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Musée Guggenheim Bilbao : « Tarsila do Amaral. Peindre le Brésil moderne ». 21.02.2025 - 01.06.2025

Exposition organisée par le Musée Guggenheim Bilbao et le GrandPalaisRmn


TARSILA DO AMARAL Urutu, 1928 Huile sur toile 60,5 × 72,5 cm Museu de Arte Moderna, collection Gilberto Chateaubriand, Rio de Janeiro © Tarsila do Amaral Licenciamento e Empreendimentos S.A. Photo : © Gilberto Chateaubriand
TARSILA DO AMARAL Urutu, 1928 Huile sur toile 60,5 × 72,5 cm Museu de Arte Moderna, collection Gilberto Chateaubriand, Rio de Janeiro © Tarsila do Amaral Licenciamento e Empreendimentos S.A. Photo : © Gilberto Chateaubriand

Le Musée Guggenheim Bilbao présente Tarsila do Amoral. Peindre le Brésil moderne, une exposition ambitieuse consacrée à une figure centrale du modernisme brésilien. Organisée autour de six sections thématiques, l'exposition permet au public de découvrir Tarsila do Amoral (ou Tarsila, de son nom d'artiste), créatrice d'une œuvre originale et évocatrice, puisant à la fois dans l'imaginaire indigéniste et populaire et dans les instances modernisatrices d'un pays en pleine transformation.

Dans les années 1920, évoluant entre Sao Paulo et Paris, elle est une passeuse entre les avant- gardes de ces deux capitales culturelles, mettant son univers iconographique brésilien à l'épreuve du cubisme et du primitivisme, en vogue dans la capitale française. Sa peinture inspire alors les mouvements Pau-Brasil et Anthropophage, dont la quête d'un Brésil« authentique», multiculturel et multiracial, vise à refonder la relation avec les« centres» européens de la colonisation.

La dimension militante de ses peintures des années 1930 et sa capacité à accompagner, jusqu'aux années 1960, les évolutions profondes de son environnement social et urbain confirment la puissance d'une œuvre ancrée dans son temps et toujours prête à se renouveler, malgré les conditions instables que peut rencontrer, en fonction des époques et des contextes, une artiste femme émancipée et indépendante.

Nous invitant au cœur d'une modernité brésilienne qu'elle a contribué à forger plus qu'elle ne l'a illustrée, Tarsila do Amoral dévoile toute la complexité d'un concept toujours ouvert à débat, soulevant des questions identitaires et sociétales qui demeurent très actuelles, au Brésil comme en Europe.

L'invention du paysage brésilien
L'éloignement temporaire du Brésil est pour Tarsila l'occasion d'appréhender autrement ses origines. Tandis qu'elle prend conscience du charme exotique que son pays tropical exerce dans son cercle d'amis parisiens, le cubisme lui offre une méthode d'analyse et de rationalisation formelle lui permettant de se réapproprier son paysage physique et mental, loin des conventions et des préjugés.

Dès 1924, elle part à la« redécouverte» de Sêio Paulo, métropole ultradynamique; de Rio de Janeiro, avec son paysage exubérant; de la région du Minas Gerais, riche de vestiges coloniaux et baroques.

Avec le trait limpide qui caractérise son dessin, Tarsila «décortique» au crayon et à l'encre ces environnements si différents les uns des autres et sélectionne à sa guise les éléments d'un Brésil« authentique» qui, transcrits sous forme de lignes et formes géométriques, donnent vie à son nouvel alphabet visuel. Simple et moderne, intelligible par le public brésilien et international, ce dernier est décliné dans des peintures à la composition rigoureuse, dans lesquelles ces éléments, à l'origine disparates, cohabitent harmonieusement.

Le train devient un motif récurrent dans l'œuvre de Tarsila dans les années 1920. Créée au Brésil en 1855,
l'Estrada de Ferro Central do Brasil (EFCB), reliant les États de Rio de Janeiro, Sêio Paulo et Minas Gerais, connaît un grand essor au cours du xxe siècle et continue d'être le principal moyen de transport du Brésil
jusque dans les années 1950. Son tableau Chemin de fer central du Brésil [E.F.C.B. (Estrada de ferro central do Brasit),1924], met en avant le progrès technologique, représenté par les ponts, les lignes électriques et les feux de signalisation. Cependant, les lignes sinueuses de la voie ferrée guident le regard vers des éléments reconnaissables d'un quartier populaire, que Tarsila intègre aux signes de progrès au premier plan.

Tarsila do Amoral La Cuca (A Cuca,1924) Huile sur toile 60,5 x 72,5 cm Centre national des arts plastiques, Paris, en dépôt au Musée de Grenoble, inv. FNAC 9459
Tarsila do Amoral La Cuca (A Cuca,1924) Huile sur toile 60,5 x 72,5 cm Centre national des arts plastiques, Paris, en dépôt au Musée de Grenoble, inv. FNAC 9459

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 27 Janvier 2025 à 14:11 | Lu 62 fois


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