© Christian Dresse
Maurice Xiberras, directeur des lieux ne peut qu’être remercié pour une telle initiative d’autant plus qu’il a su réunir une distribution parfaitement homogène pour un ouvrage ardu vocalement et musicalement à exécuter.
À l’origine Moïse et Pharaon ne peut être considéré comme un opéra français. Créé en 1818 au San Carlo de Naples, l’ouvrage se nommait Mosé in Egitto et comportait trois actes. Adapté neuf ans plus tard pour l’Opéra de Paris, Rossini fit appel à un librettiste collaborant avec Spontini et Cherubini, Victor-Joseph-Étienne de Jouy. La nouvelle version s’enrichit d’un quatrième acte et obtint un accueil triomphal à la création. Le livret relate l’histoire de Moïse libérateur de son peuple du joug des égyptiens et du pharaon. Malgré quelques longueurs, il faut reconnaître que le plaisir était au rendez-vous pour redécouvrir une partition musicale aux beautés multiples.
À l’origine Moïse et Pharaon ne peut être considéré comme un opéra français. Créé en 1818 au San Carlo de Naples, l’ouvrage se nommait Mosé in Egitto et comportait trois actes. Adapté neuf ans plus tard pour l’Opéra de Paris, Rossini fit appel à un librettiste collaborant avec Spontini et Cherubini, Victor-Joseph-Étienne de Jouy. La nouvelle version s’enrichit d’un quatrième acte et obtint un accueil triomphal à la création. Le livret relate l’histoire de Moïse libérateur de son peuple du joug des égyptiens et du pharaon. Malgré quelques longueurs, il faut reconnaître que le plaisir était au rendez-vous pour redécouvrir une partition musicale aux beautés multiples.
Une distribution homogène
Du chœur placé derrière l’orchestre en fond de scène, on saisit chaque mot. Il est ici particulièrement bien préparé et on admire la précision et le bel équilibre entre les différents pupitres vocaux.
L’orchestre en belle forme sous la direction peu inspirée et peu nuancée mais précise de Paolo Arrivabeni est souvent sollicité dans cette partition particulièrement périlleuse. Sa direction manque singulièrement de souplesse. Les solistes chanteurs ont parfois été couverts… Pourtant, l’écriture orchestrale illustre les différents temps forts de l’ouvrage : tremblement de terre, prière, cataclysme final… De nombreux pupitres se distinguent au gré de l’œuvre. Rendons grâce aux musiciens marseillais d’avoir su mettre en lumières la mesure du génie de l’écriture rossinienne…
La distribution réunie est sans reproche. Ildar Adbrazakov au sommet de son art a mûri son Moïse et il en est l’interprète idéal offrant au personnage charisme et voix exceptionnelle.
Jean-François Lapointe offre sa voix puissante au Pharaon oubliant souvent les nuances requises au chant rossinien. Il lui manque un peu de noirceur pour être le miroir de Moïse.
Aménophis vaillant, Philippe Talbot vient à bout des difficultés vocales extrêmes du rôle le poussant dans ses propres retranchements. Julien Dran est un Eliezer impeccable.
Nicolas Courjal à la voix saine et noble est exemplaire en Osiride et en une voix mystérieuse tout comme le jeune ténor Rémy Mathieu en Aufide. Ce jeune artiste niçois est à suivre.
Côté féminin, il est difficile de cacher son plaisir de retrouver la grande cantatrice française Annick Massis.
Elle est une Anaïde de rêve. Le temps ne semble avoir aucune prise sur sa voix et une technique irréprochable. Annick Massis est toujours au firmament.
Il en est de même de Sonia Ganassi qui rayonne dans son air de bravoure et se joue des vocalises périlleuses avec une facilité déconcertante. Elle est une Sinaïde de rêve. On ne peut qu’être subjugué par le velours de son timbre.
Quel bonheur de retrouver deux telles divas de notre temps !
Enfin Lucie Roche à la voix saine et rompue au style est une Marie exemplaire.
Soir de fête à l’opéra !
Serge Alexandre
L’orchestre en belle forme sous la direction peu inspirée et peu nuancée mais précise de Paolo Arrivabeni est souvent sollicité dans cette partition particulièrement périlleuse. Sa direction manque singulièrement de souplesse. Les solistes chanteurs ont parfois été couverts… Pourtant, l’écriture orchestrale illustre les différents temps forts de l’ouvrage : tremblement de terre, prière, cataclysme final… De nombreux pupitres se distinguent au gré de l’œuvre. Rendons grâce aux musiciens marseillais d’avoir su mettre en lumières la mesure du génie de l’écriture rossinienne…
La distribution réunie est sans reproche. Ildar Adbrazakov au sommet de son art a mûri son Moïse et il en est l’interprète idéal offrant au personnage charisme et voix exceptionnelle.
Jean-François Lapointe offre sa voix puissante au Pharaon oubliant souvent les nuances requises au chant rossinien. Il lui manque un peu de noirceur pour être le miroir de Moïse.
Aménophis vaillant, Philippe Talbot vient à bout des difficultés vocales extrêmes du rôle le poussant dans ses propres retranchements. Julien Dran est un Eliezer impeccable.
Nicolas Courjal à la voix saine et noble est exemplaire en Osiride et en une voix mystérieuse tout comme le jeune ténor Rémy Mathieu en Aufide. Ce jeune artiste niçois est à suivre.
Côté féminin, il est difficile de cacher son plaisir de retrouver la grande cantatrice française Annick Massis.
Elle est une Anaïde de rêve. Le temps ne semble avoir aucune prise sur sa voix et une technique irréprochable. Annick Massis est toujours au firmament.
Il en est de même de Sonia Ganassi qui rayonne dans son air de bravoure et se joue des vocalises périlleuses avec une facilité déconcertante. Elle est une Sinaïde de rêve. On ne peut qu’être subjugué par le velours de son timbre.
Quel bonheur de retrouver deux telles divas de notre temps !
Enfin Lucie Roche à la voix saine et rompue au style est une Marie exemplaire.
Soir de fête à l’opéra !
Serge Alexandre