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Du feu avec « One Again A Fly » !
Aller à l’anniversaire des 40 ans du mythique groupe marseillais, dans ce merveilleux théâtre Toursky qui est un peu leur maison, l’amitié et la fraternité en bandoulière, cela se prépare comme un rendez-vous. Emotion, impatience : c’est un peu comme aller au baletti retrouver des copains. N’imaginez pas retrouver des hommes mûrs, ce sont des gamins fous de joie qui déboulent sur scène.
Aussi passionnés qu’à vingt ans, aussi dynamiques, aussi turbulents, aussi rebelles. Ces bougres-là n’ont rien perdu de leur charme. Au contraire ! Comme pour les bons vins, les années leur donnent un tanin charpenté, onctueux, qui réchauffe. Et cependant, c’est jeune, désaltérant, frais, tonifiant. Un feu d’artifices qui monte en vigueur, en puissance du début à la fin du concert-spectacle. Lutins sublimes, mais pas que.
Derrière l’humour, la gouaille, la faconde, l’accent, les jeux de mots, derrière la tétralogie d’opérettes-rock-marseillaises, des revues loufoques, des comédies musicales et sociales, il y a le rock aux accents de blues et de jazz, près de deux heures de déclaration d’amour réciproque.
La salle est debout. Elle chante, elle vibre, elle bascule avec eux, les interpelle, au diapason d’une jouissance partagée. Rien ne transparaît du travail rigoureux, de la mise en scène méticuleuse, du choix réfléchi des textes et des musiques. Entre eux, sur scène, dans la salle, avec les spectateurs, ils se donnent tout entier : générosité, plaisir, partage. Non, leur texte n’est pas« fadasse » et -on le devine- ils se sont bien amusés à les écrire ! De « One Again a Fly » à « Plus de Q moins de N », en passant par « Les Cigareuses de la Belle de Mai », « Le Blues du Plâtrier », « Maman Marseille », « Tombé du Camion » et en terminant par « Ah ! Putain ! Qu’il fait beau ! », c’est de culture qu’ils parlent. Les mots sont percutants de sens ; ils font du bien à l’âme. Des mots qui réconfortent, des mots d’espoir. Des mots habillés de folklore pour rendre joli. Des mots pour rire, des mots pour chanter, des mots pour réfléchir et pour y croire encore. Des mots pour oublier la sueur, et de ceux qui fleurent les blés coupés où les amoureux se couchent. Des mots qui sentent les calanques, la mer, le soleil. Des mots qui heurtent et d’autres qui consolent. Mais aucun pour blesser. Et puis les mots de tous les jours, « O collègue » ; ceux que l’on prononce au comptoir, un « perroquet » ou « une mauresque » à la main, pour passer le temps… ou pour oublier le temps qui passe. Leur spectacle a du panache ! Et que dire de la musique ! De la musique qui décoiffe, endiablée, disjonctée, qui remue, frétille, secoue, balance. Une guitare qui électrise, à la limite du psychédélique. Un accordéon, une basse, une batterie, un sax, une trompette qui prennent aux tripes, un rock contestataire, une musique bouillonnante à la technique parfaitement maîtrisée. Changements de rythme, Solos, passages instrumentaux, mélodie, les musiciens et les instruments sont en accord parfait.
Avec ce nouveau spectacle, le groupe Quartiers Nord reste fidèle à lui-même : du beau, du sûr, de l’accompli! En guise de remerciement et d’au-revoir, le public survolté et conquis entonne en chœur un « bon anniversaire » reçu sourire aux lèvres par ces diables d’artistes. 1h45 de plaisir et d’allégresse !
Avec au chant : Robert Rossi ‘Roch’- Gilbert Donzel ‘Tonton’ – Frédéric Achard », à la guitare et au chant : Alain Chiarazzo, au clavier : Thierry Massé, au sax/accordéon : John Massa, à la trompette : Christophe Moura, à la basse : Etienne Jesel et à la batterie : Guillaume Bonnet.
Né en 1977, le groupe Quartiers Nord est le groupe rock marseillais. Il continue sa route, des projets plein la tête... Cette « année anniversaire », avec plusieurs concerts prévus, sera mise à profit pour évoquer le parcours du groupe par diverses publications (livres, DVD, etc.)
Thierry Del Bado et le collectif « Plus Belles les Luttes » (qui ont assuré la captation des « 40 ans ») vont réaliser un documentaire sur l’histoire du groupe, la reliant à l’histoire du rock à Marseille. Robert Rossi a d’ailleurs publié en 2017 un livre de 330 pages, très complet et très intéressant, sur l’histoire du rock à Marseille (1960-1980) : un travail de mémoire qui retrace la naissance et l’évolution de la scène rock marseillaise. Le livre, paru aux éditions « Le mot et le reste », est accompagné d’un CD.
