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La visite de l’exposition se déroule sur les deux sites, le Muséum de Grenoble et La Casemate. Les équipes de ces deux équipements culturels et scientifiques se sont unies pour traiter - à travers de celle du monstre - de la question de la norme dans le monde naturel et artificiel, notamment humain.
Au Muséum de Grenoble, découvrez toutes sortes de monstres et ce que leur étude scientifique nous a apportée.
À La Casemate, rencontrez des monstres artificiels, créés de toutes pièces par l’Homme et interrogez les relations humaines qu’il nous est aujourd’hui possible de développer envers eux.
Un riche programme culturel sera par ailleurs développé autour du sujet ainsi qu’un espace numérique ouvert à tous pour partager notre passion des monstres : un site internet dédié géré par la communauté des visiteurs monstrueux-expo.fr et le mot dièse #MonstrExpo sur le réseau social Twitter.
Au Muséum de Grenoble, découvrez toutes sortes de monstres et ce que leur étude scientifique nous a apportée.
À La Casemate, rencontrez des monstres artificiels, créés de toutes pièces par l’Homme et interrogez les relations humaines qu’il nous est aujourd’hui possible de développer envers eux.
Un riche programme culturel sera par ailleurs développé autour du sujet ainsi qu’un espace numérique ouvert à tous pour partager notre passion des monstres : un site internet dédié géré par la communauté des visiteurs monstrueux-expo.fr et le mot dièse #MonstrExpo sur le réseau social Twitter.
Un aperçu de l'expo ...
Au Museum de Grenoble - 1 rue Dolomieu
Monstres imaginaires ou réels ?
Depuis notre plus tendre enfance, on nous répète que les monstres n’existent pas… Pourtant, ces créatures omniprésentes dans notre imaginaire collectif seront exposées « pour de vrai » en première partie de l’exposition au Muséum. Le roi de la forêt de Pamossa sera enfin dévoilé au grand jour au côté d’autant de nombreux monstres contemporains de la littérature jeunesse.
La reconstitution grandeur nature du Cabinet de Camille Renversade, membre éminent des chasseurs de l’étrange, met en scène licorne, loup garou, kraken et autres créatures ramenées des expéditions de ce club d’aventuriers scientifiques singulier.
Entre science et mythes
Cette oeuvre plonge le visiteur dans un univers où le faux côtoie en permanence le vrai, pour nous inviter au final à démêler le vrai du faux : le visiteur découvre alors que le crâne d’un célèbre cyclope n’est autre que celui d’un éléphant et que le serpent de mer ramené d’expédition par un savant peu scrupuleux est en fait l’assemblage d’un ensemble de vertèbres de baleines.
Classer l’inclassable : Ce que l’étude des monstres nous a apportée. De tous temps les hommes ont tenté de comprendre l’origine des monstres. Pour Aristote, la monstruosité est une « nécessité accidentelle », un décalage que notre intelligence n’arrive pas à comprendre. « Ce défaut n’est pas dans la chose, mais bien dans notre esprit, trop peu subtil ». L’étude de ces êtres « hors normes » a donné naissance à la tératologie, science des monstres. Cette partie propose de découvrir de nombreux spécimens issus de collections historiques et l’origine des malformations les plus spectaculaires,; sans oublier les troubles de l’esprit qui poussèrent psychiatres et criminalistes à tenter de découvrir une origine naturelle au crime…
Sciences et design : ce que l’étude des monstres nous apporte
Pour mieux comprendre les mécanismes qui régissent le monde vivant, les scientifiques créent aujourd’hui volontairement des «,monstres,» comme les mutants ou les OGM, et ce à des fins de recherche fondamentale ou appliquée : thérapie génique, agriculture…Tout serait-il donc permis ?
Un design créatif qui repousse les normes esthétiques.
Le visiteur découvrira dans cette introduction aux monstres artificiels des mouches « pattes sur la tête » mais aussi d’étranges créatures conçues par des étudiants du master 2 de design/arts appliqués de Villefontaine. Ces jeunes designers ont même réinterrogé ce qui nous semblera normal à l’avenir : quelle beauté pour les mannequins ? Comment se tenir droit à table et sourire comme il se doit ? Comment vivre sous la mer suite au réchauffement climatique ? Sommes-nous prêts à accepter des greffes d’algue y compris pour lutter contre notre arthrose ?
