Musée Miniature et Cinéma de Lyon, l'infiniment petit et la grande illusion au cinéma

Le Musée Miniature et Cinéma ]bsitué en plein coeur du Vieux Lyon s’attache à faire découvrir au grand public, depuis février 2005, deux expressions artistiques des plus rares et des plus étonnantes : le musée miniature et les effets spéciaux du cinéma


Un musée, deux collections

Dan Ohlmann, créateur du musée miniature, a pratiqué avec ferveur pendant 17 ans son métier d’ébéniste et d’architecte d’intérieur et il découvre en 1986 sa passion pour la miniature. Depuis 20 ans il compose des scènes miniaturisées confondantes de réalisme qu’il fait connaître lors de tournées artistiques dans les grandes villes de France, d’Europe, d’Amérique ou du Japon. En 1989 lors d’une de ses expositions, il découvre la ville de Lyon et décide de s’y implanter. Il y crée en 1990 le Palais de la miniature qui deviendra 15 ans plus tard le Musée Miniature et Cinéma installé à ce jour dans une des plus célèbres bâtisses du Vieux Lyon : La Maison des Avocats.

Le Musée Miniature et Cinéma situé en plein coeur du Vieux Lyon s’attache à faire découvrir au grand public, depuis février 2005, deux expressions artistiques des plus rares et des plus étonnantes :
Le Musée Miniature, en 8 salles réparties sur 2 étages consacrées à cet art de patience et de dextérité. 120 scènes et plus de 1000 objets exposés. 100 artistes miniaturistes internationaux. Une collection d’oeuvres hyper-réalistes, reproductions fidèles de lieux existants.
La partie Cinéma, à ce jour, 2 salles sont dédiées aux arts des effets spéciaux du cinéma. Techniques de trucages, méthodes de fabrication...Un musée pour comprendre le travail et le talent des magiciens du cinéma. Cette collection sera multipliée par 2 avec l’agrandissement de l’espace lié aux secrets du 7ème art !

Petite histoire des effets spéciaux

Les effets spéciaux sont nés avec le cinéma puisque leur première utilisation date de 1895 ! Très vite, le pionnier Georges Méliès imagine des techniques de trucage dont les principes sont toujours d’actualité aujourd’hui (Le Voyage dans la Lune).
Dès le cinéma muet, tous les grands procédés d’effets spéciaux sont en place, grâce à des films comme Le Fantôme de l’Opéra ou Le Voleur de Bagdad. Bientôt arrive la vogue du cinéma fantastique des années 30 : Dracula, Frankenstein, L’Homme Invisible, King Kong… autant de films qui n’auraient pas pu voir le jour sans effets spéciaux.
Les trucages donnent aussi toute leur ampleur à des films de prestige comme Autant en emporte le Vent. Pendant la guerre, Hollywood multiplie les films sur le conflit : batailles navales et combats aériens sont réalisés à l’aide de maquettes réalistes (30 Secondes sur Tokyo).
Les techniques évoluent encore avec la vogue de la science-fiction (La Guerre des Mondes), puis des films bibliques (Les 10 Commandements). En 1968, le tournage de 2001: L’Odyssée de l’Espace fait accomplir un bond de géant à la discipline. Les effets sont tellement réussis qu’ils font encore illusion aujourd’hui.
Une première révolution survient en 1977 avec la sortie de La Guerre des Étoiles. George Lucas imagine des scènes que personne ne sait réaliser à l’époque. Pour les mettre en images, il faut concevoir des techniques innovantes basées sur l’informatique, outil alors balbutiant. Plutôt que de faire appel aux vétérans de la profession, Lucas embauche des étudiants en design industriel : ils n’ont aucune expérience du cinéma, mais des idées à revendre. Ils vont inventer les effets spéciaux modernes. Cette nouvelle technologie donnera naissance à des images parmi les plus mémorables des années 1980 (SOS Fantômes, Retour vers le Futur, Abyss).

