Mucem Marseille : Visages de Syrie, la vie qui résiste, 31 janvier au 2 février 2014

Lectures, vidéos, films, rencontres et concert à l’ Auditorium Germaine Tillion . J4 . Niveau -1


© Ammar Abd Rabbo
Musée des civilisations et cité culturelle, le MuCEM présente quelques figures emblématiques de Syrie, des artistes et personnalités culturelles au cœur du questionnement pour la liberté de pensée et de création. Des hommes et des femmes qui dans l’anonymat ou l’exil, déploient une vitalité artistique à nulle autre pareille, et pensent et créent en dépit de l’explosion des violences.
Révéler ces « Visages de Syrie », c’est témoigner de la vie qui résiste en temps de guerre et rendre compte de la diversité et de la pluralité d’une société confrontée à la menace de la destruction.

Vendredi 31 janvier. Syrie, patrimoine(s) en péril : table ronde

La guerre en Syrie menace et détruit l’humain, mais aussi les pierres et les monuments, L’histoire du patrimoine syrien est imbriquée dans le temps présent, et aux transformations liées aux usages du quotidien, répond le caractère vivant et ouvert de ce patrimoine matériel et immatériel. Il sera question ici des sites et des monuments archéologiques en danger, mais aussi des menaces qui pèsent sur les savoir-faire et les arts et traditions populaires, tout ce qui crée le lien social et fonde le vivre ensemble. La musique enfin, ne sera pas oubliée, qui à elle seule incarne un des grands héritages de la culture syrienne.

CONCERT 21h - Auditorium 20 € / 15 €
Bab Assalam
Bab Assalam (« la porte de la paix ») puise dans le répertoire oriental de la musique des caravaniers et des chants soufis pour inventer un nouveau syncrétisme entre tradition et improvisation.
La formation naît en 2005 à Alep de la rencontre entre le clarinettiste français Raphaël Vuillard et deux musiciens syriens, les frères Khaled et Mohanad Aljaramani. Ces derniers sont aujourd’hui réfugiés en France. Leur inspiration se nourrit de l’exil et du répertoire traditionnel de l’Orient soufi, Bab Assalam propose désormais une lecture contemporaine : le grain de la guitare électrique et les sons de l’électronique se mêlent aux ouds, percussions, et clarinette basse. Une musique d’une extrême finesse à la fois mystique, mélancolique, hypnotique.
Avec Khaled Aljaramani (oud, chants), Mohanad Aljaramani (percussions, chants), Raphael Vuillard (clarinette basse), Philippe Barbier (Guitare électrique & Live électronic)

Samedi 1er février. Visages de Syrie, la vie qui résiste

10h30
Mise en perspective et réinscription des « figures » syriennes dans l’histoire culturelle du pays aux 20ème et 21ème siècles
par Farouk Mardam Bey, éditeur et écrivain.
Clandestinité, exils, emprisonnements… Bien avant les manifestations de 2011, de nombreux écrivains, artistes et intellectuels se sont engagés dans la lutte pour la démocratie en Syrie, souvent au prix de leur propre liberté. Les quelques figures emblématiques évoquées lors de cette journée permettront de relier l’histoire récente à l’actualité.

De 11h à 12h30
Riad al-Turk
Lectures et présentation du documentaire de Mohammed Ali Atassi « Ibn El Am » 2001 (50min), en présence du cinéaste et en dialogue avec Christophe Ayad, journaliste au Monde.
Homme politique syrien, Riad al-Turk a été emprisonné durant presque vingt ans en raison de sa lutte politique pour la démocratie. Secrétaire général du bureau politique du Parti communiste syrien dès sa fondation en 1973, il est l’une des grandes figures de l’opposition syrienne. Le film d’Ali Atassi nous expose sa profonde humanité.