Danielle Dufour-Verna
Aussi passionnés qu’à vingt ans, aussi dynamiques, aussi turbulents, aussi rebelles. Ces bougres-là n’ont rien perdu de leur charme. Au contraire ! Comme pour les bons vins, les années leur donnent un tanin charpenté, onctueux, qui réchauffe. Et cependant, c’est jeune, désaltérant, frais, tonifiant. Un feu d’artifices qui monte en vigueur, en puissance du début à la fin du concert-spectacle. Lutins sublimes, mais pas que.
Derrière l’humour, la gouaille, la faconde, l’accent, les jeux de mots, derrière la tétralogie d’opérettes-rock-marseillaises, des revues loufoques, des comédies musicales et sociales, il y a le rock aux accents de blues et de jazz, près de deux heures de déclaration d’amour réciproque.
La salle est debout. Elle chante, elle vibre, elle bascule avec eux, les interpelle, au diapason d’une jouissance partagée. Rien ne transparaît du travail rigoureux, de la mise en scène méticuleuse, du choix réfléchi des textes et des musiques. Entre eux, sur scène, dans la salle, avec les spectateurs, ils se donnent tout entier : générosité, plaisir, partage. Non, leur texte n’est pas« fadasse » et -on le devine- ils se sont bien amusés à les écrire ! De « One Again a Fly » à « Plus de Q moins de N », en passant par « Les Cigareuses de la Belle de Mai », « Le Blues du Plâtrier », « Maman Marseille », « Tombé du Camion » et en terminant par « Ah ! Putain ! Qu’il fait beau ! », c’est de culture qu’ils parlent. Les mots sont percutants de sens ; ils font du bien à l’âme. Des mots qui réconfortent, des mots d’espoir. Des mots habillés de folklore pour rendre joli. Des mots pour rire, des mots pour chanter, des mots pour réfléchir et pour y croire encore. Des mots pour oublier la sueur, et de ceux qui fleurent les blés coupés où les amoureux se couchent. Des mots qui sentent les calanques, la mer, le soleil. Des mots qui heurtent et d’autres qui consolent. Mais aucun pour blesser. Et puis les mots de tous les jours, « O collègue » ; ceux que l’on prononce au comptoir, un « perroquet » ou « une mauresque » à la main, pour passer le temps… ou pour oublier le temps qui passe. Leur spectacle a du panache ! Et que dire de la musique ! De la musique qui décoiffe, endiablée, disjonctée, qui remue, frétille, secoue, balance. Une guitare qui électrise, à la limite du psychédélique. Un accordéon, une basse, une batterie, un sax, une trompette qui prennent aux tripes, un rock contestataire, une musique bouillonnante à la technique parfaitement maîtrisée. Changements de rythme, Solos, passages instrumentaux, mélodie, les musiciens et les instruments sont en accord parfait.
Avec ce nouveau spectacle, le groupe Quartiers Nord reste fidèle à lui-même : du beau, du sûr, de l’accompli! En guise de remerciement et d’au-revoir, le public survolté et conquis entonne en chœur un « bon anniversaire » reçu sourire aux lèvres par ces diables d’artistes. 1h45 de plaisir et d’allégresse !
Avec au chant : Robert Rossi ‘Roch’- Gilbert Donzel ‘Tonton’ – Frédéric Achard », à la guitare et au chant : Alain Chiarazzo, au clavier : Thierry Massé, au sax/accordéon : John Massa, à la trompette : Christophe Moura, à la basse : Etienne Jesel et à la batterie : Guillaume Bonnet.
Né en 1977, le groupe Quartiers Nord est le groupe rock marseillais. Il continue sa route, des projets plein la tête... Cette « année anniversaire », avec plusieurs concerts prévus, sera mise à profit pour évoquer le parcours du groupe par diverses publications (livres, DVD, etc.)
Thierry Del Bado et le collectif « Plus Belles les Luttes » (qui ont assuré la captation des « 40 ans ») vont réaliser un documentaire sur l’histoire du groupe, la reliant à l’histoire du rock à Marseille. Robert Rossi a d’ailleurs publié en 2017 un livre de 330 pages, très complet et très intéressant, sur l’histoire du rock à Marseille (1960-1980) : un travail de mémoire qui retrace la naissance et l’évolution de la scène rock marseillaise. Le livre, paru aux éditions « Le mot et le reste », est accompagné d’un CD.
Danielle Dufour-Verna