, au travers de la langue lumineuse de Pagnol, bien avant la mode des années européennes, et qui ont représenté si bien toute la culture des garrigues et des parfums des pays du sud et toute la vigueur de ses hommes.
Certes les lieux sont là, souvent hélas phagocytés par la ville, ayant perdu ces parfums -et ceci explique peut-être cela-, on peut s’y balader, y chercher l’ombre du Papet ou de Lili des Bellons. Mais ce passé si célèbre ne débouche sur aucune manifestation qu’il aurait pourtant bien méritée : trop raconté, trop répété, trop célèbre, trop démodé ?
Dommage c’était aussi cela Marseille.
Jacqueline Aimar