De 14h à 15h30
Le collectif Abou Naddara
Lecture de « En Syrie, refusons la fable d’un 􀀁rient compliqué » par le collectif Abou Naddara, carte blanche parue dans Le Monde du 24 septembre 2013. Présentation d’un choix de films du collectif par son porte-parole, Sharif Kiwan, en dialogue avec Thierry Fabre, responsable du département du développement culturel et des relations internationales du MuCEM.
Le collectif Abou Naddara regroupe des cinéastes syriens autodidactes qui, depuis le début des manifestations contre la dictature en mars 2011, publient chaque vendredi sur internet un film de leur cru. Une à cinq minutes de cinéma hebdomadaire pour raconter la Syrie d’aujourd’hui et répondre, à leur manière, à l’appel de la liberté. Leurs références : le réalisateur soviétique avant-gardiste Dziga Vertov, mais aussi leurs aînés cinéastes syriens, dont le documentariste subversif Omar Amiralay, décédé à la veille de la révolution.

De 16h à 17h.
Samar Yazbek
Lecture de textes et présentation de la vidéo réalisée par Rania Stephan sur Samar Yazbek (30min), en dialogue avec Emma Boltanski, anthropologue.
Réfugiée à Paris depuis l’été 2011, Samar Yazbek a publié quatre romans dans son pays, et est également l’auteur de Feux croisés (Buchet/Chastel, 2012), un témoignage poignant sur les premiers mois de la révolution. Malgré son appartenance à la communauté alaouite à laquelle appartient la famille el-Assad, elle a rejoint la contestation contre le régime. Arrêtée plusieurs fois, les autorités l’ont forcée à visiter les prisons où sont détenus les manifestants. Une descente aux enfers dont elle a fait le récit dans la presse arabe.

De 17h30 à 18h30.
Yassin Al-Haj Saleh
Lecture d’extraits de Nostalgie de la prison et autres textes de Yassin Al-Haj Saleh.
Présentation de Yassin Al-Haj Saleh, par Ziad Majed, chercheur et politologue libanais.
Médecin et écrivain syrien, ancien prisonnier politique, Yassin Al-Haj Saleh a passé seize ans dans les geôles d’Al Assad, de 1980 à 1996, pour son appartenance à une des formations de gauche opposées au régime. De mars 2011 à l’automne 2013, il a vécu en clandestinité dans son propre pays tout en publiant régulièrement des analyses et des témoignages dans la presse arabe. Il vient de prendre l’exil en Allemagne.

De 19h à 20h30. Clôture
Table ronde géopolitique, animée par Christophe Ayad, journaliste au Monde.
Avec : Yassin Al-Haj Saleh, Ziad Majed, François Burgat, et Basma Kodmani (à confirmer).
Que se passe-t-il sous nos yeux en Syrie ? Quelles sont les répercussions de cette crise syrienne en Méditerranée, et au-delà ?

Dimanche 2 février. Cinéma

Introduction des films par Tahar Chikaoui, critique de cinéma et directeur des Rencontres internationales des cinémas arabes, en présence du cinéaste syrien Meyar Al Roumi.
Une programmation en collaboration avec les Rencontres de cinéma arabe AFLAM.

14h30 - Auditorium 5 € / 3 €
Azrak-Ramadi (Bleu-gris) de Mohamad Al Roumi (France, 2004 23 min). Documentaire - VOSTF
De retour sur les lieux de son enfance en Mésopotamie du Nord, Mohamad Al Roumi apprend que la région doit être engloutie dans les eaux du plus important barrage construit sur l’Euphrate, en Syrie. Il décide de témoigner d’une splendeur vouée à disparaître, de la beauté simple du quotidien des villageois.

Les Figurants de Nabil El-Maleh (Syrie, 1993, 1h15) - VOSTF
Avec Bassam Koussa, Samar Sami.
Salem est réparateur automobile, Nada est veuve, ouvrière dans une usine. Tous deux peinent à trouver un lieu où vivre leur idylle.

17h30- Auditorium 5 € / 3 €
Round trip de Meyar Al Roumi (Syrie, 2012, 1h15) - VOSTF
Avec Alexandra Kahwagi, Ammar Haj Ahmad
Walid est chauffeur de taxi à Damas. Son véhicule est le seul espace privé où il peut embrasser Soheir, sa
bien-aimée. Lorsque celle-ci est invitée à Téhéran par une amie, ils décident d’y partir ensemble et prennent le train pour un magnifique voyage.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 27 Janvier 2014 à 11:58 | Lu 391 fois
Pierre Aimar
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