Depuis notre plus tendre enfance, on nous répète que les monstres n’existent pas… Pourtant, ces créatures omniprésentes dans notre imaginaire collectif seront exposées « pour de vrai » en première partie de l’exposition au Muséum. Le roi de la forêt de Pamossa sera enfin dévoilé au grand jour au côté d’autant de nombreux monstres contemporains de la littérature jeunesse.
La reconstitution grandeur nature du Cabinet de Camille Renversade, membre éminent des chasseurs de l’étrange, met en scène licorne, loup garou, kraken et autres créatures ramenées des expéditions de ce club d’aventuriers scientifiques singulier.
Entre science et mythes
Cette oeuvre plonge le visiteur dans un univers où le faux côtoie en permanence le vrai, pour nous inviter au final à démêler le vrai du faux : le visiteur découvre alors que le crâne d’un célèbre cyclope n’est autre que celui d’un éléphant et que le serpent de mer ramené d’expédition par un savant peu scrupuleux est en fait l’assemblage d’un ensemble de vertèbres de baleines.
Classer l’inclassable : Ce que l’étude des monstres nous a apportée. De tous temps les hommes ont tenté de comprendre l’origine des monstres. Pour Aristote, la monstruosité est une « nécessité accidentelle », un décalage que notre intelligence n’arrive pas à comprendre. « Ce défaut n’est pas dans la chose, mais bien dans notre esprit, trop peu subtil ». L’étude de ces êtres « hors normes » a donné naissance à la tératologie, science des monstres. Cette partie propose de découvrir de nombreux spécimens issus de collections historiques et l’origine des malformations les plus spectaculaires,; sans oublier les troubles de l’esprit qui poussèrent psychiatres et criminalistes à tenter de découvrir une origine naturelle au crime…
Sciences et design : ce que l’étude des monstres nous apporte
Pour mieux comprendre les mécanismes qui régissent le monde vivant, les scientifiques créent aujourd’hui volontairement des «,monstres,» comme les mutants ou les OGM, et ce à des fins de recherche fondamentale ou appliquée : thérapie génique, agriculture…Tout serait-il donc permis ?
Un design créatif qui repousse les normes esthétiques.
Le visiteur découvrira dans cette introduction aux monstres artificiels des mouches « pattes sur la tête » mais aussi d’étranges créatures conçues par des étudiants du master 2 de design/arts appliqués de Villefontaine. Ces jeunes designers ont même réinterrogé ce qui nous semblera normal à l’avenir : quelle beauté pour les mannequins ? Comment se tenir droit à table et sourire comme il se doit ? Comment vivre sous la mer suite au réchauffement climatique ? Sommes-nous prêts à accepter des greffes d’algue y compris pour lutter contre notre arthrose ?
La Casemate - 2 place Saint-Laurent
Monstres artificiels ?
L’exposition s’intéresse aux créatures artificielles en pleine évolution avec l’avènement des technologies numériques. Leur nature est quant à elle, entre la mécanique, l’électronique et la programmation, mais fl irte aussi avec l’imprévu et la singularité dans les usages. Les relations sociales que nous entretenons avec ces machines sont très variées : fascination, répulsion, dépendance, peur, confiance… Ces créatures, êtres artificiels sont-ils les nouveaux monstres issus des cerveaux de l’Humanité, ou sont-ils de simples objets animés donnant le sentiment du vivant ? Pourquoi chercher à construire des doubles à notre image ? Ces doubles seront-ils le siège de notre immortalité comme l’entend le mouvement transhumaniste ? Le corps humain est-il obsolète ? Une nouvelle norme serait-elle en train d’émerger à
la frontière entre le vivant et l’artificiel ? Une chose est sûre: Notre rapport à ces doubles mécaniques nous interroge sur notre nature et notre devenir en tant qu’humains.
La monstruosité se situerait donc au coeur même des relations sociales que l’homme entretient avec les machines dans ses interactions, dans ses usages. Demain ces relations seront-elles toujours aussi distinctes? A quel point ces relations nous affectent-elles et font évoluer notre humanité? Est-il normal d’être un homo sapiens sans prolongement technique? L’ espèce est elle toujours actuelle, dépassée, en cours de dépassement? Une chose est sûre: les normes elles, évoluent.
Robot, une origine théâtrale
Avant d’être nommé « robot », ces objets animés ont eu une place forte dans les imaginaires. Dans les récits de l’Iliade, par exemple, Homère décrivait des servantes dorées que le Dieu Héphaïstos s’était créé pour le servir. Au XVIIIe siècle Jacques de Vaucanson créait des automates spectaculaires… La figure du robot connu aujourd’hui émerge au début du XXème siècle dans un contexte fordiste, comme si le robot était le reflet d’un humain rationalisé hyperproductif. Ni marionnettes, ni automates, ces « hommes
de fer » sont alors omniprésents dans les magazines pulp de science-fiction américains. C’est en 1920 que Karel Capek emploiera pour la première fois la dénomination de robot dans sa pièce de théâtre R.U.R., Rossum’s Universal Robots.