Les animatroniques

Lorsque la morphologie d’une créature ne permet pas de faire appel à un acteur, on utilise l’animatronique (contraction de “animation électronique”). Le personnage est représenté par une marionnette mécanique recouverte d’une peau en mousse de latex. Il est animé par une multitude de câbles, de vérins et de mécanismes internes créés sur mesure et actionnés à distance par télécommande. L’extra-terrestre de E.T., les dinosaures de Jurassic Park en gros plan, ou les robots des Terminator, en sont des exemples célèbres. Cette technique est aussi idéale pour les animaux : le cochon de Babe, les tigres de Deux Frères, ou le requin des Dents de la Mer sont souvent mécaniques ! Aujourd’hui, l’animatronique a quasiment disparu au profit de l’animation 3D. Celle-ci s’avère bien plus souple d’emploi car les designers ne sont plus limités par des contraintes mécaniques. Surtout, un personnage créé par ordinateur peut courir et sauter, ce qu’aucun animatronique n’a jamais pu faire !

Les masques et prothèses

Pour modifier l’apparence d’un comédien, on utilise les effets spéciaux de maquillage. Il s’agit de coller sur le corps ou le visage de l’interprète des “prothèses” en mousse de latex ou en silicone qui vont le transformer : effet de grossissement ou de vieillissement, blessure, apparence monstrueuse, etc. Les prothèses sont sculptées sur une copie d’après moulage du visage ou du corps de l’interprète de manière à épouser parfaitement sa morphologie. Lorsqu’il s’agit d’une créature fantastique, l’anatomie est parfois trop différente de celle d’un homme pour utiliser cette technique. Dans ce cas, le maquillage repose sur un masque mécanique télécommandé qui peut recouvrir la tête entière de l’interprète (Men in Black, Underworld). Cette technique est également idéale pour créer un primate (Greystoke, Gorilles dans la Brume). De nos jours, les maquillages sont souvent complétés par des effets numériques : une partie du visage de l’acteur est effacée par ordinateur pour être remplacée par un maquillage 100% numérique (Terminator Renaissance, The Dark Knight). Une technique innovante qui permet d’obtenir des résultats impressionnants.

Les véhicules miniatures

Les maquettes ont longtemps été un outil essentiel des effets spéciaux. Il n’y avait pas d’autre solution économique pour faire exploser un avion, dérailler un train, lancer un navire en pleine tempête, ou s’envoler en vaisseau spatial. Les navires de Pirates des Caraïbes, les engins de la première trilogie Star Wars, les vaisseaux d’Independence Day, ou les avions de Top Gun étaient tous des maquettes de très haute précision. Ces créations n’ont rien à voir avec les maquettes du commerce ; il s’agit de pièces uniques fabriquées à la main, et qui peuvent coûter des dizaines de milliers d’euros et mesurer plusieurs mètres de long. Suivant l’action, elles sont filmées devant un fond bleu, puis intégrées dans un décor réel, ou bien filmées dans un décor lui aussi miniature. Pour les scènes d’explosion, les maquettes sont prédécoupées puis « recollées » de manière à ce que les morceaux éclatent en débris réalistes. De nos jours, ce type d’effet miniature est remplacé par des animations numériques. Les vaisseaux de la seconde trilogie Star Wars ont ainsi été créés par ordinateur.

Les mondes miniatures

Pour les destructions à grande échelle, les effets miniatures ont longtemps été la seule solution. La tour de Piège de Cristal, Manhattan dans Independance Day ou le pont de Trues Lies ont ainsi été pulvérisés à l’aide de maquettes de très grande taille. Ces constructions très élaborées sont conçues pour exploser et s’effondrer d’une certaine manière, ce qui demande un grand savoir-faire. Ainsi, la destruction de la forteresse dans Inception faisait intervenir 200 effets successifs en moins de 6 secondes ! Mais les miniatures servent aussi à créer des décors ou des paysages urbains qu’il serait trop coûteux de fabriquer en taille réelle. Les fantastiques décors de Star Wars, par exemple, n’existent que sous forme de maquettes, tout comme la ville du Cinquième Elément, le Gotham City des Batman, ou même le Poudlard de Harry Potter. Le numérique tend aujourd’hui à remplacer les effets miniatures, comme on l’a vu avec la destruction de Los Angeles dans 2012, une séquence entièrement réalisée par ordinateur.

