My Winnipeg, exposition au MIAM, Sète, du 5 novembre 2011 au 22 avril 2012

A la fin des années 90 Hervé Di Rosa découvrait les premiers films de Guy Maddin et par la lecture de nombreux magazines d’art et de catalogues il remarquait les œuvres du collectif Royal Art Lodge (RAL).


Toujours à l’affût de productions étonnantes, incomparables, sortant de l’ordinaire du flux majoritaire d’images dont nous sommes abreuvés quotidiennement et mondialement, Hervé Di Rosa trouvait dans les créations de ces artistes une force peu commune et qui sortait des sentiers battus de l’art contemporain.

Le MIAM s’intéresse depuis plusieurs années à ces images et ces formes foisonnantes nées hors des réseaux et des capitaux culturels. On y a par exemple présenté la « narco-culture » des Etats du nord du Mexique, la culture Surf et Tiki des îles du Pacifique, ou les artistes natifs de toutes les îles des Caraïbes.

Winnipeg est l’exemple parfait d’une ville improbable, berceau de nombreux et talentueux artistes.

C’est en 2010, lors de son second voyage à Winnipeg, qu’Hervé Di Rosa, accompagné d’Antoine de Galbert et de Paula Aisemberg de La maison rouge, met sur les rails le projet de l’exposition My Winnipeg.

L’exposition
Winnipeg signifie en langage Cree « eau boueuse ». Loin d’être englués par un tel nom, beaucoup d’habitants de la ville ont l’esprit créatif. Terre natale d’une jeune génération d’artistes reconnus, comme Marcel Dzama et la Royal Art Lodge, Kent Monkman, le réalisateur Guy Maddin et tant d’autres, la ville fut aussi le berceau du mouvement
« Prairie Surrealism » (Surréalisme des prairies), de figures historiques canadiennes telles qu’Ivan Eyre et d’artistes influents comme par exemple le photographe spiritualiste J.G. Hamilton. La création de cette région tire autant son inspiration des grandes prairies du Nord du Canada, autrefois peuplées des indiens Crees et Métis, que de la mélancolie teintée d’humour des immigrants qui se sont installés dans la Province tout au long du XIXe et du XXe siècle.
Placée aux confluences de la rivière rouge et de la rivière Assiboine, la fourche de Winnipeg fut pendant plusieurs siècles le théâtre d’échanges commerciaux entre les peuples aborigènes. A l’arrivée des migrants européens, la ville resta un important centre d’échanges jusqu’à la construction du canal de Panama, en 1914, qui dévia le transport des marchandises vers le sud.
Le dynamisme culturel de Winnipeg lui permet néanmoins de conserver son caractère attractif. La ville accueille le premier ballet professionnel du Canada. Elle se dote plus tard d’un musée d’art municipal, d’une compagnie de danse contemporaine et d’un institut d’art contemporain, le Plug In ICA.
Winnipeg est aussi la ville de certaines personnalités comme le célère théoricien des médias, Marshall McLuhan, qui aime à rappeler que Winnipeg est son « chez lui ». Le musicien Neil Young y grandit lui aussi et écrit l’une de ses premières compositions à la Kelvin High School à Winnipeg. AA Bronson et Felix Partz y réalisent leurs premiers travaux avant de s’installer à Toronto pour y créer General Idea. Les membres du groupe canadien « Indian Group of Seven » s’y rencontrent aussi et commencent leur collaboration à Winnipeg dans les années 1970, se référant au « Group of Seven », célèbre groupe de peintres paysagistes canadiens travaillant sur le motif au début du XXe siècle.
Au-delà d’une exposition de groupe, My Winnipeg est une tentative de cerner un espace spécifique de création à la lumière d’un large corpus d’oeuvres témoignant de la multiplicité des médiums employés par les artistes winnipegois (peinture, vidéo, performance. installation, photographie). Arts visuels, cinéma, musique, mais aussi histoire, sociologie, économie et même météorologie seront convoqués.

Catalogue de l’exposition :
Un catalogue bilingue sous la forme d’un guide de voyage est publié aux éditions Fage.
Réalisé en collaboration avec des personnalités du monde de l’art de Winnipeg, Anthony Kiendl, Noam Gonick, Catty Mattes, Sigrid Dahle et les rédacteurs de la revue d’art canadienne Border Crossings, Meeka Walsh et Robert Enright, le catalogue présente les artistes de l’exposition et plus largement la scène artistique de la ville. Prix : 25 euros

My Winnipeg
Commissaires: Paula Aisemberg, Hervé Di Rosa, Anthony Kiendl
du 5 novembre 2011 au 22 avril2012

Informations pratiques :
Musée International des Arts Modestes
23 quai Maréchal de Lattre de Tassigny
34200 Sète
T : 33 (0)4 99 04 76 44 F : 4 67 18 64 01
www.miam.org
miam@ville-sete.fr

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 20 Octobre 2011 à 14:53 | Lu 776 fois
Pierre Aimar
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