> Découvrez un théâtre de robot miniature réalisé à partir d’images de sciences fictions des années 30 ainsi que de jouets inanimés figuratifs de cette époque.
Compagnons, robots ?
Les robots se cachent partout... quels sont aujourd’hui leurs formes ? Sont-ils des jouets, des robots de service, humanoïdes, ou pas ? Auparavant cantonnés à des tâches physiques répétitives, industrielles, une nouvelle génération quitte les usines pour investir les foyers et devenir de véritables « compagnons » qui ont des usages d’assistance, de divertissement, de connexion... Les enfants jouent avec leurs poupons qui rient et pleurent, les personnes âgées côtoient des robots socio-thérapeutiques, les parents sont liés via leur téléphone au monde des objets connectés. Les modes d’interactions avec les machines changent et les machines aussi. Le robot peut être humanoïde, mais il peut également être une voix qui vous accompagne, forme d’intelligence artificielle. > Découvrez le portrait d’une vingtaine de compagnons, de la poupée Cicciobello en passant par les objets connectés et les robots anthropomorphiques
Un sentiment d’inquiétante étrangeté
En 1970, le professeur Japonais Masashiro Mori théorise le sentiment de familiarité que peuvent éprouver les humains face à des robots plus ou moins anthropomorphiques. Les robots industriels sans visage, ni jambes sont très différents des robots jouets qui peuvent avoir des yeux, un torse… Pour Mori : « plus
les robots paraissent humains, plus notre sentiment de familiarité envers eux augmente, jusqu’à atteindre ce que j’appelle une vallée : la vallée de l’étrange. » Effectivement pour lui, les sentiments produits par la rencontre avec un être artifi ciel suivent une courbe. La vallée dérangeante caractérise le passage de l’empathie à la révulsion par l’imparfaite ressemblance des doubles robotiques qui peuvent devenir monstrueux. Serrer une main de couleur chair mais froide et sans tissus mou, serait effectivement une sensation inquiétante proche de la rencontre avec la mort. Cette courbe est d’autant plus accentuée lorsque les robots sont en mouvement. La courbe répond à la question « De quoi voulons nous nous entourer ? » et expliquerait pourquoi nous craquons pour des robots comme Nao ou BB8 alors que les Geminoïds du professeur Iroshi Ishiguro nous mettent des frissons dans le dos... La question se pose alors au designer, faut-il créer des robots anthropomorphes ou bien au contraire s’éloigner de ce sentiment d’étrangeté et se concentrer sur un design plus épuré ?
> Découvrez des poupées inanimées, un nid d’oiseau numérique et un mannequin augmenté qui crée un sentiment d’inquiétante étrangeté.
Machine - pas machine ?
La faculté des machines à imiter le comportement humain peut être déconcertante. En 1950, dans son ouvrage Computing Machinery and Intelligence, Alan Turing se pose la question suivante : « Les ordinateurs peuvent-ils penser ? ». Pour y répondre, il crée un test pour mesurer la capacité d’une intelligence artificielle à imiter une conversation humaine. Si une personne discutant à l’aveugle par écrit sur un ordinateur n’arrive pas à distinguer si elle converse avec un humain ou un logiciel, alors le logiciel passe le test avec succès. Le premier chatterbot (agent conversationnel), est créé en 1966 par Joseph Weizenbaum. Ce chatterbot nommé Eliza simule un psychothérapeute. De plus en plus d’agents conversationnels fleurissent sur la toile. Cette effervescence est en grande partie due au prix annuel Loebner qui attribue la victoire au logiciel parvenant le mieux à imiter l’humain. Beaucoup de sites commerciaux ont également des chatterbots pour gérer leur service après-vente en ligne[1]. Jusqu’ici donc, aucun logiciel n’a passé le test et l’illusion tient au mieux 5 minutes... Et pourtant nous sommes prêts à faire confiance aux machines, comme en témoignent les pratiques de « quantified-self » qui visent à recueillir et analyser ses données personnelles grâce à des outils technologiques.
> Découvrez Eliza, le premier test de turing mais également un programme d’intelligence artificielle qui permet de deviner vos pensées.