Les décors de cinéma

Les films sont tournés dans des sites spécialement préparés à cet usage. Parfois, il s’agit d’un endroit réel (rue, château, gare...) qui est loué par la production. D’autres fois, le décor est spécialement construit pour le film, soit en studio, soit en extérieur, et détruit une fois le tournage terminé. Le décor de studio présente de nombreux avantages : il est disponible 24 heures sur 24, les parois sont démontables pour placer la caméra où l’on veut, on peut “l’abîmer” à volonté, la lumière est mieux contrôlée, etc. Tous les types de décors sont possibles car les techniciens parviennent à simuler n’importe quelle matière, y compris la roche (les grottes d’Indiana Jones) ou le métal (les vaisseaux de Star Wars). Souvent, l’extérieur et l’intérieur d’un même endroit sont représentés par deux décors différents. Par exemple, on tournera les scènes d’extérieur devant un vrai château du sud de la France mais pour des raisons pratiques, l’intérieur sera construit en studio à Paris (Le Bossu). A l’écran, les personnages passeront de l’un à l’autre comme s’il s’agissait du même endroit.

Le fond bleu / vert Beaucoup

d’effets visuels reposent sur la combinaison de plusieurs prises de vues en une seule image : par exemple, on filme indépendamment l’acteur et le décor. Cela permet de simuler une situation de danger, par exemple, ou d’intégrer le personnage dans un paysage imaginaire créé séparément (Star Wars, Le Seigneur des Anneaux), ou encore de placer un présentateur télé devant une animation météo ! Pour que ces images puissent être superposées, il est préférable que l’acteur soit filmé sur un fond particulier. Ce fond est toujours bleu ou vert car il s’agit des couleurs les plus éloignées de celles de la peau humaine. Ainsi, lorsque le bleu ou le vert est effacé par filtrage sur ordinateur, l’image de l’acteur reste inchangée. Le fond qui entourait le comédien est alors effacé, comme si le contour du personnage avait été découpé au millimètre près. Une fois « détouré », il peut être intégré dans n’importe quel décor ou situation.

pratique

Musée Miniature et Cinéma
“Maison des avocats”
60, rue Saint Jean - 69005 LYON
Accès Métro ligne D - arrêt Vieux Lyon
www.mimlyon.com
04.72.98.09.23

Ouverture sans interruption 7 jours/7 de 10h00 à 18h30 la semaine et jusqu’à 19h00 le
week-end, les vacances scolaires et les jours fériés.
• Visite libre d’une durée moyenne d’1h30
• Accès :
- Métro ligne D, station « Vieux Lyon »
- Bus 28-29-30-31-184, arrêt « Vieux Lyon » (voir site internet pour un plan d’accès : www.
mimlyon.com)
- Dépose-bus à 3 minutes à pied (voir site internet pour un plan d’accès : www.mimlyon.com)
• Tarifs individuels:
Enfant (4 à 15 ans inclus) : 5,50 €
Adulte : 7,00 €
- Famille nombreuse :
Enfant (4 à 15 ans inclus) : 3,50 € ; Adulte : 5,50 €
- Tarifs réduits :
Etudiant ; demandeur d’emploi ; handicapé : 5,50 €
• Tarifs groupes :
Groupe enfants (4 à 15 ans inclus) : 3,50 €
A partir de 16 ans : 4,50 €
1 accompagnateur gratuit pour 10 enfants et 5,50€ par accompagnateur supplémentaire
Groupe adultes : 5,50 €

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 23 Mars 2011 à 11:26 | Lu 7934 fois
Pierre Aimar
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