Et l’empathie ?
Toute relation interpersonnelle est fondée sur l’empathie. Si aujourd’hui les premiers droits des animaux sont fondés sur leur capacité à souffrir, qu’en sera-t-il pour les robots? Pouvons-nous nous permettre de les maltraiter sous prétexte qu’ils ne ressentent rien ? Des choses illégales dans les rapports humains, le resteront-elles entre humains et robots ? (violence, prostitution, pédophilie, esclavage...) Deviendrons nous monstrueux dans nos relations et nos usages aux robots ? Si ces questions se posent, c’est que nous les percevons comme des projections de nous-mêmes.
C’est avant tout pour nous protéger de nos pulsions. Notre rapport aux animaux et aux objets révèle notre moralité, et les maltraiter équivaudrait à perdre notre humanité. Aujourd’hui, un cabinet d’avocat se spécialise dans le droit des robots. La question de ces relations est sans cesse posée dans les films de science-fiction, mais qu’en est-il dans la réalité ?
L’exposition s’intéresse aux créatures artificielles en pleine évolution avec l’avènement des technologies numériques. Leur nature est quant à elle, entre la mécanique, l’électronique et la programmation, mais fl irte aussi avec l’imprévu et la singularité dans les usages. Les relations sociales que nous entretenons avec ces machines sont très variées : fascination, répulsion, dépendance, peur, confiance… Ces créatures, êtres artificiels sont-ils les nouveaux monstres issus des cerveaux de l’Humanité, ou sont-ils de simples objets animés donnant le sentiment du vivant ? Pourquoi chercher à construire des doubles à notre image ? Ces doubles seront-ils le siège de notre immortalité comme l’entend le mouvement transhumaniste ? Le corps humain est-il obsolète ? Une nouvelle norme serait-elle en train d’émerger à
la frontière entre le vivant et l’artificiel ? Une chose est sûre: Notre rapport à ces doubles mécaniques nous interroge sur notre nature et notre devenir en tant qu’humains.
La monstruosité se situerait donc au coeur même des relations sociales que l’homme entretient avec les machines dans ses interactions, dans ses usages. Demain ces relations seront-elles toujours aussi distinctes? A quel point ces relations nous affectent-elles et font évoluer notre humanité? Est-il normal d’être un homo sapiens sans prolongement technique? L’ espèce est elle toujours actuelle, dépassée, en cours de dépassement? Une chose est sûre: les normes elles, évoluent.
Robot, une origine théâtrale
Avant d’être nommé « robot », ces objets animés ont eu une place forte dans les imaginaires. Dans les récits de l’Iliade, par exemple, Homère décrivait des servantes dorées que le Dieu Héphaïstos s’était créé pour le servir. Au XVIIIe siècle Jacques de Vaucanson créait des automates spectaculaires… La figure du robot connu aujourd’hui émerge au début du XXème siècle dans un contexte fordiste, comme si le robot était le reflet d’un humain rationalisé hyperproductif. Ni marionnettes, ni automates, ces « hommes
de fer » sont alors omniprésents dans les magazines pulp de science-fiction américains. C’est en 1920 que Karel Capek emploiera pour la première fois la dénomination de robot dans sa pièce de théâtre R.U.R., Rossum’s Universal Robots.
> Découvrez un théâtre de robot miniature réalisé à partir d’images de sciences fictions des années 30 ainsi que de jouets inanimés figuratifs de cette époque.
Compagnons, robots ?
Les robots se cachent partout... quels sont aujourd’hui leurs formes ? Sont-ils des jouets, des robots de service, humanoïdes, ou pas ? Auparavant cantonnés à des tâches physiques répétitives, industrielles, une nouvelle génération quitte les usines pour investir les foyers et devenir de véritables « compagnons » qui ont des usages d’assistance, de divertissement, de connexion... Les enfants jouent avec leurs poupons qui rient et pleurent, les personnes âgées côtoient des robots socio-thérapeutiques, les parents sont liés via leur téléphone au monde des objets connectés. Les modes d’interactions avec les machines changent et les machines aussi. Le robot peut être humanoïde, mais il peut également être une voix qui vous accompagne, forme d’intelligence artificielle. > Découvrez le portrait d’une vingtaine de compagnons, de la poupée Cicciobello en passant par les objets connectés et les robots anthropomorphiques
Un sentiment d’inquiétante étrangeté
En 1970, le professeur Japonais Masashiro Mori théorise le sentiment de familiarité que peuvent éprouver les humains face à des robots plus ou moins anthropomorphiques. Les robots industriels sans visage, ni jambes sont très différents des robots jouets qui peuvent avoir des yeux, un torse… Pour Mori : « plus
les robots paraissent humains, plus notre sentiment de familiarité envers eux augmente, jusqu’à atteindre ce que j’appelle une vallée : la vallée de l’étrange. » Effectivement pour lui, les sentiments produits par la rencontre avec un être artifi ciel suivent une courbe. La vallée dérangeante caractérise le passage de l’empathie à la révulsion par l’imparfaite ressemblance des doubles robotiques qui peuvent devenir monstrueux. Serrer une main de couleur chair mais froide et sans tissus mou, serait effectivement une sensation inquiétante proche de la rencontre avec la mort. Cette courbe est d’autant plus accentuée lorsque les robots sont en mouvement. La courbe répond à la question « De quoi voulons nous nous entourer ? » et expliquerait pourquoi nous craquons pour des robots comme Nao ou BB8 alors que les Geminoïds du professeur Iroshi Ishiguro nous mettent des frissons dans le dos... La question se pose alors au designer, faut-il créer des robots anthropomorphes ou bien au contraire s’éloigner de ce sentiment d’étrangeté et se concentrer sur un design plus épuré ?
> Découvrez des poupées inanimées, un nid d’oiseau numérique et un mannequin augmenté qui crée un sentiment d’inquiétante étrangeté.
Machine - pas machine ?
La faculté des machines à imiter le comportement humain peut être déconcertante. En 1950, dans son ouvrage Computing Machinery and Intelligence, Alan Turing se pose la question suivante : « Les ordinateurs peuvent-ils penser ? ». Pour y répondre, il crée un test pour mesurer la capacité d’une intelligence artificielle à imiter une conversation humaine. Si une personne discutant à l’aveugle par écrit sur un ordinateur n’arrive pas à distinguer si elle converse avec un humain ou un logiciel, alors le logiciel passe le test avec succès. Le premier chatterbot (agent conversationnel), est créé en 1966 par Joseph Weizenbaum. Ce chatterbot nommé Eliza simule un psychothérapeute. De plus en plus d’agents conversationnels fleurissent sur la toile. Cette effervescence est en grande partie due au prix annuel Loebner qui attribue la victoire au logiciel parvenant le mieux à imiter l’humain. Beaucoup de sites commerciaux ont également des chatterbots pour gérer leur service après-vente en ligne[1]. Jusqu’ici donc, aucun logiciel n’a passé le test et l’illusion tient au mieux 5 minutes... Et pourtant nous sommes prêts à faire confiance aux machines, comme en témoignent les pratiques de « quantified-self » qui visent à recueillir et analyser ses données personnelles grâce à des outils technologiques.
> Découvrez Eliza, le premier test de turing mais également un programme d’intelligence artificielle qui permet de deviner vos pensées.
Et l’empathie ?
Toute relation interpersonnelle est fondée sur l’empathie. Si aujourd’hui les premiers droits des animaux sont fondés sur leur capacité à souffrir, qu’en sera-t-il pour les robots? Pouvons-nous nous permettre de les maltraiter sous prétexte qu’ils ne ressentent rien ? Des choses illégales dans les rapports humains, le resteront-elles entre humains et robots ? (violence, prostitution, pédophilie, esclavage...) Deviendrons nous monstrueux dans nos relations et nos usages aux robots ? Si ces questions se posent, c’est que nous les percevons comme des projections de nous-mêmes.
C’est avant tout pour nous protéger de nos pulsions. Notre rapport aux animaux et aux objets révèle notre moralité, et les maltraiter équivaudrait à perdre notre humanité. Aujourd’hui, un cabinet d’avocat se spécialise dans le droit des robots. La question de ces relations est sans cesse posée dans les films de science-fiction, mais qu’en est-il dans la réalité ?
Pratique
Le Museum
1 rue Dolomieu
38000 Grenoble
Tél. 04 76 44 05 35
scemuseum@grenoble.fr
www.museum-grenoble.fr
La Casemate
2, place Saint-Laurent
38000 Grenoble
Tél. 04 76 44 88 80
contact@lacasemate.fr
www.lacasemate.fr
1 rue Dolomieu
38000 Grenoble
Tél. 04 76 44 05 35
scemuseum@grenoble.fr
www.museum-grenoble.fr
La Casemate
2, place Saint-Laurent
38000 Grenoble
Tél. 04 76 44 88 80
contact@lacasemate.fr
www.lacasemate.fr